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En dix ans, « la Ceinture et la Route » a changé le monde

French.china.org.cn | Mis à jour le 15. 09. 2023 | Mots clés : la Ceinture et la Route,BRI
french.china.org.cn | 15. 09. 2023

Le 8 septembre 2013, le président Xi Jinping évoquait pour la première fois son initiative de la « Ceinture économique de la route de la Soie » et moins d’un mois plus tard, le 2 octobre 2013, s’adressant devant le Parlement indonésien, il proposait la « Route maritime de la Soie du XXIe siècle ». Ces deux initiatives de développement d’infrastructures de grande envergure visant à relier l’Asie à l’Europe et à l’Afrique le long des anciennes routes de la Soie et qui allaient devenir l’Initiative de « la Ceinture et la Route » (BRI en anglais, pour « Belt and Road Initiative ») sont devenues de toute évidence le « projet du siècle ». 

Dix ans plus tard, le bilan est sans appel. Selon les données de la Banque mondiale, la BRI couvre 71 économies situées géographiquement le long des corridors de transport de la BRI, soit 40 % des exportations mondiales de marchandises et 35 % des investissements directs étrangers mondiaux.

La BRI a sans conteste changé le paysage du financement des infrastructures et de la gouvernance dans le monde en offrant un modèle alternatif aux institutions multilatérales existantes. Il a remodelé l’ordre régional en Asie et au-delà en apportant plus de stabilité et en créant de nouvelles modalités de partenariat en vertu de ce qui est appelé « l’esprit de la Route de la Soie ». Il s’agit selon le président Xi Jinping d’accroître l’inspiration mutuelle des civilisations, de respecter le choix de la voie de développement de chacun, d’insister sur la coopération gagnant-gagnant, et de préconiser le dialogue et la paix. La BRI a ainsi renforcé la coopération et la coordination de la Chine avec de nombreux pays, notamment en Asie centrale, en Asie du Sud, en Asie du Sud-Est et en Afrique, où les investissements, le commerce et l’aide au développement indispensables ont été fournis. On citera parmi les réussites phares le Parc industriel sino-bélarusse, la zone franche de Gwadar et la centrale hydroélectrique de Karot au Pakistan, la Cité portuaire de Colombo au Sri Lanka, le chemin de fer Jakarta-Bandung en Indonésie, la ligne ferroviaire Mombasa-Nairobi au Kenya, les lignes ferroviaires Chine-Laos et Chine-Thaïlande, et l’autoroute Addis-Abeba-Adama en Ethiopie. Et l’Europe n’est pas en reste, avec les trains réguliers Chine-Europe qui relient de nombreuses villes chinoises aux principaux pays européens.  

Les pays en développement considèrent la BRI comme une source de financement, d’investissement, de commerce et de développement d’infrastructures susceptible de stimuler leur croissance économique et leur montée en gamme industrielle. Ainsi, la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures proposée par la Chine et créée en 2014 s’inscrit dans la stratégie de la BRI pour proposer une alternative au Fonds monétaire international, à la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement, et répondre au besoin croissant d’infrastructures en Asie du Sud-Est et en Asie centrale. 

La BRI a également favorisé la coopération transfrontalière dans les domaines des sciences et technologies, de l’éducation et de la culture, créant de nouvelles opportunités d’innovation et de développement de personnels hautement qualifiés. Les exportations chinoises de produits de haute technologie vers les pays de la BRI ont augmenté de 10,9 % par an, tandis que ses importations de produits de haute technologie des pays de la BRI ont progressé de 20,1 % par an.

Au fil des années, la BRI a contribué de manière significative à la croissance du PIB mondial, en particulier pour la Chine et les autres pays participants. Selon des prévisions de Statista, la BRI pourrait contribuer à une augmentation du PIB mondial de 0,7 % en 2030 et de 2,6 % en 2050 ; et le PIB de la Chine pourrait augmenter de 3,4 % d’ici 2030 et de 5,3 % d’ici 2050 grâce à la BRI.

La libéralisation et l’intégration des échanges ont également été encouragées dans le cadre de divers accords de libre-échange, d’accords commerciaux préférentiels et d’initiatives économiques régionales. Par exemple, la Chine a rejoint le Partenariat économique régional global, qui couvre 15 pays de la région Asie-Pacifique. De plus, la BRI a amélioré la sécurité énergétique et la durabilité environnementale de la Chine en développant des sources d’énergie propres telles que l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire. 

Un tel succès a généré critiques et accusations infondées. Les Etats-Unis sont sensibles à l’influence et la présence croissantes de la Chine en Asie et au-delà. Sous l’administration Obama, Washington avait adopté une approche constructive à l’égard de la BRI tout en poursuivant une stratégie de rééquilibrage vers l’Asie. Avec Donald Trump, une approche plus concurrentielle a été adoptée, les Etats-Unis se retirant de certains accords multilatéraux et institutions mondiales. Depuis l’élection de Joe Biden, une approche plus nuancée et équilibrée est de mise, les Etats-Unis cherchant à proposer des initiatives alternatives ou complémentaires à la BRI. La Chine a cependant réfuté les allégations de « diplomatie du piège de la dette » et montré que les prêts dans le cadre de la BRI reposent sur des normes internationales strictes. La Chine s’est de plus engagée à faire en sorte que les projets de la BRI soient encore plus durables et bas carbone. Le concept de BRI verte est désormais une réalité sur le terrain, l’accent étant exclusivement mis sur la qualité. 

La BRI a ainsi changé complétement la donne dans le développement des infrastructures mondiales au cours de ces dix dernières années. Elle a aussi permis de générer une dynamique de coopération entre grandes puissances et les pays du « Sud Global » pour procurer des opportunités inespérées de développement.  


Par Jacques Fourrier (L’auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing depuis 25 ans)

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Source:french.china.org.cn