La réforme devrait dominer les discussions de la troisième session plénière
French.china.org.cn | Mis à jour le 12-11-2013
« Historiquement, les troisièmes sessions plénières sont, pour les nouveaux dirigeants, l'occasion d'annoncer des changements économiques», a déclaré Pierre Picquart, observateur de la Chine et professeur de géopolitique à l'Université Paris 8.
« Par conséquent, les réformes attendues auront un effet important sur l'économie mondiale ainsi que sur les finances et les échanges internationaux. » La troisième session plénière du XVIIIe Comité central du PCC a commencé samedi et se termine mardi à Beijing.
Les participants à la réunion discutent d'une foule de questions importantes, dont la transformation des fonctions gouvernementales, l'urbanisation, l'ouverture du secteur financier, la réforme du système fiscal et de taxation ainsi que la réglementation des prix, ont rapporté les médias étrangers.
« Afin de promouvoir le “rêve chinois”, la Chine a besoin d'un renouveau complet dans tous les domaines : économique, financier, environnemental, social et judiciaire. Il faut aussi un meilleur équilibre entre les provinces riches et pauvres », a déclaré M. Picquart.
Cheng Li, directeur de recherche au John Thornton China Center de la Brookings Institution aux États-Unis, a déclaré que les entreprises profiteront de très nombreuses opportunités créées par la réunion du PCC.
« Les décisions prises à la session plénière, en particulier les politiques visant les initiatives d'une réforme plus profonde et plus complète du marché, auront des conséquences d'une grande portée. Le secteur privé chinois, surtout la classe moyenne émergente, de même que les sociétés étrangères qui sont intéressées par des affaires liées à la Chine, profiteront énormément de cet événement potentiellement significatif. »
Cependant, la Chine affronte également un grand nombre de défis, selon M. Picquart.
« Bien que la Chine soit devenue la deuxième économie mondiale grâce à sa politique de réforme et d'ouverture, elle affronte maintenant des problèmes importants, notamment le déclin de son économie, l'écart grandissant des richesses, la dégradation de l'environnement et l'augmentation des conflits sociaux.
« Pour que le succès de la Chine se continue, le nouveau cycle de réformes doit être effectué avec des lignes directrices claires, tant à l'échelon national que provincial. Il est également nécessaire de communiquer les réformes au public et d'améliorer la visibilité des mesures gouvernementales.»
Ses propos ont été repris par Susan Shirk, professeure à la Graduate School of International Relations and Pacific Studies de l'University of California, San Diego.
« Je pense que nous devrions avoir des attentes réalistes (envers la réunion du PCC), de sorte qu'il est important de laisser savoir aux gens qu'ils n'auront pas de politiques précises dotées d'un échéancier. Ils vont plutôt apprendre la direction générale et la portée d'ensemble de ce que, nous l'espérons, sera la troisième vague de réformes économiques », a déclaré Mme Shirk qui a été sous secrétaire d'État adjointe sous l'administration Clinton.
Elle s'attend à ce que l'orientation générale établie par cette réunion clé soit la réduction des contrôles administratifs et de l'ingérence dans l'économie, donc la réduction de la corruption.
« Mais jusqu'où cela ira-t-il? Cela pourrait-il même signifier la réduction d'un palier de gouvernement? Il y a des spéculations selon lesquelles on pourrait réduire l'autorité des administrations locales sur les tribunaux — c'est une rumeur qui circule — ce qui serait très important de mon point de vue. »
La professeure a également déclaré qu'elle s'attend à ce que le PCC approfondisse ses réformes des systèmes fiscal et juridique.
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