Le ministre du Commerce va discuter des droits de douane européens sur les VE chinois

Le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, devrait se rendre en Europe et s’entretenir le 19 septembre avec Valdis Dombrovskis, le vice-président exécutif de la Commission européenne, au sujet de l’enquête anti-subventions de l’Union européenne (UE) sur les véhicules électriques (VE) chinois, a annoncé jeudi le ministère chinois du Commerce. 

Cette visite intervient à la suite de la visite du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez en Chine, qui vient de s’achever et au cours de laquelle les deux parties se sont engagées à explorer une coopération plus large dans des secteurs émergents, tels que les nouvelles énergies et l’économie numérique, malgré les différends commerciaux persistants entre la Chine et l’UE.

Après plusieurs cycles de négociations antérieurs, les négociations à venir devraient se concentrer sur les intérêts clés des deux parties. Selon plusieurs spécialistes, cette approche pourrait permettre de réduire le risque de conflits commerciaux et d’empêcher une escalade des tensions. Depuis que l’UE a ouvert une enquête anti-subventions sur les VE importés depuis la Chine, le gouvernement chinois et l’industrie automobile chinoise s’efforcent activement de trouver une solution appropriée par le dialogue et la consultation.

« La diversité des positions des pays de l’UE et la tendance de l’UE à généraliser les préoccupations politiques et sécuritaires introduiront des incertitudes dans les discussions et les décisions finales », analyse Zhang Monan, la directrice adjointe de l’Institut d’études américaines et européennes affilié au Centre chinois pour les échanges économiques internationaux (CCIEE) basé à Beijing.

Avant ces prochaines négociations, l’Espagne, qui avait précédemment soutenu les plans tarifaires de la CE et voté en leur faveur lors d’une consultation non contraignante mais néanmoins influente à la mi-juillet, a fait preuve d’un revirement significatif de sa position concernant les droits de douane supplémentaires sur les VE chinois.

Mercredi, au dernier jour de sa visite en Chine, le Premier ministre espagnol a ainsi appelé « non seulement les Etats membres, mais aussi la Commission [européenne] » à reconsidérer les projets d’augmentation imminente des droits de douane à l’encontre de la Chine. « Nous n’avons pas besoin d’une autre guerre, en l’occurrence d’une guerre commerciale », a déclaré Pedro Sánchez lors d’une visite à Kunshan dans la province orientale chinoise de Jiangsu, exprimant son espoir de servir de « pont » entre l’UE et la Chine.

Jeudi, le ministère chinois des Affaires étrangères a salué cet appel, soulignant les intérêts communs dans le développement du secteur des véhicules électriques et appelant l’Union européenne à engager un dialogue pour résoudre les différends commerciaux et favoriser la stabilité des relations économiques et commerciales entre la Chine et l’UE.

Selon Zhang Monan, les divergences entre les intérêts politiques et économiques au sein de l’UE s’accentuent, et « le changement de position de pays européens majeurs, tels que l’Espagne et l’Italie, indique qu’ils reconnaissent que l’imposition de droits de douane unilatéraux à l’encontre de la Chine pourrait conduire à une situation intenable de perdant-perdant ».

En juillet, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, s’était engagée à approfondir la coopération avec la Chine dans divers secteurs, y compris les VE, et avait exprimé son opposition au « découplage » et au protectionnisme lors de sa visite en Chine, laquelle avait été perçue comme un moyen de rééquilibrer les relations entre les deux pays.