Le vaisseau Shenzhou-8 et le module de laboratoire spatial Tiangong-1 ont accompli tôt jeudi le premier amarrage spatial de la Chine à environ 343 kilomètres d'altitude.
Près de deux jours après avoir été lancé, le vaisseau spatial inhabité Shenzhou-8 s'est amarré au module laboratoire Tiangong-1, marquant ainsi une grande étape pour le programme spatial de la Chine.
Grâce au succès de l'opération, la Chine est devenue le troisième pays du monde à maîtriser cette technologie, après les Etats-Unis et la Russie, et à réaliser un pas de plus vers l'établissement de sa propre station spatiale permanente.
Le président chinois Hu Jintao, actuellement en France pour assister au sommet du G20, a envoyé un message de félicitations à l'occasion du succès du premier amarrage spatial du pays.
D'autres dirigeants chinois, dont Wu Bangguo, Wen Jiabao, Li Changchun, Xi Jinping, Li Keqiang et He Guoqiang, membres du Comité permanent du bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), ont observé cette mission en direct depuis le Centre de contrôle aérospatial de Beijing.
La Chine s'est dotée des technologies essentielles et de la capacité technique nécessaires à la construction d'une station spatiale, a déclaré Zhou Jianping, concepteur en chef du programme chinois de vols spatiaux habités.
"Cela permettra à la Chine de réaliser une exploration de l'espace de plus grande envergure", a-t-il indiqué.
"La maîtrise de cette technologie accroît l'indépendance de la Chine dans le domaine spatial ainsi que sa faculté à coopérer avec d'autres pays", a estimé Gregory Kulacki, haut analyste du programme de sécurité globale de l'Union des scientifiques concernés, un groupe scientifique non-lucratif basé aux Etats-Unis.
"La recherche chinoise d'une solution originale à l'amarrage spatial, fondée sur l'assimilation d'expériences d'autres pays, pourrait conduire à des innovations et expériences utiles à tous en matière d'exploration spatiale", a ajouté M. Kulacki.
Le premier amarrage spatial du monde a été réalisé en 1966, quand le vaisseau habité américain Gemini 8 s'est accouplé à la fusée-cible Agena.
Quarante-cinq ans après cet événement, cette manoeuvre demeure un défi technologique. Plus de 300 tentatives ont rencontré des difficultés ou ont été des échecs.
"Arrimer deux véhicules se déplaçant en orbite à une vitesse de 7,8 km par seconde, avec marge de manoeuvre de moins de 20 cm, est extrêmement complexe et risqué, a expliqué M. Zhou.
Shenzhou-8 et Tiangong-1 devraient se séparer après un vol ensemble de 12 jours, avant d'effectuer un deuxième amarrage.
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