Nombreux sont les Britanniques qui, en se fondant sur de pures hypothèses, croient que le Tibet est un pays indépendant, alors qu'ils ne savaient pas que leur propre pays avait envahi à deux fois cette contrée qui était intégrée depuis de très longues années dans l'immense et vaste territoire de la nation chinoise. Déjà un siècle avant que l'Anglais Georges Everest (1790 - 1866) (cartographe et Surveyor-General of India de 1830 à 1843) qui arriva au Tibet au début du 19ème siècle, le gouvernement chinois de l'époque dépêcha successivement dans cette région deux équipes de topographes qui procédèrent au levé des cartes et des plans de terrains assez étendus sur ce haut-plateau mystérieux couvert de neige. Une carte publiée en 1760 sous le règne (1736 à 1795) de l'empereur Qianlong de la dynastie des Qing (1644 à 1911) porte déjà le nom de Chomolungma (en tibétain : la très haute déesse), alors que la plupart des Occidentaux pensaient que ce plus haut sommet du monde a été « découverte » par ce monsieur Georges Everest qui était un cartographe et occupait le poste de Surveyor-General of India de 1830 à 1843 et lui a donné le nom de « Mont Everest » qui est imprégné d'un profond sens colonialiste et qui est utilisé jusqu'à aujourd'hui.
En réalité les Occidentaux présomptueux et prétentieux étaient tout à fait ignorants sur ce point-là. Ils ne savaient pas que déjà avant la naissance du grand-père de ce sieur Everest, les Tibétains ont donné à ce mont qui les protégeait depuis des millénaires le merveilleux nom de « Chomolungma » qui signifie en tibétain ' la très haute déesse', ...
Le 15 avril dans la matinée, l'Ambassadrice de Chine au Royaume-Uni Fu Ying - la première représentante diplomatique chinoise d'ethnie minoritaire issue d'une famille mongole de la steppe de la Mongolie intérieure, a prononcé, au Centre de conférence Elisabeth II qui se trouve au centre de Londres tout près de Houses of Parliament, un discours qui a été fort applaudi.
Elle a dit : il ne faut pas que le fossé créé par le manque d'informations réelles et objectives empêche les Anglais de connaître la véritable Chine.
« Certains médias de votre pays ont publié des articles mensongers et erronés qui prétend que la liberté d'expression n'existe pas en Chine. Sur ce point-là, a-t-elle ajouté, je peux vous citer un exemple. »
Elle a continué en disant : Début mars dernier, lors des deux sessions de l'APN (Assemblée populaire nationale, instance législative suprême de la Chine) et de la CCPPC (Conférence consultative politique du peuple chinois, organe consultatif suprême de l'Etat chinois), la Télévision centrale de Chine (CCTV) et un des principaux sites internet chinois ont organisé ensemble une opération de collecte d'avis, d'opinions et de propositions qui est appelée « J'ai des questions à poser au Premier Ministre ». Dans le courant des deux premières semaines du lancement de cette opération, plus de 40 millions d'internautes ont accédé au réseau internet et ont envoyé d'innombrables messages qui portent sur plus de 3 millions de questions qui concernent respectivement sur la hausse des prix, sur le salaire trop bas qui crée des difficultés familiales, sur les emplois, sur les soins médicaux, sur la pension de retraite, sur ..., Certains autres formulent des suggestions et des propositions. Il y en a qui adressent des reproches au Conseil des Affaires d'Etat pour son travail et d'autres qui critiquent les mesures politiques appliquées par le gouvernement et l'Etat.
« Dans un pays où la liberté d'expression est interdite, comment pourrait-il avoir un aussi grand nombre de personnes qui se précipitent pour poser tellement de questions au chef du gouvernement ? », s'est-elle demandée.
« Moi, je suis de nationalité mongole, laquelle figure parmi les 56 membres de la grande famille de la nation chinoise. Votre pays compte quatre ethnies dont Anglais, Ecossais, Irlandais et Gallois, tandis qu'en Chine, on en compte 56, dont Tibétains, Mongols, Hans et autres qui ensemble vivent harmonieusement et en bonne intelligence au sein de la grande famille qu'est la nation chinoise. Et cela, c'est la culture chinoise.»
