Diverses institutions internationales revoient à la hausse leurs prévisions de croissance pour l'économie chinoise

Ces derniers jours, plusieurs institutions internationales ont revu à la hausse leurs prévisions de croissance pour l'économie chinoise.

Le 10 décembre, le Fonds monétaire international (FMI) a relevé de 0,2 point de pourcentage sa prévision de croissance du PIB chinois pour 2025, la portant à 5 %. Deux jours plus tard, la Banque mondiale a également augmenté de 0,4 point sa projection de croissance pour la Chine en 2025, la faisant passer à 4,9%.

De grandes banques d'investissement internationales, telles que Goldman Sachs et Deutsche Bank, ont elles aussi affiché une vision plus optimiste. Goldman Sachs a relevé sa prévision de croissance de l'économie chinoise pour 2025 de 4,9 % à 5,0 %, tout en révisant à la hausse ses estimations pour 2026 et 2027.

Ces révisions positives interviennent dans un contexte marqué par une incertitude économique mondiale croissante. Le FMI n'anticipe qu'une croissance mondiale de 3,2 % en 2025, tandis que le protectionnisme commercial et les incertitudes géopolitiques continuent de peser sur l'économie mondiale. Dans ces circonstances, la réévaluation favorable de l'économie chinoise par les institutions internationales n'est pas dénuée de fondement.

Le terme « résilience » revient fréquemment dans leurs analyses. La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a déclaré lors d'une conférence de presse que, malgré de multiples chocs, l'économie chinoise avait fait preuve d'une résilience notable.

Par ailleurs, la Banque mondiale a souligné que, sur l'ensemble de l'année, la performance de l'économie chinoise avait dépassé les attentes initiales, les exportations ayant notamment conservé une dynamique robuste.

Cette résilience s'explique à la fois par le fort soutien des politiques macroéconomiques et par l'action coordonnée des « trois moteurs » de l'économie chinoise : la consommation, l'investissement et le commerce extérieur.

En 2025, « l'élargissement global de la demande intérieure » a été placé en tête des priorités des tâches gouvernementales. Ces derniers mois, un ensemble de mesures politiques, dont notamment les programmes de reprise des biens de consommation, a contribué au rebond de la consommation des ménages.

Selon les données du Bureau national des statistiques (BNS), le total des ventes au détail de biens de consommation en Chine a progressé de 4,5 % en glissement annuel au cours des trois premiers trimestres. La contribution de la consommation finale à la croissance économique a atteint 53,5 %, soit une hausse de 9 points de pourcentage par rapport à l'ensemble de l'année précédente.

Mme Georgieva a souligné que le FMI avait pris note du rôle clé de la consommation dans le soutien à la croissance économique. Elle a mis en avant le fait que le gouvernement chinois avait adopté une série de mesures vigoureuses afin de libérer le potentiel de croissance. La Banque mondiale a également estimé que les politiques budgétaires et monétaires accommodantes de la Chine avaient soutenu la performance de la consommation et de l'investissement.

« Avec une population de plus de 1,4 milliard d'habitants, la Chine dispose d'un vaste marché intérieur qui représente un potentiel majeur pour la croissance future », a insisté Mme Georgieva.

Au-delà du redressement de la demande intérieure, le commerce extérieur a également fait preuve de résilience. Malgré la montée du protectionnisme dans certains pays, le total des importations et des exportations de marchandises de la Chine a augmenté de 4 % en glissement annuel au cours des trois premiers trimestres de 2025, tandis que les échanges avec les pays partenaires de l'initiative de « La Ceinture et la Route » ont progressé de 6,2 %. Selon la Banque mondiale, la diversification des marchés d'exportation constitue un pilier essentiel de la résilience du commerce extérieur chinois.

La solidité du commerce extérieur chinois ne repose désormais plus uniquement sur la croissance des volumes, mais aussi sur une amélioration qualitative de sa structure.

Reuters a relevé que l'appréciation du RMB (renminbi, ou yuan chinois) n'avait pas pénalisé les exportations du pays. Cette résilience s'explique par la forte position de la Chine dans de nombreux secteurs de pointe, tels que les véhicules électriques, les panneaux solaires et les batteries, ce qui lui permet de supporter une appréciation modérée de sa monnaie. La compétitivité des exportations chinoises ne repose ainsi plus principalement sur les prix.

Lors de la récente Conférence centrale sur le travail économique, les autorités chinoises ont clairement indiqué qu'elles mettraient en œuvre des politiques macroéconomiques plus actives et plus efficaces, qu'elles renforceraient les régulations contracycliques et intercycliques, et qu'elles placeraient « le maintien de la demande intérieure comme moteur principal ainsi que la construction d'un vaste marché intérieur » au premier rang des priorités du travail économique pour 2026.

La directrice du bureau de la Banque mondiale pour la Chine, Mara Warwick, a déclaré que la politique budgétaire plus active de la Chine, l'approfondissement continu des réformes structurelles et un environnement des affaires plus prévisible contribueraient à renforcer la confiance et à jeter des bases solides pour une croissance résiliente et durable.

Face à la montée des incertitudes au sein de l'économie mondiale, la Chine parvient à stabiliser ses fondamentaux grâce à la constance de ses politiques et à la force de ses moteurs internes.

Mme Georgieva a pour sa part indiqué qu'elle était convaincue que l'économie chinoise pourrait enregistrer une croissance plus vigoureuse à l'avenir, ajoutant que la contribution de la Chine à la croissance économique mondiale devrait se maintenir autour de 30 % au cours des prochaines années. Comme elle l'a souligné, la croissance de l'économie chinoise ne profite pas seulement à son propre développement, mais constitue également un pilier essentiel de stabilité pour l'économie mondiale.