Prostitution : une enquête de CCTV pousse le gouvernement chinois à l'action

Par : Li Zhijian |  Mots clés : Prostitution, enquête, CCTV, gouvernement, action
French.china.org.cn | Mis à jour le 10-02-2014

Quelques heures à peine après la diffusion diffusée à la télévision chinoise d'une émission dénonçant l'inaction de la police à l'égard du commerce sexuel omniprésent dans la ville de Dongguan, 67 suspects ont été écroués et 12 lieux de divertissements ont été fermés dans la ville située dans la province méridionale du Guangdong.

Le chef du bureau de la sécurité publique de Zhongtang, He Cheng, a été démis de ses fonctions.

6525 agents ont pris part à la descente de police qui a commencé à 15h hier et devait se poursuivre jusqu'à l'aube aujourd'hui.

A l'origine de la rafle, une émission diffusée par la China Central Television (CCTV) hier en milieu de journée.

L'enquête clandestine montrait que des services sexuels étaient proposés de façon ostensible et généralisée dans divers salons de massage, hôtels, saunas et karaokés de Dongguan. Certains hôtels cinq étoiles, comme le Sheraton Dongguan, étaient également impliqués dans ce commerce aussi illégal que lucratif, dénonçait CCTV.

Un responsable de l'hôtel Yuanfeng du quartier de Zhongtang Town a reconnu que l'établissement avait été construit davantage pour accueillir des travailleuses du sexe que des touristes. Presque tous les clients de l'hôtel viennent y échanger sexe contre argent, a-t-il déclaré, et l'hôtel a même été agrandi pour répondre à la demande croissante.

A Fengtang Town, qui abrite un « quartier rouge », la directrice d'un spa a déclaré que pour survivre à la concurrence effrénée, chaque établissement avait ses propres « services spéciaux ».

Elle a ajouté qu'elle prévoyait d'ouvrir deux spa supplémentaires afin d'accueillir davantage de clients.

Certains hôtels de luxe fournissent également des services sexuels dans un secret relatif, affirmait CCTV.

Au Sheraton Dongguan de Houjie Town, c'est le Royal Club, situé dans le garage sous-terrain, qui est réservé à la prostitution.

Les clients s'y rendent par un ascenseur situé dans le centre de saunas du cinquième étage, révélait le reportage.

Le directeur a déclaré que le Royal Club proposait exclusivement des services sexuels, précisant que le centre était ouvert depuis plusieurs années et comptait de nombreux habitués parmi sa clientèle.

Dans une salle d'un autre hôtel cinq étoiles, le Crown Prince Hotel du quartier de Huangjiang, CCTV a filmé deux prostituées dansant nues derrière un miroir sans tain.

Le directeur du centre de saunas a déclaré au journaliste de CCTV en civil que l'établissement comprenait 50 salles de ce type : les clients peuvent choisir quelle danseuse ils souhaitent rencontrer plus tard.

Bien que la prostitution soit illégale en Chine, la police de Dongguan avait décidé de « laisser la prostitution gangréner la ville » après avoir mené sans succès plusieurs descentes de police au cours des dernières décennies.

Ils avaient ignoré les renseignements d'un indic à propos du Yuanfeng Hotel, apprenait-on dans l'émission. Un commissariat est pourtant situé à seulement cinq minutes à pied de l'hôtel.

La police n'avait pas non plus enquêté à propos des révélations faites par ce dernier sur le Crown Prince Hotel, d'après CCTV.

Un manager du Dongzheng Hotel (Zhongtang Town) a affirmé n'avoir pas peur de la police.

« La seule chose qui nous inquiéterait, c'est que vous soyez un journaliste », a-t-il confié devant la caméra cachée de CCTV.

Un employé de l'hôtel Yue Sheng de Houjie Town a expliqué au journaliste : « la sécurité n'est pas un problème. On ne s'en fait pas. Pourquoi la police viendrait-elle ? Si cela arrive, c'est que votre hôtel aurait dû être fermé il y a longtemps. Où est la police ? »

Des habitants de la ville ont exprimé leur mécontentement au micro de CCTV. « Les autorités chargées de l'application des lois savent mieux que personne où sévit la prostitution et quelles personnes sont impliquées. C'est juste qu'ils ne font rien », a déploré l'un d'eux.

« Tout ce que vous avez vu et entendu sont des faits. On peut presque dire que le commerce du sexe a été rendu public », a-t-il ajouté.

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