Le Conseil d'Etat s'est engagé mardi à résoudre les problèmes de sécurité alimentaire dans les trois ans, mais une surveillance efficace et la punition de ceux qui enfreignent la loi est la clé pour atteindre l'objectif ambitieux, selon les analystes.
« L'industrie alimentaire de la Chine comporte encore beaucoup de risques en matière de sécurité sanitaire et des actions illégales se produisent souvent », notait un communiqué publié mardi par le Conseil d'Etat.
Le gouvernement va lancer une campagne de répression sur les usines alimentaires et les individus qui mettent en danger la sécurité alimentaire pour améliorer sensiblement la situation dans trois ans, indique le communiqué.
En outre, le pays mettra en place un meilleur mécanisme de réglementation, des systèmes juridiques et des normes, ainsi que des systèmes de soutien technique, afin d'améliorer le niveau de gestion de la sécurité alimentaire globale d'ici cinq ans environ, selon le communiqué.
« Les principaux problèmes de sécurité alimentaire sont principalement liés à des problèmes de production, tels que l'utilisation d'additifs illégaux et la transformation des aliments dans de petites usines illégales », a déclaré l'expert en salubrité des aliments Dong Jinshi, vice-président exécutif de l'Association internationale d'emballage alimentaire à Beijing.
La sécurité alimentaire est devenue une préoccupation majeure des consommateurs chinois après une série de cas apparus, y compris la contamination à la mélamine de produits au lait maternisé et de porc contaminé au clenbutérol.
Selon la déclaration du Conseil d'Etat, la sécurité alimentaire va devenir une mesure de la performance des gouvernements locaux dans leurs évaluations annuelles. Une base de données des dossiers de sécurité des entreprises alimentaires sera également établie. Les noms des sociétés sur la liste noire seront rendus publics et les entreprises seront punies.
Li Chang'an, professeur de politique publique à l'Université de commerce international et d'économie de Beijing, souligne que certains fonctionnaires locaux ont été tenus pour responsables des scandales alimentaires graves survenus ces dernières années.
« Mais c'est la première fois que le pays va lancer à long terme des mesures qui stipulent explicitement que les fonctionnaires seront responsables pour les questions de sécurité sanitaire des aliments », a-t-il ajouté.
Cependant, les analystes craignent que les mesures ne seront pas facilement mises en œuvre parce qu'il n'y a pas de détails sur les responsabilités des fonctionnaires et sur les sanctions.
« Les problèmes de sécurité relatifs au lait et l'utilisation d'additifs illégaux dans le lait existent encore après le scandale du lait contaminé à la mélamine en 2008 », a déclaré Wang Dingmian, ancien vice-président de l'Association de l'industrie laitière du Guangdong.
« Les sanctions pour les entreprises alimentaires et les fonctionnaires ayant des activités illégales dans le secteur alimentaire sont toujours trop légères, ce qui est la principale raison de la prévalence des scandales alimentaires », selon lui.
En 2011, plusieurs scandales de sécurité alimentaire ont été exposés, y compris des restaurants servant des repas cuisinés avec « l'huile des égouts », de l'huile de cuisson recyclée illégalement à partir de déchets de cuisine, des graisses animales décomposées et des organes provenant d'abattoirs.
« Beaucoup de fonctionnaires des administrations locales ne sont pas concernés par le développement économique. Lorsque des accidents alimentaires se produisent, certains d'entre eux essayent juste de les dissimuler », a déclaré Li. |