Une étude sur la vulnérabilité de femmes face au SIDA, rendue publique lundi, insiste sur la nécessité de responsabiliser dans la lutte contre cette maladie les femmes les moins éduquées et les plus démunies.
L'Académie des Sciences sociales de Chine, mandatée par l'ONUSIDA (le programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA) et l'UNIFEM (le Fonds de développement des Nations unies pour la femme), a conduit d'octobre 2009 à janvier 2010 cette étude couvrant 857 séropositifs, dont 80% sont des femmes.
Selon Bu Wei, chercheur et professeur de l'académie, les résultats montrent clairement que de nombreuses femmes séropositives, issues de régions rurales ou de minorités ethniques, connaissent peu les lois et les dispositifs liés au SIDA, à cause de l'analphabétisme.
"Elles ne savent pas comment se protéger par la loi et quels sont leurs droits", a-t-il déploré.
Les études précédentes ont montré que les femmes sont plus susceptibles d'être infectées par le VIH, en raison d'inégalités biologiques entre les deux sexes et faute de lois ou de mesures spécifiques à la protection des femmes contre le SIDA. Ces lacunes minent la capacité des femmes à imposer le port du préservatif à leur partenaire par exemple.
La nouvelle étude propose d'émanciper ces femmes, par le biais de programmes d'alphabétisation et par une sensibilisation à la prévention et au traitement du SIDA.
Bu Wei a fait savoir que cette étude servirait de bases à des suggestions administratives aux autorités compétentes, pour, espère-t-il, développer de nouvelles initiatives.
Aujourd'hui, la Chine compte, selon une estimation, 740 000 séropositifs. D'après le ministère de la Santé, le ratio homme-femme est passé de 5 :1 dans les années 1990 à 2 :1 en 2007.
Selon la même source, la proportion féminine dans la population infectée par le VIH suite à des rapports sexuels a progressé de 44,1% en 2001 à 55% en 2004. |