La navette spatiale américaine Atlantis a été lancée pour la dernière fois le 8 juillet, à 23 h 30, heure de Beijing, mettant fin à l'ère de la navette spatiale américaine qui a duré 30 ans. Le coût élevé et les hauts risques étaient ses handicaps principaux.
« Un grand nombre de techniques de la navette spatiale restent, aujourd'hui encore, très avancées », a dit Pang Zhihao. « Or, ses quelques handicaps ont fini par la retirer de la scène des voyages spatiaux ».
Avant qu'elle ne fût construite, on imaginait cinq grands avantages à cet engin. Outre ses puissantes fonctions, les quatre autres avantages étaient :
Faible coût de lancement : Selon l'imagination, le module orbital de la navette spatiale devait être réutilisée 100 fois, les moteurs principaux du module orbital, 50 fois, et les propulseurs à combustibles solides, 20 fois. De ce fait, le coût de revient de chaque lancement ne devait être que de 30 millions de dollars.
Meilleure sécurité : Par rapport au mode du retour (atterrissage vertical ou plongée en mer du vaisseau spatial), la navette spatiale devait atterrir à l'horizontale. On estimait que sa sécurité s'approcherait grosso modo des normes de navigation aérienne.
Meilleur confort : Tout au long de la mission, du décollage à l'atterrissage, l'accélération et la décélération devaient s'effectuer de façon plus douce. De ce fait, l'accélération de la pesanteur ressentie par les astronautes était diminuée de moitié.
Intervalle raccourci des lancements : On imaginait que, tout comme les avions civils, la future navette spatiale pourrait partir pour une nouvelle mission juste après un simple contrôle. On estimait que les tirs se feraient une fois par semaine ou toutes les deux semaines.
Or, les faits ont prouvé que sur les cinq grands avantages, seuls deux se sont avérés réels. La navette est en effet dotée de puissantes fonctions et d'un grand confort. Mais elle n'a pas fait preuve d'avantages en termes de coût ni de sécurité. Au contraire, ces critères sont devenus ses principaux handicaps.
Pang Zhihao a fait remarquer que dans la pratique, chaque tir de la navette spatiale coûtait environ 400 à 500 millions de dollars. Cela est essentiellement dû aux importants travaux de maintenance à effectuer après le retour au sol de la navette, d'où un autre inconvénient : l'intervalle des tirs n'était pas aussi court qu'initialement prévu. Dans les faits, la navette n'a pu être lancée que 5 à 6 fois par ans, tout au plus.
Sur le plan de la sécurité, le bilan est encore moins brillant. Selon Pang Zhihao, pour augmenter la capacité de chargement, la navette a été conçue de manière très complexe. Elle comprenait 3 500 sous-systèmes et était composée de 2,5 millions de sous-ensembles et pièces. La défaillance d'un seul sous-système ou d'une seule pièce clef pouvait engendrer une catastrophe. À ce jour, sur les cinq navettes spatiales, deux ont été perdues, avec 14 astronautes à leurs bords. |