Lors d'un grand meeting tenu en début d'avril, Fu Ying avait dit : « Je suis moi-même parmi les Chinois qui ont bénéficié de la réforme et de l'ouverture sur l'extérieur, c'est pourquoi je soutient fermement et résolument cette politique. »
Le 5 août à la veille du passage à Londres du relais de la flamme olympique, un article écrit par elle a été publié par « The Times ». Il y est dit : « Le Tibet est une très belle contrée qui a une grande attirance pour moi et j'y suis allée plusieurs fois et j'en éprouve de la nostalgie après l'avoir quittée malgré qu'il n'est pas mon pays natal. » Il y est insisté en outre que l'histoire et la culture particulières du Tibet font en sorte que qu'elles occupent une position et une place tout à fait particulières au sein de la culture de la civilisation chinoise.
Fu Ying a condamné énergiquement et fermement les troubles et les incidents survenus lors du passage du relais de la torche olympique et elle a interpellé sévèrement certains journalistes : « Pourquoi vous négliger et vous ne vous intéressez pas à la prise de photo de souvenir par un couple de jeunes mariés lors du passage du relais, ni à l'accueil chaleureux et enthousiaste réservé aux relayeurs de la torche olympique par la communauté chinoise en Angleterre (ressortissants chinois, Anglais d'origine chinoise et étudiants chinois) ? Pourquoi aucun de vous ne songe à photographier les scènes émouvantes lors du passage du relais ? Et pourquoi vous ne vous intéressez qu'aux perturbateurs et aux saboteurs de la fête ? »
L'équipe dirigeante et deux rédacteurs en chef de Telegraph Media Group ont reconnu qu' « il manque d'objectivité dans certains reportages des médias locaux et le public est facilement induit en erreur. » et d'ajouter que les organismes d'information britanniques n'ont pas assimilé assez de connaissances pour pouvoir connaître un aussi grand pays que la Chine qui se développe à un rythme de croissance tellement rapide, ce qui influencera les reportages ultérieurs. Ils ont proposé à leurs collègues chinois de faire également des efforts pour prendre contacts avec les médias et les organes de presse occidentaux et pour leur fournir des informations et faire entendre la voix de l'autre côté.
Un autre succès obtenu par l'Ambassadrice chinoise c'est qu'elle a été invitée à envoyer ses articles à plusieurs médias. Et son article intitulé « Réflexions sur le passage à Londres du relais de la flamme olympique » a été publié par « Sunday Telegraph » juste après sa conversation avec des responsables de Telegraph Media Group.
La parution de cet article a suscité le soir même un débat en ligne animé et chaleureux de la part du public anglais. Parmi les commentaires et les questions publiés en ligne, un grand nombre sont objectifs, conformes à la réalité et démontrent les connaissances solides et l'esprit pénétrant de leur auteur, mais d'autres prouvent que pas mal d'Anglais ne possèdent pratiquement pas de connaissances sur l'histoire sur la réalité actuelle de la Chine, y compris les problèmes du Tibet.
En tant que diplomate, je désire communiquer davantage avec la population du pays où je suis accréditée. Mais les reportages non-conformes à la réalité chinoise publiés par des médias locaux démontrent que mes efforts de communication ont visé surtout les autorités gouvernementales, c'est pourquoi je pense que désormais il me faut également faires des efforts pour communiquer par le biais des médias et d'autres moyens avec les masses populaires et ce sera un travail d'importance que je tiendrais en compte. »
« Evidemment, en communiquant avec les journalistes occidentaux qui ont l'habitude de collectionner et de soutirer des informations curieuses, bizarres et singulières, il faut que je fasses valoir mon courage, mon intelligence et ma patience. A cet effet, moi et mes collègues, nous devons travailler plus assidûment et plus ponctuellement. »
L'auteur de cet article est Fu Ying, ambassadrice de Chine en Grande-Bretagne. |