De nombreux jeunes diplômés s'étaient préparés à patienter afin de trouver le bon emploi, mais ceci pourrait vite changer, prédit Park. « Les diplômés chinois ont de grandes attentes. Ils sont réticents à accepter des emplois mal payés et sont très patients dans leur quête du job idéal ». « Cependant, ils devront tôt ou tard revoir leurs demandes à la baisse, en acceptant parfois des postes moindres dans des petites compagnies et en travaillant pour améliorer leurs positions en même temps que leurs entreprises gravissent l'échelon technologique. »

Eden Yu, doyen adjoint et professeur d'économie au College of Business (City University of Hong Kong), a déclaré durant la conférence que la Chine devait mettre en avant l'innovation. « La capacité de l'économie chinoise à absorber chaque année des millions de nouveaux diplômés repose sur la transformation de son mode de développement économique. »

Park et Yu ont tous deux mis en garde contre un manque imminent de main-d'œuvre. « Il n'y a pas de problème de chômage en Chine. Au contraire, le plus gros défi de l'économie chinoise est la raréfaction de la main-d'œuvre qui se traduira par une hausse considérable du salaire pour les travailleurs peu qualifiés. »

Depuis de nombreuses années, les compagnies ont supposé que la Chine jouissait d'un stock quasiment inépuisable de jeunes gens prêts à travailler pour de faibles salaires et facilement remplaçables. Cependant, le vieillissement de la main-d'œuvre chinoise change radicalement la donne.

Hausse des salaires

« La main-d'œuvre disponible commencera à baisser vers 2015 », estime Park. « Nous nous situons à présent à une époque charnière où le taux de dépendance a augmenté de façon significative en raison du vieillissement rapide de la population engendré par la politique de l'enfant unique. »

Il écarte la possibilité qu'une hausse des coûts de la main-d'œuvre contraigne de nombreux secteurs manufacturiers à mettre la clé sous la porte. « Le coût de la main-d'œuvre reste relativement faible par rapport à la productivité. Il y a de nombreux autres facteurs à considérer, notamment l'appréciation du yuan.

La croissance des salaires n'entrainerait pas nécessairement la perte d'avantages comparatifs, ni ne ralentirait la croissance économique, du moment qu'elle s'accompagne d'une hausse de la productivité. »