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Une enquête annonciatrice de nouveaux droits de douane sur les importations de porc de l’UE

French.china.org.cn | Mis à jour le 19. 06. 2024 | Mots clés : porc,UE,antidumping
french.china.org.cn | 19. 06. 2024

La décision de la Chine d’enquêter sur les importations de porc en provenance de l’Union européenne constitue la dernière mesure prise dans le cadre d’un différend commercial croissant entre l’UE et son principal partenaire commercial, et tout droit antidumping porterait un coup dur au secteur porcin de l’UE, ont déclaré plusieurs analystes.

La position de la Chine en tant que plus grand consommateur de porc au monde a alimenté des importations substantielles en provenance de l’UE. Les données de l’Administration générale des douanes (AGD) ont montré que la Chine a importé l’année dernière près de 1,34 million de tonnes de porc et de sous-produits porcins en provenance de l’UE.

L’UE est devenue une source majeure d’importations de porc et de sous-produits connexes pour la Chine, et plus de la moitié des importations chinoises dans cette catégorie provenaient de l’UE entre 2020 et 2023.

Cette enquête chinoise vient en réponse à une demande soumise par l’Association chinoise d’agriculture animale, un groupe commercial chinois, au nom des producteurs nationaux, a annoncé lundi le ministère du Commerce (MOFCOM) dans un communiqué.

Dans sa pétition, l’association fait part de ses inquiétudes concernant le secteur de l’élevage porcin de l’UE, alléguant que des subventions et des mesures de soutien substantielles lui ont permis de conserver un avantage concurrentiel avec de faibles coûts de production.

Citant le budget à moyen terme de l’UE pour la période 2023-2027, dans lequel 194 milliards d’euros de subventions agricoles ont été alloués par le biais de paiements directs aux Etats membres, l’association a souligné qu’environ 82 % de ces subventions pourraient se retrouver entre les mains d’exploitations d’élevage à fortes émissions.

L’impact sur les exportations de l’UE prendra du temps à se faire sentir, car le MOFCOM a fait savoir que l’enquête pourrait durer plus d’un an, en se concentrant sur le porc destiné à la consommation humaine, comme les coupes entières fraîches, froides et congelées, ainsi que les intestins, les vessies et les estomacs de porc.

« L’incapacité potentielle d’exporter des abats de porc, dont la demande en Europe est limitée en raison des préférences alimentaires, pourrait entraîner une pression accrue sur les ventes et potentiellement avoir un impact sur les prix du porc au sein de l’UE, affectant davantage le secteur de l’élevage de l’UE », note Shi Teng, un analyste du secteur agricole pour la China Merchants Securities.

Selon lui, l’autosuffisance de la Chine en matière de production de porc et sa dépendance limitée aux importations garantiront toutefois une chaîne d’approvisionnement sûre et des prix stables sur le marché chinois, atténuant ainsi les conséquences potentielles d’une réduction des importations.

La Chine a atteint une production cumulée de porc de 57,94 millions de tonnes en 2023. Dans le même temps, ses importations de porc sont restées minimes, avec une baisse de près de 12 % par rapport aux niveaux de 2022, indiquent les données officielles.

Avant cette enquête sur les produits porcins, Beijing avait déjà lancé une enquête antidumping en mai sur les importations d’un produit chimique technique clé en provenance de l’UE, ainsi qu’une autre en janvier sur le brandy importé depuis l’UE.


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Source:french.china.org.cn