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Un écrivain français tente de briser le "mythe Dalaï-Lama"

Par PENG Mengyao

"La retraite politique du Dalaï-Lama, c'est du bidon. Alors qu'il a annoncé depuis le mois de mars qu'il se retirerait de la vie politique, en août, il fonce aux Etats-Unis et il rencontre le président Obama. Et dans sa dernière interview avec Le Monde, il a donné son avis sur ce que doit être la démocratie en Chine. Est-ce que ce sont des gestes d'une personnalité religieuse ou d'un homme politique? Est-ce que ce sont des propos qui viennent d'un homme qui ne s'intéresse plus à la politique?"

C'est l'écrivain français Maxime Vivas, l'auteur de "Pas si zen: la face cachée du Dalaï-Lama" (Max Milo Editions), qui a posé ces questions lors d'une interview accordée vendredi à l'agence Xinhua.

Comme beaucoup de Français, M. Vivas a lu et entendu depuis belle lurette les informations presque identiques sur le Tibet (sud-ouest de la Chine) : occupation manu militari du Tibet, exil obligé du chef religieux, le peuple opprimé, invasion culturelle, etc.

Curieux de connaître ce qui se passe réellement sur le "Plateau du monde", Maxime Vivas s'est rendu, en 2010, au Tibet, avec quelques journalistes français.

"J'ai eu l'occasion de me rendre au Tibet en juillet 2010 avec quatre autres journalistes français. Ce que j'ai vu au Tibet ne correspondait pas à ce que je lisais dans la presse française ou des livres français. Les panneaux indicateurs sont écrits en tibétain, les temples et les monastères sont pleins, des centaines de mètres des drapeaux de prière sont tendues dans la magnifique campagne tibétaine, les gens font les prières de rue en se posternant et se redressant des centaines de fois à Lhassa, la religion est omniprésente".

Décidé à faire la lumière sur la réalité tibétaine, M. Vivas a pris le chemin de son enquête, en toute indépendance, sur la situation au Tibet et sur le Dalaï-Lama.

Le livre intitulé "Pas si zen: la face cachée du Dalaï-lama", fruit de son enquête, sera publié chez Max Milo Editions, le 18 août prochain.

"La mode en France est plutôt d'éditer en masse des livres qui font éloges du Dalaï-lama, si bien que ce dernier a été mythifié chez le public français", indique M. Vivas, ajoutant que dans les médias français, critiquer des hommes politiques ou des chefs religieux est permis. Mais il est hors de question de faire de même quand il s'agit du Tibet. Il semblerait que l'image de Dalaï-Lama ait été mythifiée et intouchable, fait-il remarquer.

Afin de briser ce "mythe", Maxime Vivas a découvert de nombreuses contradictions chez la personnalité du Dalaï-Lama, après avoir passé au peigne fin un luxe de documents portant sur les discours, les conférences, les interviews et les mémoires du chef religieux tibétain.

"Mon livre est écrit non pas sur la base des documentations des adversaires du Dalaï-lama, non pas des documentations des autorités chinoises, mais les informations que j'ai puisées chez les discours, les conférences, les interviews et les mémoires du Dalaï-lama, et aussi auprès de ses adeptes, de tous ceux qui l'ont bien connu et qui l'ont toujours soutenu. En me servant de ces documentations, j'ai mis en évidence les mensonges, les contradictions, les variations et une duplicité généralisée qui fait le sourire télégénique du Dalaï-lama en public, et qui n'a rien à voir avec ses comportements en privé", affirme l'auteur.

La lecture du livre de M. Vivas permet en effet de se rendre compte des contredits du Dalaï-Lama et des facettes claires de la réalité. Cela est sans l'ombre d'un doute un fait rare voire étonnant pour la vox populi en France.

"Le pacifisme du Dalaï-Lama est une légende. Le Dalaï-Lama est un guerrier. S'il est parti en Inde en 1959, c'est parce qu'il a déclenché une insurrection qui a été mal tournée pour lui. Il a même fait appel aux quatre armées étrangères (le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Inde et Népal, ndlr) pour venir chez lui, pour tenir tête à l'Armée populaire de Libération, pour préserver son pouvoir", rappelle l'écrivain français.

Sous le règne du Dalaï-Lama, le Tibet n'était nullement le paradis. D'après les mémoires du Dalaï-Lama, les serfs n'avaient pas de liberté personnelle et étaient écrasés sous le poids des travaux pénibles. Ils faisaient l'objet de cruelles sanctions, si jamais ils osaient afficher le moindre signe de désobéissance, relate-t-il.

"Dans ses mémoires publiés en 1963, il dit qu'il n'a pas eu le temps d'entamer la démocratisation du Tibet avant d'être forcé à quitter la région, mais il a eu le temps de penser à construire un autre palais", dit M. Vivas, avec une pointe d'ironie.

"Depuis son installation à Dharamsala en 1959, il dit tantôt qu'il veut l'indépendance, tantôt qu'il veut l'autonomie, tantôt qu'il ne veut rien du tout, qu'il veut même rester dans le cadre de la Chine. Il y a eu en 2008 une déclaration stupéfiante du Dalaï-Lama qui disait que jamais il n'a voulu séparer le Tibet de la Chine. Mais il a passé sa vie à dire le contraire", estime l'écrivain.

Maxime Vivas reconnaît qu'écrire un tel livre requiert du courage: il faut se libérer du carcan de la presse classique et défier l'image "mythifiée" du Dalaï-Lama. Il se dit prêt à reccueillir toutes les réactions dès la publication de "Pas si zen: la face cachée du Dalaï-lama", y compris des blâmes de lecteurs et même des diatribes de la presse.

"Pendant des siècles, on croyait que la Terre était plate. Mais un jour ou l'autre, la vérité finira par éclater au grand jour. La Terre est ronde", conclut l'écrivain français, l'air confiant.

Agence de presse Xinhua     2011/08/12

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