La Chine et l’UE vers une solution pour les droits de douane sur les VE chinois

La Chine et l’Union européenne seraient sur le point de trouver une solution pour éliminer les droits de douane sur les importations de véhicules électriques (VE) chinois dans l’UE, a rapporté vendredi dernier la chaîne allemande n-tv, citant Bernd Lange, le président de la Commission du commerce international du Parlement européen.

D’après les experts chinois, si les propos rapportés par le responsable européen sont « vrais et exacts », cela serait un bon signal que le différend commercial pourrait être résolu rapidement.

Vendredi dernier, Bernd Lange a déclaré que Bruxelles et Beijing étaient proches d’un accord dans lequel la Chine pourrait s’engager à proposer des VE dans l’UE à un prix minimum, sans toutefois donner plus de détails. Le fonctionnaire européen a précisé que « cela permettrait d’éliminer les distorsions de concurrence dues à des subventions déloyales, qui sont la raison pour laquelle les droits de douane ont été introduits à l’origine », a rapporté l’agence d’information Reuters.

Au moment de la rédaction de cet article, ni la Commission européenne (CE), ni le ministère chinois du Commerce (MOFCOM) n’avaient commenté les remarques faites dimanche par M. Lange.

« Si les informations publiées par le fonctionnaire européen sont vraies et exactes, elles peuvent être considérées comme un message positif et encourageant, car elles reflètent une fois de plus que le dialogue et la consultation sont le bon moyen pour que les deux parties résolvent les problèmes commerciaux. […] Il est à espérer qu’un résultat final tenant compte des préoccupations des deux parties pourra être obtenu le plus rapidement possible », souligne Zhou Mi, un chercheur principal à l’Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique (CAITEC).

Selon lui, la résolution des différends commerciaux par le biais de discussions a toujours été le bon choix et un choix sur lequel la Chine a toujours insisté, et cette approche aurait dû être proposée par l’UE dès le début.

Huo Jianguo, le vice-président de la Société chinoise pour les études de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Beijing, a noté que les remarques faites par Bernd Lange pourraient refléter le désir de l’UE de parvenir à un accord avec la Chine le plus rapidement possible, rappelant que l’économie européenne est confrontée à une pression considérable et que, sur la base des intérêts propres de l’UE, il est « rationnel » d’éviter l’escalade des frictions commerciales, lesquelles pourraient avoir un impact plus important sur l’économie et le commerce de l’UE.

« Si ces rapports sont exacts, il s’agit d’une démarche positive, puisqu’elle sert les intérêts économiques et sociaux des deux parties. Cela pourrait encourager davantage d’entreprises chinoises à développer leurs activités dans l’UE, tout en aidant cette dernière à attirer des investissements étrangers et à accélérer sa transformation verte », analyse Wang Yiwei, un professeur de l’université Renmin de Chine à Beijing.

La résolution du différend tarifaire par le dialogue a été évoquée lors d’une réunion de haut niveau entre les dirigeants chinois et allemands en marge du sommet du G20, qui s’est tenu à Rio de Janeiro la semaine dernière.

Lors d’une rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz le 19 novembre en marge du sommet des dirigeants du G20, le président chinois Xi Jinping a déclaré que les droits de douane de l’UE sur les VE chinois attiraient l’attention du monde entier et que la Chine insistait toujours sur la résolution des différends par le dialogue et la consultation.