Dans une interview accordée récemment à la presse, le commandant de la marine chinoise Wu Shengli a révélé que la Chine accélérera la mise au point de grands bâtiments de guerre. S'adressant au journaliste de RCI, Song Xiaojun, un spécialiste chinois des questions militaires, a fait remarquer que le développement de grands bâtiments de guerre opérant à la surface de l'eau, dont les porte-avions, est un signe de la montée en puissance du pays ; cela aidera à moderniser l'industrie navale chinoise. D'ailleurs, c'est une garantie indispensable pour la sécurité maritime chinoise, a assuré Song Xiaojun.

En 2009, la Chine célébrera le 60ème anniversaire de la création de ses forces navales. Après 60 ans de développement, la marine chinoise est devenue une armée pluridisciplinaire qui se caractérise par son caractère stratégique et international. Elle est composée de cinq troupes militaires, à savoir les forces de navires de guerre opérant à la surface de l'eau, les forces de sous-marins, les garde-côte, les forces aériennes et les forces terrestres de la marine. S'adressant à la presse, le commandant de la marine Wu Shengli a laissé entendre que la Chine accélérerait la mise au point de grands bâtiments de guerre opérant à la surface de l'eau, de submersibles de types nouveaux, d'avions de combat supersoniques de croisière ainsi que d'autres armes sophistiquées de nouvelle génération. Le spécialiste militaire Song Xiaojun a indiqué que l'intensification de la fabrication d'armements clés, et en particulier de grands bâtiments de guerre opérant à la surface de l'eau, contribuera à l'optimisation de l'industrie navale chinoise. Song Xiaojun : « La construction d'un grand bâtiment de guerre a besoin d'une myriade de composants. Or, la Chine est capable d'en fabriquer environ 40%. Comment pouvons-nous optimiser l'industrie navale ? Je pense qu'un accroissement des investissements s'impose, sinon le niveau de fabrication de l'industrie navale ne pourra pas s'élever.

C'est pourquoi le développement de l'industrie navale constitue un symbole de la marche du pays vers sa modernisation et aussi une garantie indispensable pour la sécurité maritime du pays. » Song Xiaojun estime que la construction de grands bâtiments de guerre opérant à la surface de l'eau peut assurer non seulement la sécurité maritime, mais aussi la sécurité économique de la Chine. Ecoutons son analyse : « Actuellement, nos forces navales sont disproportionnées par rapport au développement économique du pays. L'économie et nos échanges commerciaux avec l'extérieur se développent vigoureusement, tandis que notre marine laisse à désirer. Compte tenu des besoins de la Chine, il nous faut une marine susceptible d'opérer en haute mer. Il convient de signaler que, dans un contexte où l'industrialisation et l'urbanisation battent leur plein en Chine, énormément de matières premières, dont le minerai de fer et le pétrole brut, dépendent de l'importation, sans parler de l'importance de nos exportations.

Nous avons donc besoin d'une marine puissante pour assurer la sécurité maritime du pays. » La construction de porte-avions fait couler beaucoup d'encre dans la presse étrangère. A ce sujet, Song Xiaojun a souligné que le développement des forces maritimes chinoises ne vise pas à prétendre l'hégémonie en mer. Si la Chine prenait la décision de construire ses porte-avions, elle jetterait son dévolu sur des porte-avions de dimension moyenne, et elle centrerait ses efforts sur l'augmentation du taux de fabrication nationale. Song Xiaojun : « Quels que soient nos porte-avions, il est primordial d'élever le taux de fabrication nationale de ses composants. Il ne nous est pas nécessaire de fabriquer des porte-avions hautement performants, mais le taux de fabrication nationale doit être élevé, voilà un critère important pour évaluer la réussite. En second lieu, je crois qu'il vaut mieux construire des porte-avions de taille appropriée, sans nécessairement construire de très gros bâtiments. Car nous n'avons pas l'intention d'assurer une hégémonie en mer, d'autant plus que la paix et le développement sont l'aspiration commune de l'humanité et correspondent à nos valeurs morales en termes de relations internationales. Voilà deux points de vue essentiels. »

D'après Song Xiaojun, l'écart qui sépare la Chine des autres puissances maritimes demeure très grand, aussi bien au niveau des équipements, de l'entraînement que de l'expérience au combat. Aussi le développement de la marine chinoise a-t-il un long chemin à parcourir ; cela ne se fera pas du jour au lendemain. Des efforts pendant deux ou trois générations s'avéreront nécessaires, a affirmé Song Xiaojun.