Le prochain plan quinquennal de développement de la Chine, qui marquera une avance importante dans le rééquilibrage de la deuxième plus grande économie mondiale, comporte à la fois des opportunités et des défis pour les entreprises de l'Union européenne (UE), a indiqué mardi Duncan Freeman, chercheur à l'Institut bruxellois d'études sur la Chine contemporaine.
« Il y a une volonté de poursuivre les réformes. De nombreuses discussions portent sur le besoin de rééquilibrer l'économie et de rééquilibrer le développement en Chine. Cela constitue le principal élément du plan quinquennal », a affirmé M. Freeman dans une interview accordée récemment à l'agence Xinhua.
Les dirigeants du Parti communiste chinois (PCC) ont achevé la semaine dernière une réunion importante avec l'élaboration d'un projet de plan pour la stratégie de développement économique du pays pour les cinq ans à venir, en vertu duquel la Chine entend développer une économie durable et verte en stimulant la demande intérieure et en investissant dans les technologies propres.
Le nouveau plan quinquennal constituera une avancée en ce qui concerne le souhait de Beijing de parvenir à une croissance plus durable et plus inclusive, a estimé M. Freeman, qui suit de près les politiques économiques de la Chine et ses relations avec l'UE depuis des années.
« La Chine a toujours mis en place des politiques dans de nombreux domaines, tels que la protection sociale et la consommation. Ce dont il est question dans la préparation du plan quinquennal, c'est le rééquilibrage plus cohérent et plus complet du modèle de développement économique chinois », a-t-il souligné.
Selon cet expert belge, les efforts de la Chine visant à rééquilibrer son économie sont concentrés sur deux fronts. L'un consiste à passer d'une croissance basée sur les exportations à un modèle plus durable reposant davantage sur la consommation intérieure, tandis que l'autre consiste à rechercher le bon équilibre entre la croissance économique et la protection de l'environnement.
« On parle évidemment beaucoup de la nécessité d'accroître la consommation intérieure en augmentant les niveaux de revenus de la population chinoise et en développant un système de protection sociale », a poursuivi M. Freeman, tout en estimant que cette évolution ne sera pas facile. « Il faudra beaucoup d'années pour voir émerger des résultats conséquents ».
Le nouveau plan permettra également à la Chine de développer une économie plus écologique et, parallèlement, l'économie verte deviendra un moteur clé du futur développement de la Chine, a-t-il ajouté.
« L'accroissement de la consommation intérieure et les réformes économiques continues en Chine constituent des opportunités pour les entreprises européennes tant en matière d'investissement en Chine qu'en matière d'exportations vers la Chine », a noté M. Freeman, ajoutant que de plus en plus de Chinois souhaitaient acheter des produits européens haut de gamme généralement plus chers.
Quant aux technologies vertes, une étude européenne menée en 2007 montre qu'elles sont, avec les produits haut de gamme et les services commerciaux, l'un des trois secteurs les plus lucratifs du marché chinois à moyen terme pour les entreprises européennes.
Mais l'UE s'inquiète de la concurrence croissante de la Chine alors que les entreprises chinoises sont de plus en plus pointues dans le domaine des technologies vertes.
« Vont donc naître des opportunités ainsi qu'une potentielle concurrence », a ajouté l'expert belge. |