L’accent mis par le G7 sur la « surcapacité de la Chine » met en lumière le protectionnisme commercial

Les ministres du Commerce du Groupe des Sept (G7) se sont réunis en Italie mardi et mercredi, mettant une fois de plus l’accent sur les sujets liés à la Chine, notamment les inquiétudes concernant la prétendue « surcapacité » dans le secteur chinois des véhicules à énergies nouvelles (VEN). Le secrétaire britannique au Commerce, Jonathan Reynolds, a indiqué que le Royaume-Uni n’envisageait pas actuellement d’imposer des droits de douane stricts sur les importations de véhicules électriques (VE) chinois, mais qu’il resterait « vigilant ».

S’exprimant lors de la réunion, ce ministre du Parti travailliste a déclaré qu’il avait discuté avec ses collègues européens de la décision de l’UE d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les VE chinois, mais qu’en dépit de ses préoccupations, il n’envisageait pas de lancer dans l’immédiat une enquête formelle sur les importations chinoises de véhicules électriques.

« Il est peu probable que le Royaume-Uni suive l’exemple de l’UE en imposant des droits de douane supplémentaires sur les importations de VE chinois, car le pays a une approche plus ouverte vis-à-vis du libre-échange. […] Le Royaume-Uni a une tradition d’ouverture au libre-échange par rapport à certains pays du continent européen. De plus, le Royaume-Uni est un leader dans le domaine des véhicules électriques et de la transition verte, il ne sera donc peut-être pas confronté aux mêmes pressions concurrentielles que l’UE », explique Cui Hongjian, un professeur de l’Académie de gouvernance régionale et mondiale affilié à l’Université des études étrangères de Beijing.

Selon lui, il existe une opportunité pour le Royaume-Uni d’améliorer ses relations avec la Chine avec l’entrée en fonction du nouveau gouvernement. Il existe de nombreux domaines dans lesquels le Royaume-Uni et la Chine peuvent coopérer, notamment dans le respect du libre-échange et des économies ouvertes.

« Si le Royaume-Uni devait adopter des droits de douane supplémentaires à la suite de l’UE, cela nuirait au commerce bilatéral », a déclaré mercredi Zhang Xiang, le secrétaire général de l’Association internationale d’ingénierie des véhicules intelligents, faisant remarquer qu’environ 6 % des voitures britanniques sont exportées vers la Chine, notamment des marques de luxe, telles que Rolls-Royce, Jaguar et Land Rover.

D’après plusieurs experts, l’accent mis par le G7 sur la « surcapacité » de la Chine met en évidence la tendance du groupe au protectionnisme commercial.

Certains sujets abordés lors de la réunion incluront probablement la question de la prétendue « surcapacité » dans les industries chinoises, le recours à la pression économique par le biais de restrictions sur les importations et les exportations, ainsi que la création de chaînes d’approvisionnement qui ne dépendent pas de pays ou de régions spécifiques.

« Ces dernières années, le G7 est devenu de plus en plus une plateforme permettant aux Etats-Unis d’unifier les pays occidentaux, notamment pour répondre à leurs besoins stratégiques. En montant en épingle cette prétendue surcapacité, les Etats-Unis tentent de défendre leurs politiques protectionnistes, mais ils ne peuvent cacher les véritables divisions et contradictions au sein du G7 », souligne Cui Hongjian.

Le communiqué des dirigeants du G7 de juin a de nouveau mis en avant les questions liées à la Chine, faisant tout un battage autour de la prétendue « surcapacité chinoise ».

En réponse, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que l’allégation du G7 sur la « surcapacité chinoise » n’est étayée ni par les faits ni par les lois de l’économie. Il ne s’agit que d’un prétexte pour mener une politique protectionniste, sapant les efforts mondiaux en faveur d’une transition verte et bas carbone, ainsi que la coopération sur la réponse climatique.

Selon lui, le G7 est le véritable responsable de la « coercition économique », car il continue de politiser et d’instrumentaliser le commerce, ce qui constitue un renversement de notre monde globalisé, où les intérêts des pays sont déjà profondément intégrés.

« De tels comportements finiront par se retourner contre le G7 lui-même », a-t-il mis en garde.