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IA : les Etats-Unis inquiets des progrès de la Chine envisageraient d’interdire DeepSeek
Ces dernières semaines, le Département du Commerce des Etats-Unis aurait informé ses employés que le modèle d’intelligence artificielle chinois DeepSeek était interdit sur leurs appareils gouvernementaux.
Interrogée à ce sujet, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré mardi que la Chine s’opposait à l’extension excessive du concept de sécurité nationale, ainsi qu’à la politisation des questions liées au commerce et à la technologie, et qu’elle préserverait fermement les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises.
Selon un expert chinois, DeepSeek est un modèle en open source et son interdiction, si elle était mise en œuvre, serait plus symbolique que pratique.
Ces dernières semaines, les services du Département du Commerce des Etats-Unis auraient informé leurs employés que DeepSeek était interdit sur leurs appareils gouvernementaux, a rapporté l’agence d’information Reuters, citant deux personnes familières avec le sujet et un message qu’elle aurait reçu affirmant que cette mesure vise à « assurer la sécurité des systèmes d’information du Département du Commerce des Etats-Unis ». Reuters a indiqué n’avoir « pas pu déterminer immédiatement l’étendue de l’interdiction dans l’ensemble du gouvernement américain ».
A l’heure de la rédaction de cet article, le Département du Commerce des Etats-Unis n’avait pas encore fait de commentaires.
« Si cette mesure était finalement prise, ce ne serait pas une surprise, car le gouvernement américain a déjà envisagé d’interdire DeepSeek, certaines entreprises américaines faisant pression en ce sens. […] Toutefois, DeepSeek est un modèle en open source et son interdiction serait plus symbolique que pratique », explique Li Baiyang, un professeur associé d’études sur le renseignement à l’Université de Nanjing.
Le 7 mars, Reuters a rapporté que l’administration Trump « envisageait d’interdire » DeepSeek sur les appareils du gouvernement américain pour des prétendues « préoccupations de sécurité nationale », citant une personne familière avec le sujet.
« DeepSeek est un modèle en open source et reste attaché au partage des technologies, ce qui profite aux développeurs des Etats-Unis et des pays du monde entier, rendant une interdiction totale presque impossible. […] De façon ironique, DeepSeek soutient indirectement les entreprises américaines qui défendent l’open source. DeepSeek fait partie d’un vaste écosystème en open source en ligne. Les Etats-Unis vont-ils interdire tout ce qui a été construit à partir de DeepSeek ? », demande Li Baiyang.
Selon lui, que les Etats-Unis soient encore en train de délibérer ou qu’ils aient déjà pris des mesures, les rapports des médias indiquent qu’ils sont très inquiets des avancées de la Chine en matière d’IA. Avec DeepSeek comme exemple typique, les entreprises chinoises d’IA ont suscité un malaise important parmi les entreprises et les décideurs politiques américains.
Outre l’interdiction potentielle de DeepSeek, certains législateurs américains envisageraient d’autres mesures. GeekWire, un site d’information technologique américain, a rapporté lundi que la sénatrice Maria Cantwell militait en faveur d’un « OTAN technologique » pour contrer la Chine.
« Nous pensons que l’innovation est plus importante que les droits de douane dans une lutte pour savoir qui va gagner dans l’aérospatiale, l’agriculture, les logiciels ou n’importe lequel de ces domaines. C’est comme si nous étions dans une course hippique, mais que le président voulait ajouter 10 kilos à notre cheval et rendre cette course plus difficile », a déclaré Mme Cantwell, proposant que « les cinq démocraties et pays technologiques les plus sophistiqués, notamment les Etats-Unis, l’Inde et le Japon, se mettent d’accord sur des règles concernant le respect de la vie privée et l’élimination des portes dérobées gouvernementales dans les produits ».
« Personne dans le monde ne devrait acheter de technologie à des entreprises qui ne respectent pas ces normes. Tout d’un coup, il y aurait une très grande communauté mondiale pour contrer la Chine, au lieu de dépenser l’argent des contribuables pour éliminer Huawei », a-t-elle affirmé.
D’après Li Baiyang, l’idée d’une « OTAN technologique » ressemble davantage à un battage médiatique, car une telle coopération semble irréaliste. Si l’on prend l’exemple de l’IA, de nombreux pays, dont le Royaume-Uni et la France, développent activement leurs propres modèles et produits d’IA souverains, privilégiant une croissance indépendante à une collaboration approfondie avec des alliés.
Un autre expert chinois remarque que l’opposition de Mme Cantwell à la guerre des droits de douane, mais aussi sa volonté de créer une « OTAN technologique », servent fondamentalement à « contrer la Chine » et à renforcer la rhétorique de la « menace chinoise ». Cette rhétorique met en évidence le fait que certaines personnes au sein du cercle politique de Washington s’accrochent de plus en plus à une mentalité anti-chinoise obsolète, tout en essayant de créer un nouveau vocabulaire qui attire l’attention.
« Toute tentative de restreindre ou de réprimer les progrès technologiques − notamment l’IA, dont la nature est intrinsèquement ouverte − a peu de chances d’aboutir et pourrait même avoir un effet inverse », met en garde Li Baiyang.
Source:french.china.org.cn | ![]() |
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