Les dernières données économiques confirment que la reprise s’accélère en Chine

L'activité des usines chinoises a augmenté pour le troisième mois consécutif en mars, tandis que les secteurs de la construction et des services se sont développés au rythme le plus rapide en 12 ans, ce qui indique que la reprise économique du pays se raffermit, ont révélé le 31 mars des données officielles.

Selon les experts, les données impliquent une croissance correcte du PIB au premier trimestre de l'année, qui pourrait encore s'accélérer au second. Toutefois, ils ont aussi souligné la nécessité de maintenir le soutien de la politique macroéconomique compte tenu des pressions persistantes sur l'emploi et des risques de baisse de la demande extérieure.

De son côté, le Bureau national des statistiques (BNS) a annoncé le 31 mars que l'indice officiel des directeurs d'achat pour le secteur manufacturier chinois, un indicateur clé de la santé du secteur, s'est établi à 51,9 en mars, contre 52,6 en février, mais marquant le deuxième niveau le plus élevé en près de deux ans.

Fait notable, a noté le BNS, le chiffre est resté au-dessus de la barre des 50 points qui sépare la croissance de la contraction pour le troisième mois consécutif, ce qui constitue un indice d'une reprise continue de l'activité des usines alors que les perturbations liées à l’épidémie de COVID-19 s'estompent.

Dans le même temps, l'activité dans les secteurs de la construction et des services a augmenté à son rythme le plus rapide en 12 ans, l'indice PMI (ou indice des directeurs d’achat) non manufacturier de mars s'établissant à 58,2, contre 56,3 un mois plus tôt et atteignant son plus haut niveau depuis mai 2011.

« L'économie a continué de se stabiliser et de reprendre », a pour sa part noté Zhao Qinghe, statisticien senior du BNS, ajoutant que la production et les commandes du secteur manufacturier se sont encore redressées tandis que la relance des dépenses de consommation et des voyages d'affaires a stimulé les segments concernés du secteur des services.

Alors que les chiffres de l'indice PMI indiquent une reprise globale régulière, Wen Bin, économiste en chef de la China Minsheng Bank, a quant à lui prédit que la croissance économique de la Chine au premier trimestre pourrait s'établir à environ 4,5% d'une année sur l’autre et atteindre 9% au deuxième trimestre, contre une croissance de 2,9% au quatrième trimestre 2022.

Son estimation fait écho aux dernières prévisions de la Banque mondiale, qui, dans sa dernière mise à jour économique sur l’Asie de l’Est et le Pacifique, a relevé la projection de la croissance économique de la Chine à 5,1% cette année, contre 4,3% en janvier.

Les experts estiment que la reprise économique tirée par la consommation en Chine devrait maintenir les chiffres du PMI principalement dans le territoire expansionniste dans les mois à venir, l'activité non manufacturière étant susceptible de continuer à surclasser le secteur manufacturier.

Pour David Chao, stratège du marché mondial pour Invesco Asie-Pacifique, à l'exclusion du Japon, le rebond de la consommation en Chine se poursuivra de manière régulière à l'avenir alors que les consommateurs dépenseront progressivement la grande quantité de dépôts qu'ils ont accumulés pendant la pandémie, ouvrant la voie à la reprise économique de la Chine.

Néanmoins, le BNS a également souligné que le sous-indice de l'emploi des secteurs manufacturier et non manufacturier est revenu en territoire de contraction en mars, indiquant que le marché du travail pourrait rester mou. De plus, l'activité manufacturière des petites et moyennes entreprises s'est modérée à un rythme plus rapide que celle des grandes entreprises en mars.

Selon M. Zhao du BNS, « les entreprises sont toujours confrontées à des problèmes importants tels qu'une demande insuffisante du marché, des flux de trésorerie serrés et des coûts d'exploitation élevés ».

La politique macroéconomique devrait continuer à se concentrer sur la stabilisation de la croissance au deuxième trimestre, la politique monétaire ayant toujours la possibilité de fournir un soutien ciblé, a de son côté déclaré Zheng Houcheng, directeur du Yingda Securities Research Institute.

Du fait que la demande extérieure est susceptible de s’affaiblir à mesure que la croissance mondiale s’essouffle, les experts ont particulièrement appelé à des efforts politiques pour accroître la demande intérieure et atténuer toute difficulté potentielle que les exportateurs pourraient rencontrer.

Parallèlement, l'Administration d'Etat des changes a annoncé le 31 mars que les importations et exportations totales de biens et de services de la Chine se sont élevées à 3.320 milliards de yuans (482,9 milliards de dollars) en février, en hausse de 10% d'une année sur l’autre.

Enfin, ont révélé les données du BNS, des signes indiquant que les exportations pourraient se détériorer sont toutefois apparus alors que la sous-mesure des nouvelles commandes à l'exportation pour les fabricants est passée de 52,4 en février à 50,4 en mars.