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« L'enquête de l'UE sur les éoliennes chinoises est de la coercition économique et aura un effet contre-productif » (CCCEU)

French.china.org.cn | Mis à jour le 11. 04. 2024 | Mots clés : éoliennes,coercition économique, UE
french.china.org.cn | 11. 04. 2024

« La Chine est très préoccupée par les actions discriminatoires de l'Union européenne (UE) à l'encontre des entreprises éoliennes chinoises et même de l'ensemble de l'industrie, et elle espère que la partie européenne ne nuira pas aux efforts mondiaux visant à lutter contre le changement climatique », a déclaré mercredi la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, lors d'une conférence de presse.

Mme Mao a tenu ces propos en réponse à la décision de l'UE mardi de lancer une enquête sur les éoliennes chinoises dans plusieurs pays de l'UE, ce qui a suscité de profondes inquiétudes de la part de responsables, de groupes d'affaires et d’experts chinois, qui ont avancé que « cela montre la tendance croissante au protectionnisme dans l’UE ». Ils ont exhorté le bloc à « mettre fin à ces actes erronés, car cela aura un effet contre-productif ».

L'enquête, annoncée mardi par la vice-présidente exécutive de la Commission européenne, Margrethe Vestager, lors d'une conférence à l'université de Princeton aux États-Unis, est la quatrième enquête lancée par l'UE dans le cadre de son Règlement sur les subventions étrangères (RSE), que des analystes chinois ont qualifié de « nouvel outil de coercition économique visant la Chine ».

« Nous étudions les conditions du développement de parcs éoliens en Espagne, en Grèce, en France, en Roumanie et en Bulgarie », a fait savoir Mme Vestager lors de sa visite aux États-Unis mardi.

« Nous espérons que l'UE ne continuera pas à souligner l'importance de la lutte contre le changement climatique d'une part tout en nuisant aux efforts mondiaux visant à résoudre ce problème d'autre part », a déclaré Mme Mao mercredi en réponse à la décision de l’UE.

Le protectionnisme n’est pas une solution pour résoudre ses propres problèmes. Le protectionnisme ne protège que le retard du progrès. Cela coûte cher à l’avenir et entraîne des pertes, a ajouté la porte-parole chinoise.

Le développement des secteurs des nouvelles énergies de la Chine est le résultat de notre technologie forte, de notre marché robuste et de nos chaînes industrielles à part entière, a-t-elle affirmé, ajoutant que les exportations chinoises de produits connexes avaient contribué de manière significative à la réponse mondiale à l'inflation et au changement climatique.

« Nous exhortons l'UE à respecter les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) et les principes du marché », a poursuivi Mme Mao, soulignant que « la Chine protégera fermement les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises ».

La décision de l’UE a suscité de vives inquiétudes parmi les groupes d’affaires chinois présents dans l’UE. La Chambre de commerce chinoise auprès de l'UE (CCCEU) a exprimé « son profond mécontentement face au manque de transparence dans l'intervention de l'UE dans les affaires régulières et le développement des entreprises chinoises dans la région », dans un communiqué envoyé mercredi au Global Times.

« Ces enquêtes sont orientées contre les secteurs de l'énergie verte et propre, posant le risque d’entraver les résultats des investissements de longue date dans la recherche, le développement et la culture par les entreprises chinoises », a soutenu la CCCEU, affirmant que « cela entraînera une concurrence considérablement déloyale sur le marché pour les entreprises ».

Selon la CCCEU, « ces dernières années, l’UE a intensifié son protectionnisme commercial contre la Chine ».

Parmi les dernières mesures en date, la Commission européenne a publié mercredi un rapport actualisé sur les distorsions importantes induites par l'État dans l'économie chinoise.

En février, le régulateur antitrust de l'UE a lancé une enquête sur CRRC, alléguant que l'entreprise n'avait pas déclaré les subventions d'État qu'elle avait reçues et qui lui avaient permis de sous-coter considérablement l'offre concurrente de Talgo, une compagnie ferroviaire privée espagnole qui était le seul autre soumissionnaire.

Il s'agit de la première enquête approfondie menée par l'UE dans le cadre du RSE depuis la publication du RSE en juillet de l'année dernière.

