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Des experts et des dirigeants d’entreprises rejettent le discours sur la « surcapacité » de la Chine

French.china.org.cn | Mis à jour le 22. 04. 2024 | Mots clés :
french.china.org.cn | 22. 04. 2024

La Chine occupe une position importante dans la chaîne d'approvisionnement mondiale, et cela n'est pas dû aux politiques chinoises mais plutôt au fait que les entreprises et les consommateurs du monde entier prennent leurs propres décisions, ont affirmé des experts et des dirigeants d’entreprises.

« Après tout, en tant que deuxième économie mondiale, la Chine possède un avantage comparatif dans son modèle économique – un avantage qui en fait le centre manufacturier incontournable du monde », ont-ils ajouté.

« Le discours sur la soi-disant “surcapacité de la Chine” a été utilisé par certains pays occidentaux, principalement les États-Unis, comme un outil politique pour ternir et réprimer l'économie chinoise », ont soutenu des observateurs, qui ont avancé que « derrière ces calomnies se cache un programme anti-mondialisation et protectionniste qui, en fin de compte, entrave le commerce mondial normal et porte atteinte aux intérêts communs des nations ».

Lors de la visite en Chine de la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen début avril – sa deuxième visite dans le pays en neuf mois –, elle a déclaré que la Chine « inonde les marchés mondiaux avec des produits vendus à perte », en particulier dans les nouvelles industries vertes.

Ce discours a été suivi par des actions concrètes, telles que des enquêtes lancées par les États-Unis et l'Union européenne (UE) sur les véhicules électriques chinois. Selon des observateurs chinois, ces enquêtes sont « basées sur des allégations infondées de subventions publiques et visent à étouffer le rôle de l'offre chinoise de produits verts ».

La notion de capacité excédentaire ne doit pas être simplifiée ou attribuée à un seul pays, a déclaré le Premier ministre chinois Li Qiang lors d'un entretien avec le chancelier allemand Olaf Scholz à Beijing la semaine dernière.

Du point de vue du marché, le volume de la capacité de production est déterminé par la relation entre l'offre et la demande, et une production légèrement supérieure à la demande est propice à une pleine concurrence sur le marché et favorise la survie des plus forts, a affirmé M. Li.

Dans une perspective globale, chaque pays se concentre sur le développement des industries dans lesquelles il détient un avantage comparatif, tout en s’appuyant sur d’autres pays pour les secteurs dans lesquels il manque de capacités. En reconnaissant et en tirant parti de leurs forces respectives, les pays peuvent collaborer pour un développement partagé, a-t-il ajouté.

Lan Fo'an, ministre chinois des Finances, a déclaré vendredi lors d'une réunion tenue par le Comité de développement du Groupe de la Banque mondiale à Washington qu'à l'avenir, la Chine accélérerait le développement de nouvelles forces productives de qualité et promouvrait une transformation verte durable. « Le pays souhaite partager ses opportunités de développement et ses dividendes avec le monde », a-t-il assuré.

Selon Albert Park, économiste en chef à la Banque asiatique de développement, « les inquiétudes concernant les exportations chinoises en termes de surcapacité ne sont pas étayées par des preuves », soulignant que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'attaquait aux pratiques non concurrentielles avec des droits antidumping et compensateurs, et ajoutant qu'il n'existait aucune preuve solide que cela s’appliquait à la Chine.

Robin Xing, économiste en chef pour la Chine chez Morgan Stanley, a affirmé qu’« il est injuste de mentionner spécifiquement les politiques industrielles de la Chine et de laisser entendre que l'avantage concurrentiel de la Chine est subventionné par le gouvernement, car de nombreux pays allouent des subventions gouvernementales et introduisent des politiques industrielles pour stimuler les industries stratégiques et la productivité ».

Par exemple, la Loi américaine sur la réduction de l’inflation (US Inflation Reduction Act) – le plus gros investissement américain jamais réalisé dans les énergies propres et l’action climatique – a été promulguée par le président américain Joe Biden, et la Maison Blanche a accordé des milliards de dollars de subventions pour la fabrication de semi-conducteurs avancés.

« À l'approche de l'élection présidentielle américaine de novembre, les hommes politiques utilisent de plus en plus les questions de surcapacité et de déséquilibre commercial avec d'autres pays comme levier politique, les considérations politiques prenant le pas sur les véritables préoccupations économiques », ont avancé des observateurs.

Yao Yang, directeur du Centre chinois de recherche économique à l'Université de Pékin, a déclaré : « L'administration Biden prétend maintenir une politique commerciale centrée sur les travailleurs, et ses récentes mesures, allant de la question de la capacité jusqu'au lancement d'une enquête commerciale contre la Chine, sont des actions pour plaire et s’attirer les faveurs de certains groupes d’électeurs, plutôt que des actes ayant de réelles considérations économiques ».

« Le gouvernement américain est susceptible d'adopter une position encore plus dure à l'égard de la Chine à l'approche de l'élection présidentielle de 2024 », a avancé M. Yao. « Cependant, la Chine exporte peu de véhicules électriques ou de produits en acier et en aluminium – directement ou indirectement – vers les États-Unis, et si les États-Unis augmentent les droits de douane sur ces produits, cela ne leur apportera aucun avantage économique, tout en perturbant la sécurité et la stabilité des chaînes d'approvisionnement industrielles mondiales ».

Il ajouté que « si les États-Unis sont vraiment préoccupés par le problème dont ils parlent, ils devraient ouvrir plus largement leurs portes aux investisseurs chinois, au lieu de leur imposer diverses restrictions. De cette façon, les entreprises chinoises disposant de technologies avancées en matière de véhicules électriques et d’écologie pourront investir dans le pays et créer des usines afin de contribuer à l'emploi local et aux recettes fiscales ».

Au contraire, le problème crucial auquel le monde est confronté aujourd’hui n’est pas une offre excédentaire de capacité d’énergie verte, mais plutôt une grave pénurie.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, les ventes annuelles de véhicules électriques devraient atteindre 45 millions d’unités d’ici 2030, soit plus de quatre fois la demande de 2022.

Wang Jun, président de Chang'an Auto, a déclaré que la Chine, grâce à ses technologies de pointe et à ses chaînes industrielles sophistiquées et complètes, avait exploré une voie fructueuse pour l'industrie mondiale des véhicules à énergies nouvelles.

« La Chine a développé de nombreuses entreprises fabriquant des composants de haute qualité, dont plus de 1000 entreprises de batteries », a noté M. Wang.

En 2023, la Chine est devenue le premier exportateur mondial de voitures. Cette réussite est due à une forte augmentation des expéditions de véhicules à énergies nouvelles, qui ont totalisé 1,203 million d'unités, selon l'Association chinoise des constructeurs automobiles.

Huo Jianguo, vice-président de la Société chinoise pour les études sur l'OMC, a déclaré : « Tant que les entreprises chinoises agiront conformément aux règles internationales et maintiendront leur compétitivité avec une qualité élevée, un faible coût des produits et une amélioration du service client, ces mesures restrictives ne feront que créer des difficultés et des obstacles temporaires, mais ne nous empêcheront pas de créer de nouveaux avantages compétitifs dans les domaines émergents ».

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Source:french.china.org.cn