En évoquant le Tibet, je me rappelle avec émotion les vastes prairies, les bergers simples et bienveillants, les bannières bouddhiques flottant avec le vent, les antilopes et les ânes sauvages libres, ainsi que les travailleurs de la géologie avec lesquels j'avais vécu et travaillé.
La brigade nº 5 du département des ressources minérales de la géologie du Tibet a été chargée, depuis longtemps, de la prospection des ressources minérales au Tibet du Nord.
Le plateau du Tibet du Nord, qui se situe entre les monts Kunlun, les Tanggula et les Kangdese-Nyainqentanglhe, occupe deux tiers de la superficie de la région autonome du Tibet et comprend les districts de Nagqu et de Ngari. Situé à une altitude moyenne de plus de 4 500 m, le Tibet du Nord se trouve, toute l'année, en hiver, avec une température annuelle moyenne comprise entre - 5 et - 6℃. Durant la période la plus froide, cette dernière peut atteindre les - 40℃. La teneur en oxygène de l'air est inférieure de moitié à celle des autres régions de Chine. Par conséquent, il est considéré comme une zone inaccessible à l'Homme.
Du fait des mauvaises conditions climatiques dans le Tibet du Nord, la brigade nº 5 de la géologie a installé son camp de base à Golmud. Surnommé " la ville des tentes " dans les années 1950, Golmud se situe au pied des monts Kunlun à la lisière sud-ouest du bassin du Qaidam.
Au mois de mars 1999, j'ai été nommé responsable technique de la société d'exploitation Shang Xu par la brigade. J'ai été chargé d'organiser la création d'une usine d'exploitation et de triage de l'or. Au mois de mai, le temps était changeant, l'écart de température étant de 28℃. De plus, il faisait très sec. J'avais beaucoup de difficulté à respirer et mes lèvres étaient gercées. En suivant le conseil de mon collègue tibétain, j'ai appris à boire du thé au beurre de yak et je me suis senti beaucoup mieux.
Plus tard, j'ai été envoyé dans district de Gêrzê, situé à plus de 4 900 m d'altitude, pour travailler dans le détachement nº 1. Après un voyage difficile de deux jours et une nuit vers l'ouest, je suis finalement arrivé sur le chantier du détachement nº 1 qui se trouvait au nord-est du district de Gêrzê.
Le mois d'août appartient à la saison pluvieuse. Du fait de la mobilité du travail, nous devions déménager toutes les semaines. Pour un déménagement, nous devions charger, décharger les voitures, monter des tentes, de sorte que, souvent, nous ne pouvions manger qu'un seul repas par jour. Ce que nous craignions le plus était que notre voiture ne s'embourbe au cours du déplacement, car, dans ces cas-là, nous étions obligés non seulement de creuser et de remuer la boue, mais également de marcher très loin pour chercher des pierres et les mettre sous la voiture. Nous souffrions de la faim, parce que les ustensiles de cuisine et les denrées se trouvaient sous la voiture et qu'il n'y avait pas d'eau douce. Le soir, nous grignotions du pain et de la neige fondue et nous nous couchions dans la voiture.
Le matin du 13 août, après avoir arrangé le travail, je suis allé recueillir des échantillons géologiques avec des techniciens. Notre jeep s'est embourbée sur la route du retour. Nous avons passé quatre heures à désembourber la jeep. Quand le technicien et interprète Lausan a trouvé de l'eau douce, nous avons bu beaucoup pour nous redonner des forces. Ce matin-là, j'ai très peu mangé et pour le déjeuner je n'ai mangé que quelques champignons. De plus, j'étais épuisé par les efforts menés pour désembourber la jeep. Je me suis alors écroulé de fatigue...
Le 13 octobre, après avoir réussi notre mission, notre groupe, composé de 16 membres et de 5 voitures, était sur la route de retour. A Tsagya Tsangpo dans le district de Baingoin, nous avons rencontré des habitants de l'ethnie Hui dont les deux voitures s'étaient embourbées. Ils attendaient avec impatience de l'aide.
Je leur ai donné des nouilles instantanées. J'ai fait désembourber par deux chauffeurs expérimentés leurs voitures. Les trois membres de l'ethnie Hui nous ont chaleureusement remerciés en nous serrant la main qu'ils ne voulaient plus lâcher.
En travaillant dans les régions pastorales, nous aidions souvent des habitants tibétains à déménager ou à se déplacer. Nous leur avons également donné des vêtements et de la farine, bien que nous n'en avions pas beaucoup. Tout cela a gagné le respect des habitants tibétains.
Les trois ans de séjour au Tibet m'ont laissé beaucoup de souvenirs. Je remercie le Tibet du fond de mon coeur, et je souhaite qu'il se développe de mieux en mieux dans le domaine géologique en profitant de la mise en valeur de l'Ouest.
L'auteur, Wang Yuanbo, travaille pour l'institut de la recherche des ressources minérales de la géologie de la province du Liaoning. |