Agée de 19 ans, Wang Pan travaillait pour une entreprise électronique à Dongguan, un des principaux centres d'entreprises d'exportation de la province méridionale du Guangdong. Elle est aujourd'hui au chômage.

La petite entreprise où elle travaillait était au bord de la fermeture et elle a réduit les emplois en novembre dernier à cause de la baisse des exportations qui a touché la Chine. Wang a été obligée de retourner vivre avec ses parents dans la province du Henan (centre), une province qui est parmi les principales sources de travailleurs migrants.

"Ces dernières années, je ne cessais de travailler que pour la fête du Printemps. Cette année, je suis obligée de rentrer plus tôt", a dit Wang en bavardant avec ses voisins sur la route du village.

"Je suis contente de rejoindre ma famille, mais je m'inquiète encore plus de mon travail pour l'année prochaine. Il fait froid et je m'ennuie à la maison", a-t-elle déclaré.

Wang est l'un de nombreux travailleurs migrants d'origine rurale qui ont été renvoyés et refluent dans leurs pays natal alors que la crise financière affecte plusieurs provinces industrialisées.

Pour Yin Weimin, ministre chinois des Ressources humaines et de la Sécurité sociale, il y aura davantage d'ouriers migrants à rentrer chez eux à l'approche de la fête du Printemps, la fête la plus importante pour les Chinois, mais il n'a pas donné de nombre exact.

"Nous devons nous concentrer sur ce problème", a-t-il dit.

Le problème est important car il touche un grand nombre de personnes. De plus, les ouvriers migrants chinois envoient une part de leur salaire chez eux pour soutenir leur famille, ce qui représente une grande partie du Produit intérieur brut de leur région d'origine.

C'est pour cette raison que dans tout le pays, les gouvernements locaux s'efforcent d'aider les ouvriers migrants à trouver un travail.

"Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur l'impact des difficultés économiques auxquelles seront confrontées à long terme des travailleurs migrants", a indiqué Liu Tao, directeur adjoint du Département provincial du Travail et de la Sécurité sociale du Henan.

"Le gouvernement encourage les travailleurs migrants à ouvrir leur propre entreprise. A présent, 560 000 travailleurs migrants du Henan ont créé plus de 110 000 entreprises, offrant des emplois en faveur de 2,2 millions de personnes", a-t-il précisé.

"Nous allons aussi introduire davantage de formation et faire des propositions pour les aider à retrouver un emploi", a-t-il poursuivi. "La formation sera concentrée sur l'agriculture, l'élevage de poissons et de volailles", a-t-il ajouté.

Ses homologues dans la province voisine du Hebei (nord) projettent aussi d'aider les 410 000 ouvriers migrants qui sont rentrés plus tôt qu'auparavant, à investir, et à acquérir des compétences et des terres.

"Nous avons augmenté les prêts de 20 000 yuans que nous accordions dans le passé à 50 000 yuans aujourd'hui en faveur de ceux qui désirent gérer une entreprise et sont qualifiée pour le faire ", a dit Zhang Bing, un responsable du Département du Travail et de la Sécurité sociale du Hebei.

Dans d'autres provinces comme le Hubei, le Yunnan, le Jiangxi et l'Anhui, les gouvernements locaux ont organisé des foires à l'emploi pour les travailleurs migrants revenus chez eux.