Une usine dont les déversements de produits chimiques cancérigènes sont soupçonnés d'avoir pollué l'eau potable consommée par les habitants de Qujing, dans la province du Yunnan (sud-ouest), a repris sa production malgré la suspension ordonnée par le gouvernement.

Luliang Chemical Industry Co., Ltd, l'un des plus grands producteurs asiatiques de sulfate de chrome, a reçu en août l'ordre de suspendre sa production en raison d'inquiétudes concernant ses méthodes pour éliminer les résidus de chrome.

Des journalistes de l'agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle) ont constaté cette semaine que l'usine continuait d'opérer, tandis que les habitants des environs affirment également que l'usine a repris sa production fin septembre.

Certains villageois qui avaient essayé de faire arrêter la production de cette usine ont été battus et blessés, ont-ils révélé à Xinhua.

L'usine prétend pour sa part avoir nettoyé le site de déversement, mais des restes de chrome sont aisément identifiables aux abords de l'usine.

La compagnie et les autorités de la protection environnementale de Qujing, qui supervise l'application de l'interdiction de production, n'ont pas immédiatement souhaité faire de commentaires.

La pollution au chrome n'a fait aucun mort à l'heure actuelle, mais au moins quatorze habitants locaux ont été diagnostiqués d'un cancer depuis 2002, et plusieurs pensent que leurs maladies ont été causées par la consommation d'eau potable contaminée.

La police locale a détenu en août cinq personnes liées à la compagnie dans le cadre de rejets par cette dernière de 5 000 tonnes de déchets contaminés au chrome à proximité du réservoir Chachong et dans des montagnes voisines entre avril et juin.

Les précipitations qui se sont abattues sur ces régions en juin ont emporté des polluants chimiques dans le système local d'approvisionnement en eau, provoquant le décès de 77 têtes de bétail.