« Le déploiement continu par l'UE de nouveaux outils contre les entreprises chinoises est un acte de coercition économique. […] Cela envoie un signal préjudiciable au monde, suggérant une discrimination à l'encontre des entreprises chinoises et approuvant le protectionnisme », a avancé la CCCEU, arguant que « le RSE confère à la Commission européenne un pouvoir discrétionnaire excessif ».

La chambre a reçu des rapports d'entreprises chinoises selon lesquels, au cours des enquêtes du RSE, la partie européenne a élargi la définition de « contribution financière étrangère », englobant de nombreux éléments qui ne sont pas considérés comme des subventions.

« Tout en ignorant délibérément les subventions importantes accordées par certains pays à leurs industries vertes émergentes, la partie européenne a imposé des obstacles et des barrières de marché aux entreprises chinoises opérant dans le secteur vert », selon la CCCEU.

Des experts chinois ont soutenu qu’« il y a une motivation politique claire derrière cette enquête, avec les États-Unis à la manœuvre ».

« L'enquête de l'UE sur les éoliennes, annoncée lors de la visite de la cheffe adjointe de l'UE aux États-Unis, montre que l'UE est désireuse de prouver aux États-Unis qu'elle cherche à réduire les risques en ciblant la Chine, à l'instar des États-Unis, ce qui montre une fois de plus que les États-Unis jouent leur rôle dans la complexité des relations économiques entre la Chine et l'UE », a avancé mercredi Cui Hongjian, professeur à l'Académie de gouvernance régionale et mondiale de l'Université des études étrangères de Beijing.

« Les États-Unis ont imposé diverses mesures ciblant les produits chinois issus des nouvelles énergies, le récent lancement de véhicules électriques chinois ayant par exemple été accusé de constituer une soi-disant menace à la sécurité nationale. » Des experts ont déclaré que les mesures prises par Washington contre les produits verts chinois tels que les batteries et les panneaux solaires pourraient conduire à de réelles frictions commerciales, voire à une éventuelle guerre commerciale.

Des initiés de l'industrie ont affirmé que « la répression de l'UE contre les produits chinois aura un effet contre-productif car cela augmentera les coûts de sa transformation verte ».

« La décision de l'UE contrevient non seulement aux principes d'une concurrence loyale sur le marché, mais sape également l'engagement de l'UE à renforcer la coopération internationale en matière de réduction des émissions mondiales et de coordination à faibles émissions de carbone », a soutenu la CCCEU.

« L’UE ne peut pas opérer une transformation verte sans la Chine. Une transformation verte implique principalement des contrôles rentables ainsi que l'application et la vulgarisation de technologies vertes. Et la Chine, avec sa chaîne industrielle mature, dispose à cet égard d'un avantage que l'UE ne peut pas imiter à court terme », a déclaré Lin Boqiang, directeur du Centre chinois de recherche sur l'économie de l'énergie de l'Université de Xiamen.

Vicky Pollard, cheffe de l'unité pour l'action climatique de la Direction générale de la Commission européenne, avait indiqué au Global Times dans une précédente interview en mars qu'« en agissant ensemble, nous pouvons le faire à moindre coût et plus rapidement, à condition que les règles du jeu soient équitables. Il s'agit également de davantage de dialogue et d'apprentissage mutuel pour élaborer de bonnes politiques ».

Le déploiement d'énergies renouvelables telles que l'énergie éolienne et solaire dans l'UE et en Chine est un bon exemple de bonnes politiques et des avantages d'un déploiement à grande échelle, avait ajouté Mme Pollard.

Alors que la transition verte entre dans une étape charnière, la CCCEU exhorte la partie européenne « à réévaluer ses approches, à réaffirmer son engagement en faveur du dialogue et de la coopération, et à s'efforcer d'établir un environnement commercial juste, impartial et non discriminatoire à l'égard des entreprises chinoises ».

« Parallèlement, les entreprises chinoises devraient continuer à maintenir leur attitude ouverte envers la mondialisation en fournissant des produits de meilleure qualité et plus rentables pour répondre au besoin croissant de développement vert dans le monde », a déclaré M. Cui.


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Source:french.china.org.cn