Les restrictions commerciales américaines et européennes jugées contraires aux règles de l'OMC

La Chine s’oppose fermement aux récentes mesures de restriction commerciale des Etats-Unis et de l’Union européenne, qui enfreignent clairement les règles de l’OMC, a fait savoir Zhang Shaogang, le vice-président du Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT), lors d’une conférence de presse organisée lundi par le Bureau d’information du Conseil des affaires d’Etat.

« Nous estimons que ces mesures sont clairement des actions unilatérales, qui enfreignent les règles de l’OMC et ont un impact négatif sur la coopération les chaînes industrielle et d’approvisionnement mondiales. Le CCPIT et la Chambre de commerce internationale de Chine, au nom de la communauté chinoise des affaires, expriment leur ferme opposition à celles-ci », a-t-il déclaré.

« Le CCPIT appelle les Etats-Unis, l’UE et les autres parties concernées à respecter les principes du marché et la concurrence équitable, à mettre un terme à leurs actions malavisées et à prendre des mesures pour préserver le système commercial mondial multilatéral centré sur l’OMC. Le règlement des différends par le dialogue est essentiel pour obtenir des avantages mutuels et faire progresser la croissance économique mondiale », a-t-il ajouté.

Zhang Shaogang a noté qu’il ne s’agissait pas seulement de la voix de la communauté chinoise des affaires, mais d’un appel commun de la part de la communauté mondiale des affaires. Lors de la récente réunion du Conseil consultatif des entreprises de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), les représentants chinois et américains ont présenté une proposition commune prônant le maintien de chaînes d’approvisionnement ouvertes, non discriminatoires et conformes aux règles de l’OMC dans la région Asie-Pacifique. 

« Ces recommandations, incluses dans le rapport aux dirigeants de l’APEC, reflètent la position commune des entreprises internationales, y compris celles de la Chine et des Etats-Unis », a-t-il rappelé.

Lors de la conférence de presse, les responsables chinois ont également fait le point sur les préparatifs de la prochaine Exposition internationale des chaînes d’approvisionnement de la Chine (CISCE), qui se déroulera du 26 au 30 novembre à Beijing.

Plus de 600 entreprises chinoises et internationales, soit une augmentation de 20 % par rapport à la première exposition, participeront à la deuxième édition de la CISCE aux côtés de plus de 400 partenaires industriels de la chaîne d’approvisionnement. Des participants de plus de 100 pays et régions, ainsi que des délégations de plus de 10 organisations internationales, sont attendus pour cet évènement, et le nombre total de participants devrait dépasser celui de la première exposition.

Cette année, les entreprises étrangères représentent 32 % de l’ensemble des participants, avec en tête les entreprises américaines, européennes et japonaises. « Cela met en lumière la confiance des investisseurs étrangers dans le marché chinois, qui est un partenaire majeur de la chaîne d’approvisionnement dans le monde », a souligné Zhang Shaogang.

« La Chine occupe la première place mondiale dans les secteurs industriel et manufacturier, grâce à un système de chaîne d’approvisionnement complet. Les récentes mesures de relance prises par le gouvernement ont par ailleurs renforcé sa résilience, réduisant la vulnérabilité de la Chine face aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale, et la positionnant comme un partenaire essentiel et une base d’investissement cruciale pour les entreprises du monde entier », explique Bian Yongzu, le rédacteur en chef adjoint du magazine Modernization of Management.

Selon lui, la pression exercée par les Etats-Unis et l’Occident sur les entreprises chinoises de haute technologie déstabilise les chaînes d’approvisionnement mondiales et nuit à leurs propres intérêts. Compte tenu de la forte dépendance du secteur technologique américain à l’égard de la chaîne d’approvisionnement mondiale, au sein de laquelle la Chine est un élément clé, cette pression a alimenté un mécontentement croissant parmi les entreprises mondiales et américaines, et risque de nuire aux intérêts commerciaux des Etats-Unis.

Bian Yongzu estime que « les entreprises américaines ne peuvent pas prospérer en dehors de la chaîne d’approvisionnement mondiale ».

« En dépit de certaines politiques prises par le gouvernement des Etats-Unis, un grand nombre d’entreprises américaines cherchent activement à approfondir la coopération avec leurs homologues chinois. […] La tendance des entreprises américaines à vouloir investir en Chine ne devrait pas changer », constate-t-il.