Transition vers de nouveaux moteurs de croissance

(Photo/VCG)

Selon plusieurs économistes et entrepreneurs, la mise en œuvre des réformes structurelles économiques de la Chine, qui visent à encourager de nouvelles forces productives de qualité et à passer des anciens moteurs de croissance à de nouveaux, devrait accorder une attention soutenue au soutien de l’innovation dans les secteurs émergents stratégiques, les industries d’avenir et les industries traditionnelles.

Les nouvelles forces productives de qualité devraient servir de moteur essentiel pour stimuler la croissance économique du pays dans les années à venir, ce qui contribuera à compenser le ralentissement de l’immobilier, à accélérer la construction d’un système industriel moderne et à promouvoir un développement de haute qualité sur le long terme.

Huang Hanquan, le directeur de l’Académie chinoise de recherche macroéconomique, note que la promotion de nouvelles forces productives de qualité est d’une importance vitale pour favoriser une croissance économique de qualité, stimuler la productivité totale des facteurs et réaliser la modernisation de la Chine.

« Diverses régions et départements de Chine ont adopté cette approche pour stimuler le progrès économique, ce qui va considérablement accélérer l’innovation technologique, améliorer les applications industrielles et faciliter le passage des anciens moteurs de croissance aux nouveaux », explique-t-il.

Un rapport publié récemment indique qu’en dépit des vents contraires géopolitiques, qui ont un impact sur la trajectoire et l’élan de sa croissance économique, la Chine remporte des succès en stimulant les investissements dans les sciences et technologies, ainsi qu’en recentrant ses efforts pour améliorer les capacités dans les industries émergentes, notamment l’intelligence artificielle, les véhicules autonomes et les véhicules électriques, ce qui est essentiel pour stimuler le moteur de croissance de la Chine.

Selon l’indice des villes les plus performantes de l’Institut Milken, les villes qui abritent un nombre important de centres technologiques affichent un niveau élevé de résilience économique. Ainsi, les villes chinoises qui ont investi stratégiquement dans les technologies émergentes continueront à prospérer, même si l’économie dans son ensemble est confrontée à des défis à l’intérieur du pays et à l’étranger.

Soulignant que l’innovation scientifique et technologique est un élément clé du développement de nouvelles forces productives de qualité, Huang Hanquan appelle à redoubler d’efforts pour réaliser des percées dans les technologies de base en investissant davantage dans la recherche fondamentale et en s’attaquant aux goulets d’étranglement, ainsi qu’en intensifiant les réformes des systèmes scientifiques et technologiques, de l’éducation et des talents.

Plus d’efforts devraient également être faits pour faire avancer les réformes dans l’allocation des facteurs de production sur la base du marché, afin que les facteurs tels que la terre, le travail, le capital et la technologie puissent circuler librement et efficacement vers les domaines des nouvelles forces productives de qualité

Pour l’avenir, Huang Hanquan estime que le pays devrait encourager de nouvelles industries piliers, notamment les technologies de l’information de prochaine génération, les véhicules à énergie nouvelle (VEN), les énergies nouvelles et les nouveaux matériaux, afin de compenser l’impact du déclin de l’immobilier sur l’économie chinoise et de créer de nouveaux moteurs de croissance.

Justin Yifu Lin, le doyen de l’Institut de la nouvelle économie structurelle de l’Université de Beijing, affirme que les régions présentant des retards de développement devraient mesurer leurs progrès par rapport à leur propre passé plutôt que de se concentrer sur la recherche du succès dans les activités pionnières, ce qui pourrait entraîner un développement désordonné ou inégal.

Selon lui, il existe deux types de nouvelles forces productives de qualité : celles qui inventent les nouvelles technologies et celles qui les appliquent. Par conséquent, l’application des nouvelles technologies dans les secteurs traditionnels devrait être considérée comme faisant partie de l’effort visant à exploiter de nouvelles forces productives de qualité.

« Les régions présentant des retards de développement devraient utiliser les nouvelles technologies pour améliorer leur productivité. Il est essentiel de suivre le principe de la recherche de la vérité à partir des faits et de se développer en fonction de ses avantages concurrentiels », souligne-t-il.

Justin Yifu Lin explique que la Chine doit mieux tirer parti du rôle du marché et exploiter les possibilités offertes par l’innovation technologique pour améliorer la productivité, d’autant plus qu’elle se trouve sur la même ligne de départ que d’autres pays pour la quatrième révolution industrielle, qui est une occasion que la Chine « ne peut pas se permettre de manquer ».