​Des économistes expriment leur confiance dans la croissance chinoise cette année

Davantage d’efforts seront nécessaires pour stimuler la consommation

L'économie chinoise a maintenu une croissance robuste malgré les incertitudes et les défis sur les fronts national et international, contrastant fortement avec la situation de certaines autres grandes économies, ont déclaré des analystes.

Ces derniers ont rejeté les spéculations selon lesquelles l'économie chinoise serait confrontée à une situation difficile dans les mois à venir, affirmant que la reprise devrait se poursuivre cette année avec une amélioration attendue de la consommation et de l'investissement, compte tenu de la forte résilience et de la vitalité de l'économie.

Ils ont ajouté que l'augmentation de la demande et la promotion de nouveaux moteurs de croissance figureraient parmi les priorités clés du travail économique de cette année. Ils ont également prédit que le pays fixerait probablement son objectif de croissance annuelle du PIB à environ 5% au cours des deux prochaines sessions, réunions des principaux organes législatif et consultatif politique du pays qui se tiendront à Beijing début mars.

« L'économie chinoise a connu une croissance de 5,2% en 2023, soit un taux nettement supérieur à celui des États-Unis (2,5%), de la zone euro (0,5%) et du Japon (1,9%) », a déclaré Sheng Laiyun, directeur adjoint du Bureau national des statistiques (BNS).

Il a fait savoir dans un communiqué publié jeudi sur le site Internet du BNS que la Chine devrait contribuer à plus de 30% de la croissance économique mondiale en 2024, restant ainsi le principal moteur de la croissance mondiale.

Zhang Yuxian, directeur du Département des prévisions économiques au Centre des informations d'État, a indiqué penser que l'économie chinoise connaîtrait un bon départ cette année, estimant que l'économie enregistrerait une croissance constante au premier trimestre avec des mesures de relance prenant effet de manière progressive.

Bien que l'économie dans son ensemble soit toujours confrontée à des défis liés à la faible demande et à un environnement extérieur complexe, M. Zhang a affirmé que « la dynamique de la reprise économique de la Chine est sur le point de se consolider davantage en 2024, propulsée par un soutien politique solide, l'avancement de la transformation industrielle, ainsi que par la modernisation et l'approfondissement continu des réformes. »

Tian Xuan, doyen associé de l'École de finance PBC de l'Université Tsinghua, a prédit que l'objectif annuel du PIB, qui sera annoncé au cours des deux sessions, ainsi que le taux de croissance final du pays se situeront autour de 5%, indiquant de meilleures performances économiques cette année qu’en 2023.

M. Tian a souligné la nécessité de gérer la relation entre la croissance des moteurs économiques nouveaux et traditionnels au cours du processus de transformation structurelle de l'économie, alors que la Conférence centrale annuelle sur le travail économique tenue en décembre a appelé à des efforts pour « établir le nouveau avant d'abolir l'ancien ».

Des efforts supplémentaires devront être déployés pour stimuler la modernisation de certains secteurs traditionnels et favoriser de nouvelles forces productives, a-t-il ajouté.

Ayhan Kose, économiste en chef adjoint de la Banque mondiale et directeur du Prospects Group, a déclaré que le défi auquel la Chine était confrontée était de passer d'une croissance tirée par les investissements et les exportations à une croissance tirée par la consommation et les services.

« Il sera essentiel de renforcer la confiance des consommateurs à court terme et d'entreprendre les réformes nécessaires pour améliorer les perspectives de croissance à long terme », a noté M. Kose mercredi lors d'une réunion sur les perspectives mondiales organisée par le Forum financier international.

La Conférence centrale sur le travail économique a indiqué que des efforts devraient être faits pour stimuler la consommation et accroître l'investissement productif, afin de créer un cercle vertueux de promotion mutuelle entre la consommation et l'investissement.

Ning Jizhe, vice-président du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, a déclaré que la conférence avait défini les priorités du travail économique de cette année, notamment en termes de stimulation de la consommation.

M. Ning, qui est également directeur adjoint de la commission des affaires économiques du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), a affirmé que davantage d'efforts devraient être déployés pour augmenter le pouvoir d'achat du peuple, optimiser l'environnement de consommation et stimuler la consommation de services.

Gary Rosen, PDG d'Accor pour la région de la Grande Chine, a fait savoir que le groupe hôtelier français restait engagé sur le marché chinois, soulignant que la Chine devrait devenir le plus grand marché touristique du monde d'ici 2035.

« La Chine joue un rôle important pour nous en tant qu'entreprise, et nous serons toujours concentrés sur notre croissance ici », a-t-il assuré. « À mesure que l'économie se développe […] cela ouvre la porte à davantage d'entreprises dans le monde et leur donne la possibilité de continuer ou de commencer à investir et à développer leurs activités en Chine. »