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La Chine et l’Europe doivent devenir des « compagnons » dans la lutte contre le harcèlement commercial

French.china.org.cn | Mis à jour le 17. 04. 2025 | Mots clés : Chine,Europe
french.china.org.cn | 17. 04. 2025

par Lü Yunmou, directeur du projet sur la sécurité européenne à l’Institut chinois des relations internationales contemporaines

Après son retour à la Maison Blanche, l’administration Trump a rapidement lancé une guerre tarifaire contre de nombreux pays dans le monde. Le 2 avril, elle a annoncé l’imposition de « droits de douane réciproques » sur ses partenaires commerciaux, les droits cumulés sur la Chine atteignant jusqu’à 145 %. Ces soi-disant « droits de douane réciproques » présentent non seulement des erreurs gravissimes dans la manière dont les taux d’imposition sont calculés, mais vont également à l’encontre des lois économiques, enfreignent les règles économiques et commerciales internationalement acceptées, comme celles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et peuvent être considérés comme totalement « non réciproques ». Fondamentalement, la politique extrêmement conservatrice et à courte vue de l’administration Trump dans le cadre de la politique « America First » se fait au mépris de l’ordre économique mondial et constitue une forme d’oppression et d’intimidation des autres partenaires économiques et commerciaux.

La politique tarifaire de l’administration Trump a eu un impact énorme sur l’Europe. D’un côté, l’économie européenne est actuellement confrontée à une forte pression à la baisse. En 2025, le PIB de la zone euro ne devrait croître que de 0,9 %. La politique tarifaire déraisonnable des États-Unis va aggraver encore davantage la situation de l’économie européenne. JPMorgan estime que l’UE est l’un des marchés les plus touchés par les « droits de douane réciproques » des Etats-Unis. La Banque centrale européenne prévoit que des droits de 25 % imposés par les Etats-Unis à l’Europe entraîneront une baisse de 0,3 % du PIB de la zone euro la même année. Si l’Europe riposte en imposant des droits de douane sur les produits américains, le PIB de la zone euro chutera de 0,5 %. Et cela sans prendre en compte les pressions exercées sur l’économie européenne par la détérioration de l’environnement commercial mondial. En outre, le futur chancelier allemand Friedrich Merz a prévenu que la politique commerciale américaine augmenterait la probabilité d’une crise financière. D’un autre côté, le « partenariat transatlantique » a été sérieusement affecté et la politique étrangère de l’Europe fait face à un réajustement. Après le déclenchement de la crise ukrainienne, la coordination entre les Etats-Unis et l’Europe en matière de sécurité est devenue l’axe principal de leurs relations bilatérales. En fait, l’Europe a renforcé sa dépendance globale à l’égard des Etats-Unis en matière de sécurité, de finances, d’énergie et de commerce. Mais avec l’arrivée de l’administration Trump, la « lune de miel » entre les Etats-Unis et l’Europe a rapidement pris fin. L’administration Trump fait désormais comme bon lui semble sur des questions telles que la Russie et l’Ukraine, l’OTAN et la gouvernance mondiale, sans aucun égard pour les intérêts et les points de vue de l’Europe, ce qui conduit la plupart des Européens à se demander si les Etats-Unis sont toujours leur allié. Dans cette guerre tarifaire, les Etats-Unis n’a fait preuve d’aucune pitié à l’égard de l’Europe. Selon les médias étrangers, les responsables en charge du commerce et de la diplomatie de l’UE ont tenté à plusieurs reprises de communiquer avec les Etats-Unis sur les questions tarifaires, mais ont été accueillis avec froideur.

La Chine et l’Europe étant toutes deux d’importants partenaires commerciaux des Etats-Unis et ayant toutes deux été touchées par les droits de douane de l’administration Trump, les deux parties sont rapidement parvenues à un consensus pour s’opposer au protectionnisme et s’en tenir au multilatéralisme et à l’ordre économique et commercial mondial. La Chine a de plus récemment reçu plusieurs hauts responsables européens. 

En mars, le commissaire européen au Commerce Maroš Šefčovič et le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot se sont rendus en Chine, envoyant un signal fort en faveur du renforcement de l’autonomie stratégique, de l’opposition au protectionnisme commercial et du soutien au renforcement de la coopération internationale. En avril, le premier ministre espagnol Pedro Sánchez a effectué sa troisième visite en Chine au cours de son mandat malgré les tentatives américaines de l’en dissuader. La Chine et l’Espagne ont publié le Plan d’action pour le renforcement du partenariat stratégique global entre la République populaire de Chine et le Royaume d'Espagne (2025-2028) et sont parvenues à un consensus sur le renforcement de la coopération bilatérale et le multilatéralisme. Même la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait auparavant adopté une position ferme envers la Chine, a récemment exprimé sa volonté de renforcer la coopération avec la Chine, affirmant que l’UE se « tournerait davantage vers l'Asie ». Les échanges de plus en plus fréquents entre la Chine et l’Europe suffisent à prouver que l’hégémonisme et les intimidations des Etats-Unis sont impopulaires et ne feront que réduire leurs options et leur cercle.

S’il est vrai que les relations entre la Chine et l’UE sont encore confrontées à certains défis, le renforcement du dialogue et des consultations sur la base du respect mutuel, de l’égalité et des bénéfices mutuels permettront de résoudre les problèmes. Sur la base de contacts antérieurs exhaustifs, la Commission européenne a annoncé le 10 avril qu’elle était parvenue à un consensus important avec la Chine sur le différend concernant les véhicules électriques. Les deux parties entameront des négociations pour remplacer les droits de douane par un mécanisme de « prix minimum à l’importation ». Cela montre que ce conflit économique et commercial entre la Chine et l’Europe, qui dure depuis près de six mois, est sur le point d’être résolu. La Chine et l’Europe donnent ainsi l’exemple au reste du monde en remplaçant la confrontation par le dialogue et les mesures unilatérales par des négociations bilatérales.

Plus important encore, les relations entre la Chine et l’Europe ont également une portée mondiale. La Chine et l’UE sont les deuxième et troisième plus grandes économies mondiales. Leur PIB combiné représente plus d’un tiers du total mondial et leur volume d’échanges commerciaux, plus d’un quart du total mondial. Du moment que la Chine et l’Europe continueront de soutenir fermement la mondialisation économique et la libéralisation du commerce, la stabilité de l’ordre économique et commercial mondial et les certitudes en la matière pourront être garanties.

La Chine et l’Europe ont toutes deux exprimé leur ferme volonté de maintenir l’ordre international et la stabilité économique mondiale en renforçant leur coopération. Il y a toutes les raisons de penser que toutes deux deviendront des « compagnons » dans la lutte contre l’hégémonie et le harcèlement afin de sauvegarder l’ordre économique et commercial mondial.

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Source:french.china.org.cn