Les États-Unis imposent des droits de douane sur l'acier et l'aluminium, suscitant des réactions mondiales

La Maison Blanche a confirmé mardi que des droits de douane de 25% sur les importations d'acier et d'aluminium entreraient en vigueur mercredi à minuit, sans aucune exemption. Cette mesure unilatérale a immédiatement suscité une vive réaction de la part de plusieurs pays et a accru les incertitudes sur les marchés financiers.

Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a critiqué la décision américaine d'imposer des droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium, la qualifiant de « totalement injustifiée » et de « fondamentalement contraire aux avantages de notre partenariat économique de plus de 70 ans ».

« Les droits de douane et l'escalade des tensions commerciales constituent une forme d'autodestruction économique », a averti M. Albanese, ajoutant que cette mesure pourrait entraîner un ralentissement de la croissance et une hausse de l'inflation, a rapporté ABC News.

Le Canada a également réagi aux fluctuations de la politique tarifaire américaine. Le ministre canadien de l'Énergie, Jonathan Wilkinson, a déclaré mardi face à des journalistes que le Canada pourrait imposer des mesures non tarifaires, telles que la restriction des exportations de pétrole vers les États-Unis ou la perception de droits de douane à l'exportation, si le différend s'aggravait, selon un article de Reuters.

Le président américain Donald Trump avait annoncé mardi avoir ordonné à son administration d'augmenter de 25% les droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium canadiens, doublant ainsi le taux actuel à 50%. Cependant, cet ordre a été rapidement annulé, le conseiller commercial de la Maison-Blanche, Peter Navarro, confirmant dans une interview à CNBC que les droits de douane de 50% ne prendraient pas effet.

Les politiques commerciales imprévisibles de Washington ont perturbé les marchés mondiaux. Mardi, l'indice Dow Jones Industrial Average a perdu 478,23 points, chutant de 1,14% à 41 433,48 points. Le S&P 500 a reculé de 42,49 points, soit de 0,76%, à 5572,07 points, tandis que le Nasdaq Composite a perdu 32,23 points, soit 0,18%, à 17 436,10 points.

Les différends tarifaires ont également pesé sur l'Indice composite S&P/TSX canadien, qui a perdu 132,51 points pour clôturer à 24 248,20 points. L'indice de référence australien S&P/ASX 200 a également reculé de 103,9 points à 7786,20 points, reflétant la nervosité des marchés mondiaux.

Les inquiétudes concernant les répercussions des droits de douane américains se sont accrues depuis janvier, lorsque Washington a annoncé plusieurs hausses de droits de douane, dont des droits de 25% sur l'acier et l'aluminium, une taxe supplémentaire de 10% sur les importations chinoises, ou encore une série de droits de douane « réciproques ». Ces mesures ont suscité des réactions fermes de la part de plusieurs pays, dont la Chine.

Le 4 mars, la Chine a annoncé des droits de douane supplémentaires pouvant atteindre 15% sur certains produits américains qui ont pris effet à compter du 10 mars, en réponse aux décisions de Washington.

Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a réitéré mardi l'opposition de la Chine aux nouveaux droits de douane américains, accusant Washington d'avoir utilisé la question du fentanyl comme prétexte pour imposer à deux reprises des droits de douane sur les importations chinoises. Mme Mao a souligné que les contre-mesures chinoises étaient « légitimes et nécessaires », ajoutant que si les États-Unis souhaitaient véritablement résoudre le problème, « la bonne chose à faire est de consulter la Chine sur la base de l'égalité, du respect mutuel et des avantages mutuels, afin de répondre aux préoccupations de chacun ».