Les chauffeurs de taxi de Beijing ignoraient mercredi les personnes qui tentaient de les héler, et ils refusaient de se rendre dans certains endroits en raison de la circulation difficile. Certains ont même essayé d'arnaquer des clients en proposant des tarifs sans utiliser le compteur.

En d'autres termes, c'était un jour comme les autres, les chauffeurs ne se souciant pas des engagements du gouvernement municipal « d'éradiquer les moutons noirs dans l'industrie du taxi ».

Les chauffeurs ont déclaré que prendre un taxi sera de plus en plus difficile jusqu'à ce qu'ils puissent commencer à gagner plus d'argent à chaque course.

« Beaucoup de chauffeurs ne prendront plus de clients aux heures de pointe, parce qu'il est très courant d'être pris dans les bouchons pendant une heure. Bien que nous soyons indemnisés lorsque nous sommes pris dans les bouchons, 1 km (environ 2 yuans (0,30 $)) toutes les cinq minutes, cela ne peut jamais compenser notre perte de temps », a confié un chauffeur du nom de Zhang qui conduit un taxi depuis 19 ans. « La situation ne va qu'empirer si les chauffeurs ne commencent pas à gagner plus d'argent. »

En conséquence, beaucoup de taxis ne vont s'arrêter que pour les clients qui, selon les chauffeurs, ne les dirigeront pas dans des zones à circulation dense. D'autres chauffeurs acceptent d'aller dans les zones à forte circulation, mais seulement s'ils reçoivent une surprime.

Quand un journaliste du Global Times a essayé de prendre un taxi de Sanyuanqiao à la zone artistique 798, le chauffeur de taxi a demandé un tarif fixe de 70 ans, ce qui normalement coûte environ 20 yuans. Quand il lui a demandé d'utiliser le compteur, le chauffeur a dit : « Descendez, si vous n'acceptez pas mon offre. »

Un chauffeur de taxi du nom de Li et âgé de 57 ans a confié qu'il conduit un taxi depuis 30 ans et qu'il comprend pourquoi les chauffeurs demandent plus d'argent ou pourquoi ils refusent de prendre certains clients.

« Les chauffeurs doivent utiliser la même quantité d'essence, mais ils consacrent plus d'heures au travail pour gagner le même revenu quotidien; le taux au compteur est inchangé, mais les frais mensuels que nous devons payer à la compagnie ont augmenté », a-t-il confié.

M.Li a également indiqué que le coût de la vie à Beijing a grimpé en flèche. Par exemple, le prix de l'essence était d'environ cinq yuans le litre en 2007, mais aujourd'hui c'est plus de sept. « Après avoir conduit pendant huit heures, vos revenus ne peuvent que couvrir le coût de vos frais mensuels et de l'essence. Bon nombre d'entre nous doivent travailler en heures supplémentaires pour vraiment gagner de l'argent », a confié M. Li.

À Beijing, les tarifs de taxi sont inchangés depuis 2002, bien que le gouvernement municipal de Beijing verse maintenant 1 305 yuans par mois de subvention à chaque chauffeur de taxi, pour équilibrer le prix croissant de l'essence. Néanmoins, le revenu des chauffeurs a été très largement dépassé par l'augmentation du coût de la vie.