Comme tous les moines bouddhistes, Yancan passe la majeure partie de sa journée à chercher l'illumination.
Mais à la différence de la plupart des moines, Yancan reste souvent éveillé jusqu'à minuit et utilise un site de microblogage pour diffuser son message à plus d'un million d'adeptes.
Yancan est l'abbé du monastère Shuiyue, dans la province du Hebei, en Chine du Nord. Depuis plus de 20 ans, ce moine zen a transmis ses connaissances par des sermons et des conférences. Mais maintenant, le pouvoir d'Internet lui a donné une nouvelle voie pour transmettre sa sagesse.
C'est la semaine dernière que Yancan est devenu populaire en ligne, quand une vidéo le montrant en train de se faire harceler par des singes près du mont Emei, un site bouddhique sacré, a été publiée dans Internet.
Yancan a rapidement retenu l'attention d'un grand nombre d'adeptes sur Sina Weibo, ses messages étant réacheminés des milliers de fois depuis le début de la vidéo, ce qui l'a aidé à faire connaître ses pensées à un public beaucoup plus vaste.
« J'espère seulement faire preuve d'énergie positive sur le Web, car les gens y diffusent trop de colère et de frustration », confie Yancan.
Ce dernier a écrit plus de 11 000 messages depuis qu'il a ouvert son compte Weibo, il y a deux ans. La plupart reflètent une interprétation bouddhique des questions courantes de la vie, allant des douleurs de grandir jusqu'au fait d'affronter les examens nationaux d'entrée à l'université.
« La vie m'inspire, alors j'écris ce qui me vient à l'esprit », révèle le moine.
L'approche positive de Yancan se démarque des excès verbaux qui sont communs dans les sites sociaux de messagerie. Son comportement plein d'humour et son approche décontractée ont charmé le public. « La vie elle-même est trop sérieuse, j'essaie de faire de mon mieux pour ne pas être moi-même trop sérieux », a indiqué Yancan.
Ce dernier a récemment effectué une entrevue en ligne sur Sina Weibo, invitant à poser des questions. Il en a reçu environ 30 000, et il a répondu à plusieurs d'entre elles de manière typiquement spirituelle.
Liu Xiaoying, professeur à l'Université des communications de Chine, attribue la popularité grandissante de Yancan au fait qu'Internet a permis à plus de personnes de discuter librement de la vie.
Yancan n'a pas été épargné des critiques. Certains l'ont décrit comme « ignorant de ses fonctions » et l'ont même accusé de manquer de « pureté bouddhique. »
Cette critique a rendu ce moine perplexe. « N'est-ce pas une bonne chose ? Tout le monde rit et personne ne subit de mal, dit-il. Je me consacre à propager le bouddhisme. Le nouvel âge nous oblige à changer. »
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