"Il peut le faire" était la réponse de biens des observateurs, quand Wang Qishan a accepté le mois dernier une nouvelle mission délicate : diriger la Commission centrale de Contrôle de la Discipline du Parti communiste chinois (PCC) sur fond d'un appel de plus en plus fort de la part du public à venir à bout de la corruption.

A peine plus d'un mois après la prise de ses nouvelles fonctions, M. Wang a fait montre du même style qui lui a valu sa réputation d'homme doué pour la gestion des crises dans le domaine économique : résistant, déterminé et confiant face aux difficultés.

"L'éthique du Parti détermine sa survie ou sa mort", a déclaré Wang Qishan lors d'un symposium organisé fin novembre, deux semaines après son élection au poste de secrétaire de la Commission centrale de Contrôle de la Discipline du PCC.

Au cours de cette réunion pour solliciter diverses opinions sur la lutte anti-corruption, M. Wang a invité les participants à abandonner la langue de bois et à aller droit au but. Il les a également encouragés à oublier leurs discours préparés et à faire montre de leur jugement. "Je vous prie de parler librement de ce que vous avez à dire, et de ne vous inquiéter de rien d'autre", leur a-t-il déclaré.

HOMME DE GESTION DE CRISES

L'étoile de Wang Qishan est montée avec la baisse de l'inflation en Chine.

Il a eu à affronter un challenge difficile quand il est devenu vice-Premier ministre chargé des finances et du commerce en 2008 : maîtriser l'envolée de l'inflation tout en maintenant la croissance économique.

En janvier 2008, l'indice des prix à la consommation (IPC) de la Chine avait augmenté à 7,1%, son record le plus élevé en 11 ans, devenant l'une des plus importantes préoccupations du gouvernement.

En outre, la crise financière internationale a commencé à balayer le monde à la fin de cette même année, créant un environnement externe défavorable à l'économie chinoise.

Mais alors que l'IPC chutait à son plus bas niveau en 33 mois à 1,7%, en octobre, Wang Qishan s'était hissé à la direction centrale du PCC.

Wang Qishan, né en juillet 1948, a été élu en novembre membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC et chef de l'organe anti-corruption du Parti.

Les six autres membres du Comité permanent sont Xi Jinping, élu comme secrétaire général, Li Keqiang, Zhang Dejiang, Yu Zhengsheng, Liu Yunshan et Zhang Gaoli.

Wang Qishan a été remarqué pour la première fois par la communauté financière internationale en 1998 quand il a été nommé vice-gouverneur exécutif du Guangdong pour redresser le désordre financier généralisé dans la province.

Le test le plus difficile pour Wang a été de venir à bout de la crise des paiements des institutions financières non bancaires au Guangdong, qui comptait un passif total de plus de 100 milliards de yuans.

Selon les propositions du vice-gouverneur, la Guangdong International Trust and Investment Corporation (GITIC), qui était la deuxième plus grande société fiduciaire chinoise et se trouvait au centre de la crise, a été déclarée en faillite, et le Yuehai Business Group a été regroupé.

Cette manoeuvre a permis d'éviter un excès plus avancé des prêts au Guangdong et a aidé à maintenir le crédit du gouvernement. Trois ans plus tard, la crise des dettes était terminée.