Des clients font la queue dans un supermarché Wal-Mart de Beijing.
À seulement 200 mètres du supermarché Carrefour qui occupe 1000 m2 dans la rue Xidawanglu de Beijing, le petit magasin Lohao City fait le plein de clients en quête d'aliments bio, cultivés à proximité ou importés.
Plus riches, les Chinois commencent à porter une plus grande attention à la qualité et à la valeur nutritionnelle de ce qu'ils mangent. Plusieurs restaurants proposent des spécialités automnales ou hivernales comme des dames voilées (champignons) et d'autres plantes sauvages comestibles qui contiennent divers microéléments et acides aminés.
Récemment, le vide légal sur l'utilisation d'additifs a suscité nombre de débats. Les acides gras saturés et la sauce soja riche en fer ont été accusés par certains spécialistes de présenter un danger cardio-vasculaire.
À l'occasion d'une conférence pour l'amélioration nutritionnelle et la mise en place de règlementations qui s'est tenue fin novembre, le ministère de la Santé a annoncé le décret prochain d'une politique sur les objectifs et standards nutritionnels du pays dans le cadre du XIIe plan quinquennal (2011-2015).
« Cette politique servira aux entreprises productrices d'additifs et promouvra l'emploi des diététiciens », estime Tang Qingshun, président de l'Association de l'industrie de la restauration de Beijing.
« Comme dans toutes les professions, les diététiciens ont des aptitudes différentes. Le salaire moyen d'un diététicien hautement qualifié qui travaille pour des restaurants à Beijing se situe entre 5 000 et 6 000 yuans par mois (570 à 685 euros) », explique Deng Hongmei, chargé de recrutement pour le programme de formation de diététique du Centre scientifique et sanitaire de l'Université de Pékin. « Les consultants familiaux expérimentés reçoivent généralement entre 3 000 et 4 000 yuans (340 à 455 euros) pour un programme alimentaire complet et des recommandations sur de bonnes habitudes alimentaires. Les débutants sont en droit d'attendre au moins 1 000 yuans par mois ».
« Les débouchés sont loin d'être bouchés à Beijing. Rien que dans le district de Haidian, on a besoin de 20 000 diététiciens », affirme-t-il.
Dès 2005, le ministère de la Santé avait formulé un projet de résolution, intitulé Guide nutritionnel de la République populaire de Chine, qui stipulait que les hôpitaux, entreprises et écoles de plus de 100 personnes devaient avoir un diététicien. « Le plan quinquennal sera sans doute bénéfique à l'ensemble de l'industrie alimentaire », juge Yao Jie, analyste du secteur pour Everbright Securities.
La société de nutriments Guangdong By-Health Biotechnology a battu les records de prix par action et de rentabilité lors de son entrée en bourse au sein du Conseil de croissance des entreprises au début du mois. Ses prévisions de revenus pour 2010 étaient en augmentation de 88 % en glissement annuel, un signe que la nutrition a le vent en poupe.
Selon les données de l'Association des soins de santé de Chine, la taille du marché national des nutriments atteindra dans les deux prochaines années une valeur de 16 milliards de yuans, soit une augmentation de 30 %.
|