MOFCOM : discussions intensives avec l’UE sur les droits de douane applicables aux VE

« La Chine a toujours fait preuve de la plus grande sincérité et s’est engagée à résoudre le différend tarifaire sur les véhicules électriques (VE) chinois par le dialogue et la consultation, en proposant des solutions flexibles », a déclaré mercredi Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en réponse à une question concernant les réunions intensives du ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, avec des responsables des principaux Etats membres de l’UE sur la question des droits de douane imposés sur les VE chinois.

« L’enquête de l’UE sur les VE chinois est un acte typiquement protectionniste et politique, qui ignore les faits objectifs, ne tient pas compte des règles de l’OMC, va à l’encontre de la tendance de l’histoire et sape le processus de transformation verte de l’UE , ainsi que les efforts mondiaux de lutte contre les changements climatiques », a-t-il ajouté, appelant la partie européenne à faire preuve de sincérité sur cette question.

Mardi, Wang Wentao a rencontré Wolfgang Schmidt, le directeur de la chancellerie fédérale allemande, à Berlin. Les deux parties ont eu des discussions approfondies sur plusieurs questions, notamment la procédure antisubventions de l’UE à l’encontre des VE chinois. Le ministre a souligné que la Chine avait toujours fait preuve de la plus grande sincérité et s’était engagée à résoudre ce différend par le dialogue et la consultation, conformément au consensus important atteint par les dirigeants chinois et européens, afin d’éviter une escalade des tensions commerciales entre la Chine et l’UE.

« Or, l’UE a ignoré les efforts de la Chine, elle a insisté pour imposer des tarifs anti-subventions élevés et elle a rejeté rapidement et hâtivement la solution globale proposée par l’industrie chinoise », a-t-il déploré, affirmant que la Chine se sentait « profondément déçue », mais qu’elle n’abandonnerait pas ses efforts et insisterait sur la poursuite des consultations jusqu’au dernier moment.

Wang Wentao a exprimé l’espoir que l’Allemagne, en tant que membre essentiel de l’UE, prenne l’initiative de jouer un rôle positif, afin d’encourager la Commission européenne (CE) à faire preuve de volonté politique et à collaborer avec la Chine pour résoudre cette question de manière appropriée.

Ces entretiens s’inscrivent dans le cadre des réunions intensives que le ministre chinois du Commerce a tenues avec les dirigeants des Etats membres de l’UE en amont de sa rencontre le 19 septembre avec Valdis Dombrovskis, le vice-président exécutif et commissaire au Commerce de la Commission européenne.

Les droits de douane ne sont pas la solution

« Ces derniers jours, Wang Wentao a rencontré des représentants des gouvernements de plusieurs pays, dont l’Allemagne et l’Italie, pour leur faire part de la position et des préoccupations de la Chine concernant la décision de la Commission européenne sur les droits de douane applicables aux véhicules électriques. Cela reflète le désir sincère de la Chine de résoudre les différends par le dialogue et d’éviter l’escalade des frictions commerciales », note Zhou Mi, un chercheur principal de l’Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique (CAITEC).

Lors de ses entretiens avec le ministre chinois du Commerce, Wolfgang Schmidt a assuré que l’Allemagne espérait vivement que le problème des véhicules électriques soit résolu par le dialogue et la consultation, estimant que l’augmentation des droits de douane n’était pas la solution.

Lors d’une autre réunion organisée mardi, Robert Habeck, le vice-chancelier et ministre fédéral de l’Economie et de l’action climatique de l’Allemagne, a également fait savoir que l’Allemagne soutenait le libre-échange et accueillait favorablement les investissements des entreprises chinoises du secteur de l’automobile et des pièces détachées en Europe, tout en s’opposant aux droits de douane sur les VE chinois.

Le 12 septembre, la Commission européenne a annoncé qu’elle avait reçu des offres de fabricants chinois de VE pour des prix d’importation minimaux sur le marché de l’UE et qu’elle les avait toutes rejetées.

« Malgré certaines réactions insatisfaisantes de la part de l’UE, la Chine continuera à négocier avec l’UE avec la plus grande sincérité et la plus grande patience, afin de résoudre le problème. Cela reflète également l’importance que le gouvernement chinois continue d’accorder à la coopération économique et commerciale avec l’Europe », explique Cui Hongjian, un professeur de la Faculté de gouvernance régionale et mondiale affiliée à l’Université des études étrangères de Beijing.