Les Tibétains se félicitent de la création de la « Journée de libération d'un million de serfs tibétains ».
Sejuezhuoga, âgée de 64 ans, a été transportée de joie en apprenant la création de la « Journée de libération d'un million de serfs tibétains » qui sera célébrée le 28 mars de chaque année. « Il fallait depuis longtemps créer cette journée commémorative », a-t-elle déclaré d'un air nostalgique.
Originaire d'une région pastorale située à une altitude de 4 700 m, Sejuezhuoga, a passé sa plus tendre enfance auprès de sa mère avant de devenir serve à l'âge de 8 ans. Après la réforme démocratique du Tibet, elle a effectué des études dans le Shaanxi et y a occupé le poste de vice-présidente de l'Université du Tibet.
Sejuezhuoga a pris sa retraite il y a 5 ans. « En tant que serve, j'ai passé une enfance misérable. Depuis la réforme démocratique du Tibet, j'ai pu constater et je continue à constater chaque jour un changement radical. C'est ce contraste marquant qui m'impressionne », a-t-elle souligné.
“J'ai vécu péniblement pendant 13 ans sous le régime de servage de l'ancien Tibet. Cette période a été la période la plus longue de toute ma vie. Je manquais de vêtements et de nourriture pour vivre correctement. Dépourvue de chaussures, j'attachais des dalles de pierre en guise de semelles à l'aide de fils de laine pour protéger mes pieds. J'étais obligée de me lever avant le lever du soleil pour m'occuper des troupeaux de mon propriétaire. Je ne pouvais lutter contre la fatigue et tombais littéralement de sommeil. Lors de mes chutes, il m'arrivait très souvent de me blesser sur les rochers », se remémore-t-elle avec tristesse.
En 1953, un séisme a frappé le nord du Tibet. Les paysans et pasteurs démunis n'avaient presque rien à manger. Malgré cela, le Gaxag (ancien gouvernement local du Tibet) continuait à prélever les impôts par tête d'habitant. Sejuezhuoga se souvient que l'unique morceau de beurre de yack qui servait à nourrir sa famille avait été confisqué. Lors de la tempête de neige qui a touché le nord du Tibet en 1957, elle a failli mourir du froid et de faim. Elle avait le corps couvert de gerçures à tel point qu'elle ne parvenait pas à enlever ses chaussures. Elle en garde aujourd'hui encore des séquelles aux genoux.
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