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L'enquête antidumping de la Chine sur le brandy européen ne cible aucun membre de l’UE (ministre du Commerce)

French.china.org.cn | Mis à jour le 10. 04. 2024 | Mots clés : Wang Wentao, brandy,France
french.china.org.cn | 10. 04. 2024

Le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, a assuré lundi en France que l'enquête antidumping de la Chine sur le brandy importé de l'Union européenne (UE) ne ciblait aucun pays spécifique de l'UE et ne comportait pas de conclusions prédéfinies, la Chine et l'UE ayant récemment renforcé leur communication pour dissiper les nuages noirs qui pèsent sur leur coopération économique et commerciale bilatérale.

Des analystes chinois ont affirmé que l'enquête antidumping menée par la Chine sur les importations de brandy était « fondamentalement différente des enquêtes antisubventions politiquement motivées menées par l'UE sur les véhicules électriques chinois ».

Ces analystes ont exhorté l'UE « à accroître son indépendance stratégique et à s'associer à la Chine pour résoudre de manière appropriée les désaccords par le dialogue, dans l'intérêt des deux parties ainsi que de la croissance économique mondiale ».

L'enquête antidumping a été motivée par une plainte déposée par l'industrie chinoise du brandy, a déclaré M. Wang lors d'une réunion à Paris avec trois associations professionnelles françaises et cinq producteurs français de cognac et d’armagnac, selon un communiqué publié sur le site Internet du ministère chinois du Commerce.

« La Chine mènera l'enquête de manière ouverte et transparente conformément à la loi chinoise et aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), tout en protégeant pleinement les droits de toutes les parties prenantes », a assuré le ministre.

Les propos de M. Wang interviennent alors que des médias étrangers ont qualifié la décision chinoise de contre-mesure aux enquêtes anti-subventions de l'UE sur les véhicules électriques chinois.

« La décision protectionniste de l'UE est une décision purement politique de la Commission européenne qui est sans fondement et viole les règles de l'OMC », a soutenu mardi Zhang Jian, vice-président des Instituts chinois des relations internationales contemporaines.

M. Zhang a critiqué « certains hommes politiques européens qui, sous la pression des États-Unis, prônent une “réduction des risques” contre la Chine, ce qui entraîne de graves perturbations dans la coopération économique et commerciale normale entre la Chine et l'UE ».

Face à un contexte de ralentissement du commerce mondial et d'autres facteurs, le commerce de marchandises entre la Chine et l'UE a chuté de 7,1% sur un an pour atteindre 783 milliards de dollars en 2023, selon les données publiées par l'Administration générale des douanes chinoises.

« Cependant, les récents échanges fréquents entre de hauts responsables chinois et européens ont envoyé un signal positif d'approfondissement du développement économique et commercial entre la Chine et l'UE », a déclaré mardi Yang Chengyu, chercheur associé à l'Institut d'études européennes de l'Académie chinoise des sciences sociales.

Selon des médias étrangers, le chancelier allemand Olaf Scholz se rendra en Chine à la mi-avril avec une délégation d’affaires. Certaines grandes entreprises allemandes ont confirmé au Global Times la participation de leurs PDG à la délégation.

Alors que les relations économiques et commerciales restent un pilier des relations Chine-UE, l'approfondissement de la coopération pragmatique dans davantage de secteurs est conforme aux intérêts des deux parties, a indiqué M. Yang.

« L'UE poursuit une transition verte et numérique, tandis que la Chine dispose d'avantages notables en matière de capacité de production dans ces domaines. Ainsi, une coopération économique et commerciale accrue contribuera au développement et à la prospérité du bloc », a affirmé M. Yang, soutenant que la « réduction des risques » risquera de leur faire perdre des opportunités sur l’immense marché chinois.

Le ministre Wang Wentao a rencontré lors de sa visite des membres du monde des affaires français, dont le PDG d'Airbus Guillaume Faury et le président de BNP Paribas Jean Lemierre. Au cours des réunions, les entreprises françaises se sont déclarées optimistes quant aux perspectives économiques et à l'environnement des affaires de la Chine, et se sont engagées à se développer à long terme sur le marché chinois, selon un communiqué distinct publié sur le site Internet du ministère chinois du Commerce.

Parallèlement à l'ouverture de haut niveau de la Chine, les entreprises européennes ont rapidement augmenté leurs investissements sur le marché chinois pour bénéficier de plus grandes opportunités. Par exemple, Volkswagen a établi son plus grand centre de recherche et développement (R&D) à l'étranger à Tianjin, dans le nord de la Chine.

Valeo a annoncé son intention de construire un site de fabrication et de R&D de systèmes de confort et d'aide à la conduite à Shanghai. AstraZeneca investira elle 475 millions de dollars pour construire une usine de médicaments à petites molécules à Wuxi, dans la province du Jiangsu (est).

Lors de ses réunions avec des responsables et des dirigeants d'entreprises à Paris, M. Wang a souligné que la Chine promouvait un développement de haute qualité et accélérait le développement de nouvelles forces productives de qualité afin de créer un environnement de concurrence équitable pour les entreprises nationales et étrangères, offrant ainsi de plus grandes opportunités aux entreprises européennes, dont les entreprises françaises.

La Chine est prête à s'associer à la France pour faire jouer les mécanismes économiques et commerciaux existants afin de contrôler de manière appropriée les désaccords via le dialogue et la coopération, ainsi qu’à renforcer les efforts pour répondre aux principales préoccupations raisonnables de chacun, a affirmé M. Wang.

Il est normal que la Chine et l'UE aient des désaccords, ont indiqué des experts. « Avec compréhension et consensus, les deux parties seront en mesure de gérer de manière appropriée ces désaccords et de promouvoir la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'UE dans une direction qui profite aux deux parties », a ajouté M. Zhang, exprimant son optimisme quant aux perspectives de coopération commerciale bilatérale.


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Source:french.china.org.cn