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Tibétologues : la rencontre Obama-dalaï lama interfère dans les affaires intérieures de la Chine

Des tibétologues ont qualifié vendredi 19 février la rencontre entre le président américain Barack Obama et le dalaï lama d'"interférence dans les affaires intérieures de la Chine" et de "provocation contre la souveraineté chinoise".

En dépit de la ferme opposition de la partie chinoise, Obama a reçu jeudi le dalaï lama à Washington. La Chine a appelé vendredi matin les Etats-Unis à prendre des mesures concrètes pour le développement sain des relations bilatérales.

Du Yongbin, chercheur au Centre de recherche chinois en tibétologie, a affirmé qu'aucun pays dans le monde ne reconnaissait "l'indépendance du Tibet" ni la légitimité du "gouvernement tibétain en exil", basé à Dharamsala en Inde. Tous les présidents et administrations des Etats-Unis ont reconnu que le Tibet faisait partie intégrante de la Chine.

Le tibétologue a qualifié le geste d'Obama de "manoeuvre diplomatique", tandis que la Maison blanche a prétendu avoir rencontré le dalaï lama en tant que "personnalité religieuse".

Les statuts religieux et politique du dalaï lama ne peuvent pas être séparés, car le dalaï lama n'est pas seulement un bouddha vivant de la branche Gelug au sein du bouddhisme tibétain, mais aussi un véritable leader spirituel du "gouvernement en exil", a-t-il indiqué.

Du Yongbin a précisé qu'Obama n'avait pas rencontré le dalaï lama lors du passage de ce dernier à Washington en octobre 2009, afin d'assurer le succès de sa première visite d'Etat en Chine.

Selon Du Yongbin, Obama s'était engagé à rencontrer le dalaï lama. Le président américain est en effet sous la pression des partisans du "problème du Tibet" aux Etats-Unis.

Le président George H. W. Bush a été le premier président américain à avoir rencontré le dalaï lama. De 1991 à la veille de la prise du pouvoir d'Obama, il y a eu 11 rencontres entre des présidents américains et le dalaï lama.

Les Etats-Unis se sont obstinés à organiser une rencontre entre Obama et le dalaï lama, malgré les protestations répétées de la Chine, a annoncé Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, dans un communiqué.

"La décision américaine viole les normes gouvernant les relations internationales et va à l'encontre des trois communiqués conjoints sino-américains et de la déclaration commune sino-américaine", a-t-il indiqué.

Cette rencontre s'oppose également à l'engagement répété des Etats-Unis de reconnaître le Tibet comme partie intégrante de la Chine et de refuser tout soutien à "l'indépendance du Tibet", a poursuivi le porte-parole.

Selon le professeur Zhu Feng de l'Université de Pékin, tout comme les gouvernements américains précédents, l'actuelle administration des Etats-Unis veut profiter de cette rencontre pour montrer au public américain et à la communauté internationale qu'elle prêtait attention au "problème du Tibet" et qu'elle compatissait avec le "gouvernement en exil" et le comprenait bien.

Le dalaï lama est considéré comme un "défenseur des droits de l'homme" aux yeux des Occidentaux qui pensent que les droits de l'homme sont le noeud du "problème du Tibet", a noté Zhu Feng.

"A l'heure actuelle, les politiques d'Obama suscitent de nombreuses controverses aux Etats-Unis. Annuler ou reporter sa rencontre avec le dalaï lama aurait pu renforcer les critiques à son égard", a-t-il analysé.

La rencontre a eu lieu dans la salle des Cartes de la Maison Blanche, au lieu du Bureau ovale qui représente le pouvoir présidentiel. Ceci signifie que d'une part, Obama voulait montrer aux Américains qu'il avait du "respect" envers le dalaï lama, et d'autre part, qu'il ne voulait pas trop irriter la Chine, a poursuivi Zhu Feng.

Le dalaï lama, âgé de 75 ans et dont le nom original est Lhamo Thondup, s'est vu conférer le titre de 14e dalaï lama en 1940.

Après l'échec de la rébellion armée en mars 1959, il a fui en Inde où il a formé un soi-disant "gouvernement tibétain en exil".

Sous couvert de religion, le dalaï lama s'est engagé depuis lors dans des activités séparatistes visant à diviser la Chine et à ébranler la stabilité sociale du Tibet.

Selon des archives diplomatiques déclassifiées des Etats-Unis, la rébellion armée de 1959 au Tibet avait été complotée et soutenue par les Etats-Unis.

Wang Xiaobin, du Centre de recherche chinois en tibétologie, a indiqué que la rencontre entre le président américain et le dalaï lama n'était que l'une des formes du soutien américain envers la clique du dalaï lama.

"Lorsque la Chine était encore une nation faible, les hommes politiques occidentaux ne voulaient pas recevoir le dalaï lama ou bien le rencontraient de façon discrète, mais maintenant que la Chine est devenue plus puissante, les forces occidentales rencontrent publiquement le dalaï lama. Leur motif est évident", a souligné Wang Xiaobin.

"Le dalaï lama veut profiter de ces rencontres avec les chefs d'Etat de pays occidentaux pour intimider le peuple", a fait savoir Du Yongbin.

Il a ajouté que le dalaï lama considérait l'Occident comme son "protecteur", qu'il utilise pour obtenir des fonds en faveur de sa cause de "l'indépendance du Tibet", pour que le "problème du Tibet" reste un sujet brûlant et pour attirer l'attention publique sur cette affaire, afin de renforcer ses arguments lors des contacts et négociations avec le gouvernement central.

Agence de presse Xinhua     2010/02/20

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