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Témoignages des serfs
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Une vie tout à fait différente avant et après 1959

Luosang Cireng est né en 1936 dans une famille d'esclaves de Nagqu, au Tibet. Désormais, il travaille comme éleveur dans un village du canton de Deji situé dans le district de Nagqu de la région autonome du Tibet.

Voici son histoire : « Mon père était originaire du district de Dingqing, à Qamdo, au Tibet. Comme il ne pouvait plus supporter de se faire exploiter par le chef de la tribu et était incapable de verser les nombreux impôts qu'on lui réclamait, il a dû quitter son pays natal et a commencé à errer jusqu'à ce qu'il s'installe à Nagqu. Là, il travailla comme cordonnier et tailleur, menant une vie misérable.

Mon père s'est marié avec une fille de pasteur également pauvre. Ils ont mis au monde sept enfants, dont moi. Afin de subvenir aux besoins de notre famille, mon père a continué sa carrière de cordonnier et de tailleur tandis que ma mère ramassait des bouses et moulait de la farine d'orge en contrepartie de faibles revenus. Avec leurs économies, ils ont pu acheter une petite maison à Nagqu. Notre famille, composée de neuf personnes, souffrait très souvent de la faim. C'était d'autant plus difficile en hiver. La faim et la maladie ont couté la vie à cinq de mes frères et sœurs. Seuls ma sœur et moi avons survécu.

À l'âge de huit ans, en raison de la pauvreté, mon père a été contraint d'échanger notre maison contre huit chèvres et une tente et nous nous sommes déplacés dans un village. Nous avons été frappés par une tempête de neige et nos chèvres ont toutes péri. Pour survivre, mon père a dû emprunter de l'argent auprès du monastère de Gongdelin. Le gouvernement local de l'époque nous a alors placés sous la compétence de ce monastère. Chaque année, nous devions verser 7,5 kg d'huile de yack au gouvernement. Dans le cas contraire, nous devions remplacer cette contribution par des corvées. Mon père, accablé par la maladie et la fatigue, est finalement décédé un soir de neige, alors qu'il n'était âgé que de 45 ans. Moi, je venais tout juste d'avoir 13 ans. Après la mort de mon père, j'ai dû le remplacer et suis entré au service du chef de la tribu, également le propriétaire des troupeaux. Les dettes ne cessaient de s'accumuler. Nous menions une vie d'esclaves, pire que celle des bêtes de somme.

Il a fallu attendre la réforme démocratique de 1959 pour que toute ma famille soit émancipée. Nous avons alors été exemptés de toutes nos dettes et impôts. Nous avons reçu en cadeau douze vaches laitières qui appartenaient auparavant au monastère. Dès lors, nous avons connu de meilleures conditions de vie. Ma sœur est devenue employée de la Commission de travail de Nagqu. Nous ne nous sommes plus souciés de nos repas ni de nos habits. Nous avons également acheté 30 vaches, 40 moutons et 10 chèvres. Nous menons désormais une vie heureuse. Un an plus tard, le gouvernement a envoyé ma sœur dans un institut pour étudiants tibétains, à l'intérieur de la Chine. Au bout de trois années d'études, elle est retournée au Tibet et est devenue cadre dans l'Association des femmes de la préfecture de Nagqu. Elle a ensuite occupé la fonction de présidente de l'association. Ma mère et moi menions également une vie confortable. Ma mère est décédée à l'âge de 87 ans.

Ces dernières années, grâce à la mise en application de la politique de réforme et d'ouverture sur l'extérieur, nos conditions de vie ne cessent de s'améliorer. Ma famille qui comprend 5 membres possède 78 vaches, 160 moutons et 78 chèvres, et gagne un revenu net annuel supérieur à 10 000 yuans. J'habite actuellement une maison neuve de cinq pièces, équipée d'un générateur électrique à énergie éolienne. Nous possédons tout ce dont nous avons besoin, tels que des habits de luxe, des bijoux, des meubles de style tibétain hauts de gamme, une chaîne Hi-fi ainsi qu'un téléviseur. Nous possédons également des épargnes à la banque.

Nous menons une vie prospère. Tout au long de l'année, nous pouvons déguster du yaourt et de la viande. La télévision nous offre des informations en couleurs sur le monde extérieur. C'est comme si nous étions au paradis. C'est une vie tout à fait différente de celle que nous menions dans l'ancien Tibet. À cette époque, nous n'aurions jamais pu espérer mener une vie si heureuse. Et encore, ma famille n'appartient qu'à la classe moyenne. Il existe dans notre village des familles plus aisées que la mienne. »

french.china.org.cn     2009/04/03

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