La Chine a menacé jeudi d'alourdir ses amendes contre les entreprises qui enfreignent la loi, au lendemain de la condamnation de six producteurs de lait en poudre à verser 110 millions de dollars de pénalités pour fixation des prix et comportement anti-concurrentiel.

Xu Kunlin, chef de la section d'évaluation de la Commission nationale pour le développement et la réforme (CNDR), a déclaré que les responsables de lait en poudre avaient supprimé des e-mails et demandé à leurs employés d'éviter de laisser une trace écrite lors des discussions de prix avec les détaillants.

« Ces actions sont un cas clair d'enfreinte manifeste de la loi », a déclaré M. Xu dans une interview accordée au Quotidien du Peuple mercredi.

« À partir de maintenant, si nous découvrons que des entreprises enfreignent sciemment la loi, les amendes seront de plus en plus sévères. »

La CNDR a imposé des amendes à six entreprises de lait en poudre après une enquête de quatre mois : Mead Johnson, la marque française Danone, la néo-zélandaise Fonterra, Abbott Laboratories, la coopérative laitière néerlandaise FrieslandCampina et l'entreprise cotée à Hong Kong Biostime International Holdings.

Toutes ces sociétés ont indiqué qu'elles ne contesteraient pas la sanction, qui atteint un montant record pour la Chine selon l'Agence Xinhua. Plusieurs d'entre elles se sont engagées à répondre aux préoccupations exprimées par le gouvernement.

La CNDR est chargée de faire appliquer les règles anti-monopole sur les prix.

Elle enquête également sur les prix de 60 entreprises pharmaceutiques étrangères et chinoises, ainsi que sur les entreprises impliquées dans le commerce de l'or. Ces enquêtes sont encore en cours.

M. Xu a souligné que ces entreprises de lait en poudre ont enfreint la loi anti-monopole de la Chine mise en vigueur il y a cinq ans, en fixant de fait les prix auxquels les détaillants pourraient revendre leurs produits.

Parmi leurs méthodes, elles ont utilisé des contrats, des amendes et des remises directes et secrètes, ainsi que le contrôle et la réduction des stocks pour forcer les détaillants à se conformer à leur volonté, a-t-il indiqué. « Si un détaillant ne respectait pas la volonté du producteur sur les prix ou s'il appliquait un prix inférieur, il était pénalisé et subissait des pertes », a-t-il expliqué.