Le fort rebond économique de la Chine en 2023, un stimulant pour le monde

L’économie de la Chine est en train de connaître un fort rebond, qui « compte pour le pays lui-même, mais qui compte aussi pour le monde », a déclaré dimanche dernier Kristalina Georgieva, la directrice adjointe du Fonds monétaire international (FMI), à l’occasion d’une table ronde lors du Forum sur le développement de la Chine 2023.

D’après un communiqué du FMI, Kristalina Georgieva a indiqué que ce rebond solide signifiait que la Chine était partie pour compter pour un tiers de la croissance mondiale en 2023, apportant un soutien bienvenu à l’économie mondiale.

« Au-delà de la contribution directe à la croissance mondiale, notre analyse montre qu’une augmentation d’un point de pourcentage dans la croissance du PIB de la Chine entraîne en moyenne une augmentation de 0,3 point de pourcentage dans la croissance des autres économie émergentes … un soutien bienvenu », a-t-elle souligné.

Les prévisions de janvier du FMI placent la croissance du PIB de la Chine à 5,2 % cette année, une augmentation notable de plus de 2 points de pourcentage par rapport à 2022. Le rebond anticipé de la consommation a tiré la croissance à la hausse, parallèlement à la réouverture de l’économie et à la normalisation de l’activité.

« Avec une relance aussi solide, la Chine peut désormais tirer parti de cette dynamique positive et, par le biais de mesures globales, rester sur la voie de la croissance vers la convergence avec les économies avancées », a-t-elle remarqué.

Citant un proverbe chinois – « L’ensemble du travail d’une année dépend d’un bon départ au printemps » − Kristalina Georgieva a souligné deux opportunités pour les législateurs du pays.

La première est de relever la productivité et de rééquilibrer l’économie en l’éloignant des investissements et en la rapprochant d’une croissance davantage tirée par la consommation, qui soit plus durable et moins dépendante de la dette, et qui aidera également à répondre aux défis climatiques. 

« A cette fin, le système de protection sociale devra jouer un rôle central par le biais d’une hausse des prestations d’assurances maladie et chômage pour amortir les chocs auxquels peuvent être confrontés les foyers », a-t-elle noté. 

Dans le même temps, des réformes orientées sur le marché pour mettre le secteur privé et les entreprises d’Etat sur un pied d’égalité, en association avec des investissements dans l’éducation, permettront de relever de manière significative la capacité de production de l’économie.

Les recherches du FMI montrent que les réformes propices au renforcement de la productivité en Chine pourraient relever le PIB réel de 2,5 % d’ici 2027 et de 18 % d’ici 2037, une croissance qui serait à la fois de meilleure qualité et plus inclusive. 

La croissance verte constitue une autre opportunité. Kristalina Georgieva a indiqué que le FMI accueillait favorablement l’objectif de la Chine de réduire à zéro ses émissions nettes de carbone d’ici 2060, un engagement qui souligne l’importance de répondre au changement climatique pour le développement à long terme.

Selon elle, les mesures pour rééquilibrer l’économie permettront simultanément d’aider la Chine à accomplir ses objectifs climatiques, car la majeure partie des émissions de dioxyde de carbone du pays sont générées par les activités industrielles et de production d’énergie, de sorte que la croissance tirée par la consommation permettra de refroidir la demande.

En ce qui concerne l’économie mondiale, « le printemps reste toutefois encore à venir », a-t-elle déploré. Le FMI s’attend à ce que 2023 soit une nouvelle année difficile, avec la croissance mondiale ralentissant à moins de 3 %, alors que l’impact de la pandémie, la crise russo-ukrainienne et le resserrement monétaire pèsent sur l’activité économique. 

Kristalina Georgieva a souligné le rôle constructif de la Chine dans la réponse aux défis mondiaux, y compris par ses contributions au Fonds fiduciaire du FMI pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance, son financement vital au nouveau Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité, ainsi que par son aide aux pays fortement endettés.

Au cours des mois et des années à venir, la poursuite du soutien aux pays les plus vulnérables au monde sera cruciale. « Nous ne pouvons résoudre les plus grands défis mondiaux et éviter les écueils de la fragmentation que par la coopération », a-t-elle souligné.