Quatre nouvelles institutions financières à Shanghai, la Chine approfondit son ouverture financière

Mercredi, quatre institutions financières étrangères nouvellement établies, couvrant les secteurs des valeurs mobilières et de la réassurance (assurance des sociétés d’assurance), ont inauguré le lancement de leurs opérations à Shanghai. D’après un expert chinois, ce lancement collectif, qui comprend une succursale de BNP Paribas en Chine, souligne l’engagement à long terme des investisseurs étrangers sur le marché chinois dans un contexte d’approfondissement des réformes financières dans le pays.

La société de courtage en valeurs mobilières détenue à 100 % par BNP Paribas en Chine, avec un capital enregistré de 1,1 milliard de yuans (139 millions d’euros), est la quatrième société de courtage en valeurs mobilières à capitaux 100 % étrangers dans le pays. Cette société exercera une série d’activités, telles que le courtage de titres, la négociation de titres pour compte propre, le conseil en investissement et la gestion d’actifs, a rapporté mercredi le Jiefang Daily, basé à Shanghai.

« Nous nous appuierons sur notre expertise et nos ressources internationales pour développer des services adaptés aux besoins des clients chinois, contribuant ainsi activement au développement des marchés de capitaux chinois », a déclaré Guo Zhiyi, le directeur de BNP Paribas Securities en Chine.

Le Centre international d’enregistrement et de commerce de la réassurance de Shanghai, la première plateforme chinoise de commerce international de réassurance, a également été inauguré le même jour. Conçu pour favoriser la libéralisation du marché de la réassurance, renforcer les capacités de gestion des risques et soutenir l’initiative de « la Ceinture et la Route », le Centre s’aligne sur une politique nationale dévoilée en août 2024 visant à faire de Shanghai un centre de réassurance compétitif à l’échelle mondiale.

« Nous sommes optimistes à long terme vis-à-vis de la Chine et de Shanghai. Notre objectif est de jeter un pont entre les marchés national et internationaux, en tirant parti des nouvelles forces productives de qualité de la Chine pour alimenter la croissance », a souligné Wang Yan, le directeur de la société Hannover Re Shanghai.

« Ces remarques montrent que les institutions financières à capitaux étrangers sont optimistes vis-à-vis du marché chinois et de l’attrait de l’ouverture financière de haut niveau de la Chine aux investissements étrangers. […] L’entrée d’institutions financières à capitaux étrangers facilitera les flux de capitaux à l’intérieur du pays et à l’étranger, améliorera le niveau d’internationalisation du marché financier chinois et renforcera le lien entre le marché chinois et le marché financier international », explique Wang Peng, un chercheur associé de l’Académie des sciences sociales de Beijing.

Dong Shaopeng, un chercheur principal de l’Institut Chongyang pour les études financières affilié à l’Université Renmin de Chine, note que l’entrée des sociétés de titres étrangères en Chine permet à celles-ci de partager les dividendes de la croissance des marchés financiers chinois. L’entrée des compagnies de réassurance peut quant à elle fournir des services de soutien aux compagnies d’assurance, renforçant ainsi ce secteur, qui est crucial pour le développement stable de l’industrie de l’assurance en Chine.

« La Chine promeut une attitude d’ouverture à l’égard des institutions financières étrangères en matière d’exigences de fonds propres, de processus d’approbation et de ratios d’actionnariat, tout en maintenant une approche d’égalité de traitement avec leurs homologues chinois. […] Le moment est idéal pour les institutions financières étrangères de saisir l’occasion et d’ouvrir des succursales dans le pays », affirme-t-il.

Ces développements font suite à la publication en janvier par la Chine de 20 mesures visant à faire progresser l’ouverture financière dans des zones pilotes de libre-échange, dont Shanghai, ainsi que dans la région de Hainan et d’autres plateformes de coopération importantes.

Ces directives ont pour objectifs de mieux aligner le secteur financier chinois sur les normes internationales et de faire progresser l’ouverture institutionnelle du secteur, en accordant aux institutions financières étrangères le même traitement qu’à leurs homologues chinoises lorsqu’elles fournissent de nouveaux services financiers qui ne sont pas encore disponibles dans le pays.

Selon ces directives, les demandes valides déposées par les institutions financières et les prestataires de services financiers transfrontaliers concernant les services financiers seront traitées dans un délai de 120 jours. Le pays soutiendra également l’achat de certains types de services financiers transfrontaliers, facilitera les transferts de fonds entrants et sortants liés aux investissements étrangers, améliorera les dispositions relatives aux flux transfrontaliers de données financières et renforcera la réglementation de ce secteur.