La Chine et les États-Unis se préparent pour un nouveau cycle de négociations commerciales

Ces négociations sont considérées comme cruciales pour la communauté internationale

Alors que les équipes de négociation de haut niveau de la Chine et des États-Unis se préparent pour leur troisième cycle de négociations commerciales, qui débutera prochainement à Stockholm, en Suède, des analystes ont indiqué estimer que Beijing allait apporter un message clair et cohérent : un dialogue d'égal à égal et une coopération mutuellement bénéfique sont la seule voie à suivre.

« Cette réunion, qui fait suite à celles de Genève en mai et de Londres en juin, a des implications importantes qui s’étendent bien au-delà des frontières des deux pays », ont ajouté ces analystes, alors que la communauté internationale attend des deux poids lourds économiques qu'ils établissent un terrain d'entente plus large et apportent une plus grande stabilité à l'économie mondiale.

« Trois négociations commerciales de haut niveau en trois mois témoignent d'une volonté mutuelle de désamorcer les tensions et de stabiliser les liens économiques », a déclaré Liu Xiang, chercheur à l'Académie chinoise des sciences sociales.

Ce nouveau cycle de négociations commerciales intervient avant l'échéance du 12 août, date à laquelle expirera la pause de 90 jours convenue par Beijing et Washington début mai pour réduire leurs droits de douane à trois chiffres.

« La sincérité de la Chine s'est traduite par des actions concrètes visant à mettre en œuvre le consensus atteint par les deux parties », a noté M. Liu.

« L'approche de la Chine repose sur sa conviction que les relations économiques sino-américaines doivent être mutuellement bénéfiques et bénéficier d'une coopération gagnant-gagnant », a-t-il ajouté. « La balle est désormais dans le camp de Washington pour réagir de la même manière et œuvrer ensemble à la recherche de solutions concrètes. »

Michael Schumann, président du conseil d'administration de l'Association fédérale allemande pour le développement économique et le commerce extérieur, a déclaré : « En fin de compte, tout progrès réalisé à Stockholm conduisant à des relations commerciales plus stables et plus constructives sera un signal positif pour nous tous ».

Le monde entier observe attentivement la manière dont les deux grandes puissances géreront leurs divergences et trouveront un terrain d'entente lors des prochaines négociations commerciales en Suède, dont l'issue se fera sentir sur les économies et les entreprises du monde entier.

En juin, la Banque mondiale a abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2025 de 2,7% à 2,3%, invoquant les tensions commerciales et l'incertitude politique consécutives à l'imposition par les États-Unis de droits de douane de grande ampleur.

Jack Perry, président du think tank 48 Group et PDG de London Export Corp, a déclaré qu'en tant que deux plus grandes économies mondiales, les États-Unis et la Chine avaient à la fois le pouvoir et la responsabilité de parvenir à un accord raisonnable – non pas à un alignement parfait, mais à une démonstration crédible de stabilité constructive.

« Ce que recherchent les marchés, les entreprises et les gestionnaires de patrimoine souverain, ce ne sont pas de grandes promesses, mais une base de référence stable. Ces discussions ne résoudront peut-être pas tous les problèmes complexes, mais elles peuvent et doivent réaffirmer que dans un monde en évolution, la coopération reste non seulement possible, mais essentielle », a souligné M. Perry.

Cependant, des analystes ont averti que la nature erratique de l’administration américaine actuelle, conjuguée à son approche unilatérale et intimidante, servait de rappel au fait que les concessions sacrifiant les intérêts nationaux ou le système commercial multilatéral n’étaient simplement pas envisageables.

« Alors que la Chine s'engage dans des négociations stratégiques avec les États-Unis, elle ne se bat pas seulement pour elle-même, mais pour l'ensemble de la communauté internationale, qui a un intérêt dans le système commercial mondial fondé sur des règles », a affirmé Chen Wenling, ancien économiste en chef du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux.

Les États-Unis visaient initialement 90 accords conclus en 90 jours avant l'entrée en vigueur de la politique tarifaire du « Jour de la Libération ». Cependant, malgré cette volonté initiale, ces efforts n'ont abouti qu'à quelques accords.

Les pays membres de l'Union européenne (UE) ont voté jeudi l'approbation de contre-droits de douane sur 93 milliards d'euros (109 milliards de dollars) de marchandises américaines si les deux parties ne parviennent pas à un accord commercial. Ces droits ne seront pas imposés avant le 7 août.

M. Chen a avancé que les contre-mesures décisives et énergiques de Beijing contre Washington avaient servi d'appel à la communauté internationale pour défendre fermement ses droits et ses intérêts.

« La porte des négociations entre la Chine et les États-Unis sur leur différend commercial est toujours ouverte, mais la Chine ne cédera pas sur des questions de principe clés », a ajouté M. Chen.