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Des politiques macroéconomiques pour stimuler la croissance

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 04. 2025 | Mots clés : politiques macroéconomiques
french.china.org.cn | 12. 04. 2025

La Chine pourrait bientôt annoncer un train complet de mesures macroéconomiques supplémentaires pour amortir un choc de demande potentiellement important engendré par les hausses tarifaires des Etats-Unis, en réitérant son engagement envers l’objectif de croissance économique annuel prédéfini, ont déclaré des économistes et des conseillers proches des décideurs politiques.

Selon eux, ces mesures devraient inclure des dépenses supplémentaires du gouvernement central d’au moins 1000 milliards de yuans (121 milliards d’euros), des réductions des taux d’intérêt et du ratio de réserves obligatoires, ainsi que des subventions plus importantes pour la garde d’enfants, la consommation de services et les entreprises touchées par la crise.

Les récentes remarques du premier ministre Li Qiang indiquent que les actions pertinentes seront à la fois « imminentes et bien réfléchies », affirment-ils, ajoutant que les actions seront basées sur l’expérience passée du pays dans la gestion des tensions commerciales avec les Etats-Unis et sur l’avantage de la direction du Parti communiste chinois, qui permet des actions coordonnées et rapides dans les moments de crise.

« La Chine peut et doit annoncer dès que possible un ensemble complet et ponctuel de mesures de protection macroéconomique, afin d’ancrer les attentes, avant de les mettre en œuvre progressivement et d’ajuster l’intensité précise de la politique en fonction de la situation réelle », explique Guo Kai, le président exécutif de l’Institut CF40, un centre de recherche affilié au groupe de réflexion China Finance 40 Forum.

Pour amortir la perte potentielle causée par les « droits de douane réciproques » des Etats-Unis, qui ont porté les droits de douane américains sur les importations chinoises à 125 %, comme annoncé par le président américain Donald Trump, Guo Kai estime qu’il pourrait être judicieux d’augmenter le déficit budgétaire ou d’émettre des obligations du gouvernement central de plus de 1000 milliards de yuans, dont la majorité devrait être consacrée au soutien de la consommation et à l’amélioration des revenus de la population.

Selon lui, le moment est venu de prendre des mesures plus audacieuses pour réduire les taux d’intérêt, afin de diminuer la pression exercée par les paiements d’intérêts sur les entreprises et les ménages tout en soutenant les prix des actifs.

Li Qiang a souligné que la Chine introduirait de nouvelles politiques progressives en temps opportun, en fonction des besoins de la situation, et qu’elle répondrait aux incertitudes de l’environnement extérieur par des politiques fortes et efficaces.

S’exprimant mercredi lors d’un symposium réunissant des experts économiques et des entrepreneurs, il a fait savoir que le 1er trimestre de l’année avait vu la poursuite d’une dynamique économique positive, tout en reconnaissant la pression que les chocs extérieurs pourraient exercer sur les opérations économiques de la Chine.

De nombreux analystes s’attendent à ce que la croissance économique de la Chine au 1er trimestre − qui devrait être publiée la semaine prochaine − atteigne 5,2 %, alors que l’objectif de croissance annuelle du PIB est d’environ 5 %. Cependant, les données du Bureau national des statistiques (BNS) ont montré jeudi que l’indice des prix à la consommation (IPC) du pays, la principale mesure de l’inflation, a baissé de 0,1 % en glissement annuel en mars après une baisse de 0,7 % en février, ce qui souligne la nécessité de stimuler la demande intérieure dans un contexte d’écart important de la demande extérieure susceptible de résulter des chocs tarifaires.

« Le moment est venu d’intensifier les investissements dans les services publics. […] Sans augmentation des investissements, il sera difficile de surmonter la faiblesse de la demande à court terme. L’approche adoptée pour stimuler l’investissement sera toutefois différente de celle du passé et devrait se concentrer davantage sur les projets publics, qui augmentent la consommation et améliorent le bien-être de la population », affirme Zhang Bin, le directeur adjoint de l’Institut d’économie et de politique mondiales affilié à l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC), qui était l’un des orateurs du symposium de mercredi.

Selon Sun Xuegong, le directeur général du Département d’étude des politiques et de consultation de l’Académie chinoise de recherche macroéconomique, la Chine dispose d’une grande marge de manœuvre pour mener une politique budgétaire et monétaire proactive, afin de stabiliser l’économie dans un contexte de volatilité extérieure. La dette publique de la Chine s’élevait à environ 61 % du PIB à la fin de 2024, ce qui laisse à la Chine une marge de manœuvre suffisante pour accroître le déficit budgétaire et émettre davantage d’obligations spéciales du Trésor, afin de stimuler la demande intérieure.

Les attentes en matière de résilience économique ont soutenu les marchés financiers chinois. Le marché des actions de classe A s’est redressé pour la 3e session consécutive, l’Indice composite de référence de Shanghai (SSE Composite) ayant augmenté de 1,16 % pour clore la journée de jeudi à 3223,64 points.

« Malgré le choc tarifaire, de nombreuses institutions n’ont pas revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour l’économie chinoise. L’une des raisons est la confiance dans les politiques du pays et ses objectifs de croissance économique. Les gens savent que le gouvernement fera tout son possible pour atteindre ses objectifs, ce qui contraste fortement avec la situation aux Etats-Unis », explique Guo Kai.


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Source:french.china.org.cn