REFORMATEUR
Un an après son arrivée à Shanghai
depuis la province du Hubei, le centre économique de la Chine a
commencé à ressentir les effets de la crise financière mondiale. La
ville faisait également face à des défis en raison de la
transformation du mode de développement économique, exigée par le
gouvernement central.
La croissance économique de
Shanghai a ainsi chuté par rapport au taux précédent à deux
chiffres connu durant le mandant de cinq ans de Yu Zhengsheng dans
la ville. Le vieux Yu a cependant demandé aux responsables locaux
de rester calmes et de ne pas envier d'autres régions.
"Nous devons faire avancer la
transformation économique, mais celle-ci n'est pas aussi simple
qu'une promenade dans un parc ou qu'un bain de soleil sur la
plage", a-t-il déclaré à des responsables locaux.
"Nous devons nous débarrasser de
nos préoccupations concernant nos gains et pertes personnels et
avoir le courage d'endurer une période temporaire sans la lumière
des projecteurs. Nous devons faire sauter les barrières une par une
afin de faciliter la transformation", a-t-il souligné.
Malgré la récession économique, la
stratégie de la transformation a commené à fonctionner et la ville
a connu une augmentation des ses revenus fiscaux. La part de
l'industrie tertiaire dans le PIB et d'autres indices pour juger la
santé de l'économie ont également signalé une amélioration.
Shanghai redouble désormais
d'efforts pour construire un centre financier international et un
centre international de transport maritime, dans le cadre de la
stratégie nationale de développement.
Cette ville a mis en place un
programme pilote de réforme pour substituer la TVA à la taxe sur le
chiffre d'affaires, cherchant à accomplir une percée dans la plus
importante réforme financière et fiscale des deux dernières
décennies. Cette réforme a été lancée dans le but d'alléger le
fardeau fiscal et de promouvoir certains secteurs, comme
l'industrie des services.
En tant que plus haut dirigeant de
la ville, un des autres tests que Yu Zhengsheng a subi à Shanghai
était l'Exposition universelle de 2010. Cet événement qui a duré
six mois a attiré plus de 73 millions de visiteurs du pays et de
l'étranger, avec un record journalier de 1,03 million de
personnes.
Grâce aux instructions de Yu
Zhengsheng de "contrôler et améliorer notre travail tous les
jours", l'Expo universelle a remporté un "succès remarquable",
malgré un certain désordre durant sa période d'opération à titre
d'essai. Elle a été applaudie par Jean-Pierre Lafon, président du
Bureau international des Expositions lors de la cérémonie de
clôture.
En quittant Shanghai après son
élection à la direction centrale, Yu Zhengsheng a encouragé les
responsables locaux de cette métropole à maintenir toujours une
"confiance ferme et un esprit pionnier" afin de créer un meilleur
avenir pour Shanghai.
La campagne de réforme de Yu
Zhengsheng a commencé à Yantai, où il a initié un des premiers
projets de réforme du pays concernant les biens immobiliers alors
qu'il était maire de cette ville côtière de la province du Shandong
(est) dans les années 1980.
Il a été surnommé "maire des
marques" à Qingdao, une autre ville côtière du Shandong. Sa
stratégie de construction d'images des marques a fait le renom de
marques de cette ville, dont Haier et Hisense, deux fabricants
d'électroménager de réputation aussi bien nationale
qu'internationale.
Son idée de faire de Qingdao un
métropole internationale a apporté un afflux d'investissement dans
cette ville, une des 14 frontières côtières que le gouvernement
central a décidé d'ouvrir au monde en 1984.
Dans le Hubei, en tant que
secrétaire du Comité du PCC pour cette province, il a mis l'accent
sur le développement de Wuhan, la capitale provinciale, et des
villes adjacentes. Il a également étendu le développement aux
districts de la province afin de créer un nouveau dynamisme de
croissance.
Yu Zhengsheng est né en 1945 à
Yan'an, berceau du PCC, dans une famille de révolutionnaires. Ses
parents étaient responsables de niveau ministériel après la
fondation de la Chine nouvelle en 1949.
Yu Zhengsheng se souvient de
l'instruction de ses parents : "cherche l'intégrité personnelle
mais jamais les privilèges".
Diplômé de l'Institut d'ingénierie
militaire de Harbin, dans la province du Heilongjiang, il a
travaillé en tant que technicien pendant quelques années dans une
usine de radios à Zhangjiakou, dans la province du Hebei. Il a été
ministre de la Construction avant d'être nommé chef du Comité du
PCC pour le Hubei.
Son épouse, Zhang Zhikai, a pris sa
retraite. Le couple a un fils.
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