L’économie chinoise connaît un démarrage stable avec une dynamique croissante

L’économie nationale chinoise a connu un début d’année stable avec une dynamique de développement nouvelle et positive. En janvier et février, la production industrielle, les ventes de détail et les investissements en immobilisations ont tous augmenté à un rythme plus rapide que l’année précédente, selon les données officielles publiées lundi.

La valeur ajoutée totale des entreprises industrielles dépassant la taille désignée a augmenté de 5,9 % en glissement annuel, soit 0,1 point de pourcentage de plus que le taux de croissance sur l’ensemble de l’année 2024, a indiqué le Bureau national des statistiques (BNS).

Le secteur des services a connu une bonne dynamique de croissance et les services modernes se sont développés rapidement. L’indice de la production de services a augmenté de 5,6 % en glissement annuel, soit 0,4 point de pourcentage de plus que le taux de croissance sur l’ensemble de l’année 2024.

Les ventes de détail au niveau national ont atteint 8370 milliards de yuans (1061 milliards d’euros) au cours des deux premiers mois de l’année, soit une hausse de 4 % en glissement annuel et 0,5 point de pourcentage de plus qu’en 2024. L’effet des achats avec reprise des biens de consommation a continué à émerger, les ventes de détail des entreprises dépassant la taille désignée ayant augmenté de 26,2 % pour les équipements de communication, 21,8 % pour les fournitures culturelles et de bureau, 11,7 % pour les mobiliers et 10,9 % pour les appareils ménagers et les équipements audiovisuels.

Les données du BNS montrent également que les investissements en immobilisations au cours de la même période ont atteint 5260 milliards de yuans, soit une augmentation de 4,1 % en glissement annuel et 0,9 point de pourcentage de plus que le taux de croissance sur l’ensemble de l’année 2024.

Les données ont dépassé les estimations consensuelles sur une large base, grâce à l’anticipation des politiques en ce qui concerne la production industrielle, les dépenses infrastructurelles et les achats de biens avec reprise, remarquent des analystes de Morgan Stanley dans une note envoyée lundi au Global Times.

« Les investissements en immobilisations ont été majeurs, avec une forte hausse dans les logements, comme nous l’avions prévue. Cependant, les investissements dans l’industrie manufacturière et les infrastructures ont aussi été plus importants que prévus grâce au soutien politique. L’amélioration de la production industrielle a par ailleurs permis d’éviter des exportations plus faibles que prévues (bien qu’encore correctes), dans le cadre d’une possible concentration en début de période », ont-ils souligné.

« Depuis le début de l’année, le paquet des politiques macroéconomiques a produit des résultats tangibles, la réforme et l’ouverture se sont approfondies dans tous les domaines, et les attentes et la confiance de la société se sont améliorées. Tous ces éléments ont posé des bases solides pour atteindre l’objectif de croissance économique annuelle d’environ 5 % », a déclaré lundi Fu Linghui, le porte-parole du BNS, lors d’une conférence de presse.

Selon Tian Yun, un économiste vétéran, le secteur des services a notamment maintenu sa dynamique de reprise. Ceci est particulièrement important, car les services jouent un rôle clé dans l’absorption des nouveaux arrivants sur le marché du travail. Compte tenu du rythme actuel de la reprise de la consommation et de l’investissement, une croissance d’environ 5 % cette année est tout à fait envisageable, assure-t-il.

Dimanche, le Bureau général du Comité central du Parti communiste chinois et le Bureau général du Conseil des affaires d’Etat ont publié un plan d’action visant à renforcer vigoureusement la consommation, à stimuler la demande intérieure dans tous les domaines, ainsi qu’à accroître le pouvoir d’achat des ménages en augmentant leurs revenus et en réduisant les charges financières.

A la suite des « deux sessions » qui viennent de s’achever, la mise en œuvre des politiques s’accélère. D’après Wen Bin, économiste en chef à la China Minsheng Bank, l’amélioration du calendrier, de l’intensité et de l’efficacité des politiques devrait stimuler la demande intérieure tout en aidant à compenser les incertitudes extérieures, telles que les hausses de tarifs douaniers par les Etats-Unis.

« Nous devons cependant être conscients que l’environnement extérieur est de plus en plus complexe et difficile, que la demande effective intérieure est faible, que certaines entreprises sont confrontées à des difficultés de production et de fonctionnement, et que les bases d’une reprise et d’une croissance économiques soutenues ne sont pas suffisamment solides », a noté Fu Linghui.

Au cours des deux premiers mois de cette année, le total des échanges de marchandises s’est élevé à 6540 milliards de yuans, soit une baisse de 1,2 % en glissement annuel. Plus précisément, la valeur des exportations a atteint 3880 milliards de yuans, en hausse de 3,4 %, et la valeur des importations 2660 milliards de yuans, en baisse de 7,3 %.

Les exportations ont continué à croître, avec une forte dynamique dans des catégories clés, telles que les produits mécaniques et électriques. « Cela souligne la forte compétitivité internationale des produits chinois et la résistance du commerce extérieur du pays dans un environnement mondial difficile », a indiqué le porte-parole du BNS.

« Néanmoins, la Chine doit rester prête à faire face aux défis potentiels du commerce extérieur cette année », avertit Tian Yun, ajoutant que des efforts supplémentaires étaient attendus pour assurer la stabilité des marchés immobilier et boursier, car ces secteurs jouent un rôle crucial dans le soutien de la reprise de la consommation et sont également essentiels pour attirer les flux de capitaux étrangers.

Fu Linghui a rappelé qu’il existait de nombreuses conditions favorables au développement régulier et sain de l’économie chinoise en 2025.

« Avec un marché gigantesque, un système industriel complet et un capital humain abondant, la Chine possède des avantages indéniables et il existe une grande marge de manœuvre pour améliorer la demande, optimiser les structures et modifier la dynamique de croissance. Alors que les mesures politiques existantes et nouvelles continuent à prendre effet, l’économie devrait maintenir une stabilité globale et réaliser des progrès réguliers au cours du premier trimestre », a-t-il souligné.