share
Envoyer [A A]

« Les transferts de technologie forcés par l'UE sont protectionnistes et discriminatoires » (ministère chinois des AE)

French.china.org.cn | Mis à jour le 16. 10. 2025 | Mots clés :
french.china.org.cn | 16. 10. 2025

« La Chine est opposée aux pratiques protectionnistes et discriminatoires prises sous le prétexte d'améliorer la compétitivité », a déclaré mercredi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Ces propos font suite à des informations concernant un projet de l'Union européenne (UE) qui viserait à contraindre les entreprises chinoises à céder des technologies à des entreprises européennes si elles souhaitent opérer localement.

« La Chine, de manière générale, soutient la coopération en matière de commerce et d'investissement entre les entreprises chinoises et européennes, fondée sur les principes du marché et visant des résultats mutuellement bénéfiques », a assuré Lin Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse de routine mercredi.

« Mais la Chine s'oppose aux transferts de technologie forcés contraires aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), à l'ingérence dans le fonctionnement normal des entreprises, ainsi qu'aux pratiques protectionnistes et discriminatoires prises sous le prétexte d'améliorer la compétitivité », a affirmé M. Lin.

« Les transferts de technologie forcés d'investissements chinois dans l'UE qui ont été signalés sont injustes et déraisonnables, et pourraient avoir un impact négatif sur le commerce bilatéral et la coopération économique s'ils étaient mis en œuvre », a avancé mercredi un expert chinois face au Global Times.

Le projet a été rapporté par Bloomberg mardi. Il devrait être proposé en novembre et viserait, semble-t-il, à accroître la compétitivité de l'industrie européenne. Techniquement, il s'appliquerait à toutes les entreprises non européennes, l'objectif étant d'empêcher la puissance manufacturière chinoise de submerger l'industrie européenne, selon Bloomberg.

Ces mesures s'appliqueraient aux entreprises souhaitant accéder à des marchés numériques et manufacturiers clés, comme ceux de l'automobile et des batteries, rapporte Bloomberg, citant des sources proches du dossier. Les règles obligeraient également les entreprises à utiliser une quantité déterminée de biens ou de main-d'œuvre de l'UE et à valoriser leurs produits sur le sol européen, précise le média.

Jian Junbo, directeur du Centre pour les relations sino-européennes de l'Institut d'études internationales de l'Université Fudan, à Shanghai, a soutenu mercredi face au Global Times que « le projet de l'UE de proposer de nouvelles règles obligeant les entreprises non européennes à transférer leur savoir-faire technologique à des opérateurs locaux est injuste et déraisonnable ».

Selon l'article de Bloomberg, le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic a déclaré que le bloc accueillait favorablement les investissements directs étrangers (IDE) à condition qu'ils soient réels, « comme le font les entreprises européennes lorsqu'elles investissent en Chine ».

Ces conditions incluent la création d'une « valeur ajoutée réelle » dans l'UE, la création d'« emplois réels », et le transfert de « technologies et de propriété intellectuelle réelles », comme le font les entreprises européennes lorsqu'elles investissent en Chine, selon le South China Morning Post.

M. Jian a affirmé que « par le passé, les échanges de technologies entre entreprises chinoises et occidentales étaient volontaires et mutuellement bénéfiques », les entreprises chinoises utilisant la technologie acquise comme base pour de nouvelles innovations. « Cependant, la technologie transférée par les entreprises occidentales n'est plus la plus avancée. Les entreprises chinoises ont progressivement amélioré et développé leur technologie sur cette base, grâce à leurs propres efforts et à l'innovation technologique », a-t-il ajouté.

« La situation est différente aujourd'hui, car le protectionnisme du marché est de plus en plus fort dans certains pays occidentaux », a-t-il soutenu. « Certains pays occidentaux exigent désormais des entreprises chinoises qu'elles transfèrent leurs technologies les plus avancées. Il s'agit d'un cas manifeste de coercition, qui viole les règles de l'OMC et les principes du marché. »

Ces dernières années, les entreprises chinoises ont réalisé des progrès significatifs dans des secteurs tels que les véhicules électriques, le photovoltaïque et les batteries, ce qui représente un défi concurrentiel pour les industries européennes. Les mesures annoncées par l'UE pourraient freiner l'enthousiasme des entreprises chinoises à investir en Europe, affectant ainsi la coopération dans ces domaines, a ajouté M. Jian.

« Étant donné que les investissements chinois ont déjà créé de nombreux emplois et une valeur économique importante en Europe, l'UE devrait adopter une attitude plus ouverte et coopérative envers les entreprises chinoises au lieu de recourir à des pratiques discriminatoires », a avancé l'expert chinois.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn