A l'occasion d'une interview accordée à l'Agence de presse Xinhua, un responsable chinois anti-corruption a mis en garde contre les défis auxquels la Chine est confrontée en matière de supervision du pouvoir gouvernemental, se disant néanmoins confiant dans l'amélioration de la situation.
Le pays fait face à un nombre croissant d'affaires de corruption de hauts responsables, et les sommes d'argent impliquées dans ces dossiers sont en augmentation par rapport aux années précédentes, a indiqué Li Xueqin, directeur du département de recherche relevant de la Commission centrale de contrôle de la discipline du Parti communiste chinois (PCC).
Depuis la tenue du 17e Congrès national du PCC en 2007, environ 600 000 personnes, dont plus de 60 responsables de niveau ministériel ou provincial, ont fait l'objet de sanctions pour avoir enfreint la discipline du Parti et du gouvernement, selon un rapport de la commission.
Liu Zhijun, l'ancien ministre des Chemins de fer du pays, a ainsi fait l'objet d'une enquête pour fautes disciplinaires graves. Il est notamment accusé d'avoir usé de sa position pour aider une femme d'affaires à obtenir "d'énormes intérêts illégaux".
"Cela montre que le pouvoir du gouvernement n'a pas été efficacement encadré et réglementé", explique M. Li.
Il précise que ces prochaines années, les travaux anti-corruption du pays se concentreront sur l'élargissement du système de supervision à chaque aspect des tâches gouvernementales et sur la mise en place de sanctions plus sévères pour les contrevenants. Les agences anti-corruption continueront également à s'attaquer aux fonctionnaires corrompus.
M. Li précise toutefois que, malgré quelques fluctuations, le nombre d'affaires faisant l'objet d'une enquête de la part des agences de contrôle de la discipline et des procureurs est en baisse depuis 2004.
Le PCC a lancé il y a environ vingt ans des efforts de grande envergure pour lutter contre la corruption des responsables du Parti et du gouvernement. |