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La Banque populaire de Chine pourrait augmenter les échanges obligataires

French.china.org.cn | Mis à jour le 25. 04. 2024 | Mots clés :
french.china.org.cn | 25. 04. 2024

Experts : une telle mesure ne doit pas être interprétée à tort comme un assouplissement quantitatif

La banque centrale chinoise va probablement augmenter les échanges d'obligations d'État comme outil de gestion des liquidités, « mais une telle décision ne doit pas être interprétée à tort comme un assouplissement quantitatif », ont déclaré des responsables et des experts.

Il est approprié que la Chine maintienne la stabilité de sa politique monétaire compte tenu de la portée encore disponible de réductions des taux d'intérêt, ont souligné ces experts, citant la probabilité que la Chine réduise légèrement ses références politiques en matière de taux d'intérêt au cours du second semestre.

Financial News, un journal soutenu par la Banque populaire de Chine (BPC, banque centrale), a rapporté mardi que la négociation de bons du Trésor sur le marché secondaire pourrait être utilisée comme méthode de gestion des liquidités et comme réserve d'outils de politique monétaire.

Citant un responsable non identifié de la BPC, le journal a indiqué que le marché des bons du Trésor chinois était devenu le troisième plus grand au monde grâce à une liquidité améliorée, permettant à la banque centrale d'acheter et de vendre des obligations sur le marché secondaire.

Mais le responsable a établi une distinction claire entre une telle opération et un  assouplissement quantitatif (QE, pour quantitative easing), en réponse aux spéculations selon lesquelles la Chine pourrait recourir au QE pour soutenir l'économie.

Généralement, un QE est déployé lorsque les possibilités de politique monétaire conventionnelle sont épuisées, par exemple lorsque les taux d’intérêt sont proches de zéro, et est mené via l’achat direct par les banques centrales d’obligations d’État et d’autres actifs financiers.

« Certaines banques centrales des économies développées, ayant épuisé les outils de politique monétaire conventionnels, ont été contraintes d'acheter à grande échelle et à sens unique des obligations d'État pour atteindre leurs objectifs de politique monétaire. En revanche, la Chine adhère à une politique monétaire normale », a affirmé le responsable anonyme.

« Des achats et ventes d'obligations d'État par la BPC seraient fondamentalement différents des opérations de QE de ces banques centrales », a-t-il ajouté.

Guo Kai, président exécutif de l'Institut China Finance 40, a déclaré qu'il n'était désormais plus nécessaire pour la Chine de recourir à un QE, car le niveau actuel des taux d'intérêt est loin de zéro.

« Tant que les achats d'obligations ne sont pas combinés à des budgets fiscaux élargis, ils ne comptent pas eux-mêmes comme un QE », a assuré M. Guo, qui a travaillé avec la BPC dans le passé.

Channel Yeung, analyste de marché à la plateforme de négociation financière FXTM, a déclaré qu'il était approprié que la BPC s'en tienne à une politique prudente, car des mesures d'assouplissement agressives telles qu’un QE pourraient effectivement stimuler l'économie à court terme mais entraîneraient des difficultés à long terme telles qu’une inflation forte et persistante, comme on le voit dans de nombreuses économies développées.

Mme Yeung a ajouté s'attendre à ce que la BPC réduise ses taux d'intérêt au second semestre, lorsque le cycle de baisse des taux des banques centrales mondiales sera en place, car une réduction des taux d'intérêt maintenant pourrait déstabiliser le yuan en élargissant davantage l'écart déjà élevé de taux d'intérêt entre les États-Unis et la Chine.

L’article du Financial News a également cité le responsable non identifié déclarant que les rendements des obligations d'État à long terme de la Chine se redresseraient grâce à l'émission de bons du Trésor à très long terme.

Le rendement des obligations d'État chinoises à 10 ans a fortement diminué cette année, s'établissant à 2,25% mercredi, contre 2,57% à la fin de l'année dernière, selon l'organisme de suivi du marché Wind Info.

Le responsable a attribué la récente baisse des rendements obligataires à l'offre restreinte d'actifs financiers sans risque plutôt qu'à une détérioration des perspectives économiques à long terme de la Chine ou à des attentes inflationnistes déprimées.

Steven Barnett, représentant résident principal du Fonds monétaire international (FMI) en Chine, a déclaré mercredi que le FMI prévoyait que l'inflation pourrait rapidement reprendre en Chine, la croissance de l'indice des prix à la consommation (IPC) devant revenir à environ 2% d'ici la fin de cette année.

Il a tenu ces propos lors du lancement des « Perspectives de l'économie mondiale » du FMI à Beijing, qui a été co-organisé par l'Institut monétaire international de l'Université Renmin de Chine.



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Source:french.china.org.cn