« Il existe la réquisition excessive des terres, même de celles cultivées, dans le processus d'urbanisation de certaines régions. Un problème relativement grave est l'urbanisation des terres plus rapide que celle de la population, causant un gaspillage grave des terres », a déclaré le 1er décembre Liu Zhifeng, ancien vice-ministre de la Construction et président du Conseil de la recherche sur l'immobilier chinois.
Il a fait ces remarques lors de la sixième édition du Forum sur l'habitat de Chine qui s'est tenu à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang.
Selon lui, le niveau d'urbanisation est nettement en retard sur le niveau d'industrialisation. « Faute de planification scientifique et de gestion urbaine, la disposition de l'espace ne correspond pas à la capacité de support de l'environnement pour la population des villes et bourgs, et les contradictions entre la population, l'environnement et les ressources s'alourdissent. Certaines villes et bourgs se détachent de la réalité pour rechercher le luxe, gaspillant gravement les ressources. Cela entrave le développement urbain sain, coordonné et durable ».
Premièrement, l'environnement et les ressources dans les villes et bourgs supportent une pression considérable, estime M. Liu. « Dans le processus du développement économique rapide, l'urbanisation a coûté très cher à l'environnement et aux ressources. En particulier, la démolition des vieux quartiers et la construction des nouveaux ont dévoré de grandes quantités d'acier, de ciment, de verre et de matériaux chimiques. Cela a non seulement pollué l'environnement, mais également empêché l'économie d'énergie et la réduction des émissions dans la construction ».
Les causes publiques dans les villes font face à un grand défi, selon lui. « Au cours de l'urbanisation rapide, sur les 655 villes chinoises, presque 400 manquent d'eau, et ce problème est très grave pour 200. Des encombrements apparaissent aux heures de pointe à la sortie et l'entrée pour un tiers des villes. Avec l'accroissement de la consommation d'eau et d'électricité, l'État est obligé de procéder à la transmission d'envergure des ressources et à l'acheminement de long distance du pétrole et du gaz, afin de résoudre le problème de l'accès aux ressources et énergies de plus en plus tendues », a-t-il dit.
Troisièmement, la construction urbaine dépend trop des terres, selon lui. « Certaines régions ont réquisitionné excessivement des terres, même des terres cultivées. Dans le processus de ''la démolition des logements ruraux et la construction des quartiers résidentiels'' dans des villes et bourgs, à cause des opérations non conformes aux normes et du manque des mesures d'accompagnement, les paysans qui ont emménagé dans les immeubles sont privés de la sécurité sociale. Après le déplacement dans les villes, des ruraux sont marginalisés, par manque de logements », a-t-il souligné.
Quatrièmement, les moyens de l'exploitation et de la construction sont très en retard. « Moins de résidences ont été construites de manière industrialisée, accusant un défaut commun de qualité relativement grave. Comme les appartements bruts représentent une grande partie des logements commercialisés dans les villes et bourgs, la pollution répétitive des travaux de finition et le gaspillage des ressources sont des phénomènes très généralisés. De plus, la courte durée d'utilisation des logements et le coût élevé d'entretien sont aussi graves dans la construction urbaine », a affirmé Liu Zhifeng.
« La capacité de support écologique dans les villes et bourgs se fragilisera davantage, si l'on ne change pas le mode de développement urbain et le mode d'exploitation, et si l'on ne résout pas les contradictions entre les villes et les régions rurales en matière de dispute de terres et de ressources, sans suivre le chemin du développement urbain caractérisé par l'économie et l'intensification », a-t-il assuré.
« D'ici cinq ans, le taux d'urbanisation chinoise dépassera 50 %, et chaque année, une dizaine de millions de ruraux partiront vers les villes. Un transfert de telle ampleur signifie non seulement le changement des lieux de travail, des moyens de transport et des modes d'habitation, mais également des modes de vie, de consommation et des idées de développement urbain. Donc, pour réussir l'urbanisation, il faut accorder une grande importance à la planification, économiser l'énergie, et se conformer à de nouveaux concepts de développement ordonné pour qu'il fasse bon vivre et que les déplacements soient pratiques », a-t-il conclu.
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