Airbus aide à propulser la transformation de l’énergie durable dans l’aviation civile

Airbus joue un rôle de « catalyseur » sur le marché chinois pour le développement du secteur du carburant durable d’aviation (CDA), propulsant la transition de l’énergie durable dans le secteur de l’aviation civile pour réaliser les objectifs de décarbonation, a déclaré mardi une responsable d’Airbus à Beijing. 

« Airbus travaille sur un certain nombre de leviers, dont le premier est la technologie et le renouvellement de la flotte. L’entreprise travaille également activement sur l’amélioration de son efficacité opérationnelle. Le troisième levier, qui est également très important, est la transition énergétique, dans laquelle le CDA est un sujet clé », a déclaré Julie Kitcher, la vice-présidente exécutive d’Airbus. 

Ces commentaires ont été faits alors que de plus en plus de compagnies aériennes chinoises s’engagent à promouvoir l’utilisation de CDA. En octobre de l’année dernière, Airbus a annoncé que son usine de Tianjin avait livré un A320neo à la compagnie China Eastern, qui a utilisé 5 % de CDA au cours de son vol de livraison.

Le CDA a été produit à partir de matière première allant d’huiles et de graisses usagées à des déchets municipaux et forestiers. Par rapport aux carburants d’aviation fossiles, le CDA a démontré des résultats pouvant aller jusqu’à 80 % de réduction des émissions de CO2. C’est la raison pour laquelle il est considéré comme un atout clé pour contribuer à la décarbonation du secteur de l’aviation.

« En ce qui concerne le CDA, la Chine dispose d’une capacité colossale avec de la matière première en abondance, mais aussi la technologie et l’innovation. En fait, la Chine a soutenu la certification du CDA depuis 2008 de diverses manières. Toutes les compagnies aériennes ont exprimé leur intérêt dans les sujets environnementaux sur la durabilité, et sur le CDA en particulier. […] Airbus travaille avec la China National Aviation Fuel Group Corporation (CNAF) pour développer le secteur du CDA et agir comme un catalyseur en Chine », a expliqué Julie Kitcher.

En juillet de l’année dernière, a démarré la construction du projet de Centre de services de cycle de vie d’Airbus à Chengdu, dans la province chinoise de Sichuan (Sud-Ouest). Ce projet est le premier projet de services de cycle de vie des avions d’Airbus en dehors de l’Europe. L’entreprise a déclaré que le projet était passé de la phase de planification à la construction et que son objectif était d’entrer en service d’ici la fin de 2023.

« Airbus investit près de 2 milliards d’euros par an en R&D, qui cible principalement l’aviation durable. Tous les partenaires et les acteurs vont devoir réaliser des investissements significatifs pour leurs licences respectives, afin de pouvoir continuer à opérer. Un constructeur aéronautique doit vraiment regarder au cycle de vie global d’un avion, c’est-à-dire de la conception jusqu’au recyclage de fin de vie, en passant par la chaîne d’approvisionnement, les opérations et la maintenance », a souligné Julie Kitcher. 

Afin de montrer sa conviction sur la nécessité de décarboner le secteur, celle-ci explique que son entreprise travaille à différents niveaux pour le secteur, incluant la technologie avec le renouvellement de la flotte, mais aussi le renforcement et l’amélioration de l’efficacité des opérations de gestion du trafic aérien.

Julie Kitcher indique également que pour renforcer la transition énergétique, ce qui signifie renforcer l’adoption du CDA, Airbus vise à certifier l’ensemble de ses appareils avec une capacité à 100 % en CDA d’ici la fin de cette décennie. Par ailleurs, Airbus développe des technologies à l’hydrogène pour une utilisation future. 

D’après la vice-présidente exécutive, Airbus vise à atteindre un objectif de 10 % au niveau mondial d’ici 2030, ce qui correspond à environ 34 millions de tonnes d’ici 2030. « Nous sommes donc engagés pour répondre à une demande réelle approchant probablement les 20 millions de tonnes. Nous avons encore des progrès à accomplir, mais nous sommes confiants sur le fait que, collectivement, nous allons y arriver », assure-t-elle.